L’entrepreneuriat est-il la nouvelle forme de travail
de l’époque moderne ? Selon une étude de l’Insee de janvier 2018, la création
d’entreprises en France est à son plus haut niveau depuis 2010, les chiffres atteignant
des records chez les jeunes de 18 à 34 ans, qui sont environ 46 % à envisager
de créer un jour leur société. Des sondages qui en disent long sur notre
civilisation contemporaine fondée sur des valeurs néo-libérales qui érigent la
réussite individuelle en idéal à imiter. Ce qui explique aussi pourquoi, en
Occident, la figure de l’entrepreneur qui a réussi (Steve Jobs, Bill Gates…)
fascine autant, tandis que les grands récits collectifs n’intéressent plus. Ce
qui séduit l’homme moderne dans l’acte d’entreprendre, c’est la dimension proprement
rométhéenne qu’il comprend. C’est en
tout cas ce qu’a démontré Augustin Paluel-Marmont, un des fondateurs de Michel
et Augustin, lors du débat d’ouverture du Salon des entrepreneurs de Paris, via
une question rhétorique posée aux entrepreneurs venus en nombre malgré les
intempéries : « Qu’est-ce qui nous réunit tous ensemble
aujourd’hui ? Nous avons le rêve ancré au plus profond de nous de changer le
monde, et d’être entrepreneur de sa vie ».
Selon un sondage mené par OpinionWay, fin janvier
2018, pour l’Union des Auto-Entrepreneurs, la quête d’autonomie est en effet
citée à 46 %, en tête des motivations par ceux qui veulent créer leur
entreprise. « Il existe un phénomène de rejet
d’une situation où on est un simple sujet dans une grande entreprise », a expliqué de son côté Didier Kling, président de la
CCI Paris Île-de-France. Cependant, malgré cette volonté d’entreprendre, près
d’une start-up sur deux échoue dans les cinq ans suivant sa création. Le Salon
des entrepreneurs, conscient de cette problématique, a donc pour son 25e anniversaire
mis l’accent sur le développement des entreprises, à l’aide de quatre
programmes thématiques forts : l’international, le numérique, l’emploi et le Financement.
Présent ce jour-là, le Premier ministre, Édouard Philippe, a également voulu
rassurer les entrepreneurs : « La
politique que nous avons engagée avec le gouvernement, c’est une politique qui
vise d’abord à aider les petites entreprises (…). Nous voulons faire en sorte
que ceux qui se lancent puissent réussir. » Une promesse que les créateurs d’entreprise n’oublieront pas de sitôt.
Maria-Angélica Bailly