Cela fait plus de 20
ans que début septembre, la profession comptable se réunie lors de ses
traditionnelles universités d’été, organisées par l’ordre des
experts-comptables Région Paris Île-de-France (OEC de Paris), de concert avec
la compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC Paris) et la
compagnie régionale des commissaires aux comptes de Versailles (CRCC
Versailles). Transformation numérique, valeur et valorisation de l’échec… Les
sujets abordés étaient nombreux. Nous revenons ici sur les temps forts qui ont
marqué ce rendez-vous annuel.
Du 5 au 8 septembre,
un air empreint de chiffres semble avoir soufflé sur le 6e
arrondissement de Paris. Les universités d’été de la profession comptable ont
ouvert leurs portes, et ont réuni plus de 5 000 professionnels du chiffre.
Experts-comptables et commissaires aux comptes se sont retrouvés pour aborder
ensemble des problématiques actuelles qui touchent leurs professions.
La première grande conférence des universités d’été
était consacrée à l’intelligence artificielle, la robotique et le big
data : « quels impacts et quelles solutions pour nos
cabinets » interrogeaient ainsi nos trois interlocuteurs :
Laurent Alexandre – présenté comme le « gourou » de
l’intelligence artificielle –, Son-Thierry Ly – CEO et fondateur de la
plateforme de e-learning Didask, et Philippe Barré – expert-comptable,
commissaire aux comptes et fondateur du think tank de la profession
comptable (Les Moulins). Nous partons du constat que la technologie est capable
aujourd’hui de faire rouler des voitures toutes seules. Et sans risque d’erreur,
« la partie la moins fiable dans une voiture est son conducteur »,
affirme Chris Urmson, qui dirige les programmes des voitures autonomes chez
Google. Aussi, en quoi ces innovations peuvent-elles nous éclairer quant à
l’avenir de la profession comptable ? La technologie « est bien
évidemment capable de se saisir d’une facture et d’en identifier les produits
et charges », peut-on lire sur le site dédié aux universités. Comment
vont évoluer les cabinets ? Comment la profession s’empare-t-elle du
numérique et des mutations que les nouvelles technologies provoquent ? Une
conférence passionnante, ouverte sur les innovations de demain qui devait
rassembler pas moins de 800 professionnels du chiffre.
Le lendemain, à 16h15, se tenaient les assemblées
générales, en présence de Laurent Benoudiz, président de l’ordre des
experts-comptables Paris Île-de-France et Jean-Luc Flabeau président de la
compagnie régionale des commissaires aux comptes de Paris. Ont ainsi été
présentés les rapports d’activités et les rapports financiers de l’année 2016. L’assemblée
générale de la CRCC a ouvert la session, avec les propos conclusifs de Jean
Bouquot, président de la Compagnie nationale des commissaires aux
comptes ; puis s’est tenue l’assemblée générale de l’OEC, introduite par
Charles-René Tandé, président du Conseil supérieur de l’Ordre des
experts-comptables, suivie de la prestation de serment des nouveaux inscrits de
l’ordre. À cette occasion a été remis le prix Serge Laviale du meilleur
mémoire.
Deux grands événements ont ponctué les universités
d’été ce jeudi 7 septembre :
d’abord l’atelier « Jobmeeting sous-traitance ». Organisé en
partenariat avec le CJEC (Club des jeunes experts-comptables et commissaires
aux comptes), ce groupe de travail offrait un espace de rencontres entre
confrères pour la réalisation de collaborations lors de missions de courte
durée.
La grande conférence du jeudi était, quant à elle,
consacrée au « rebond » ou comment « faire de
l’échec un moteur ». « Aux États-Unis, on considère que vos échecs
passés augurent de vos réussites à venir… alors qu’à nous Français, on a
appris, depuis l’enfance, à ne pas monter sur la barrière, de peur qu’on ne
tombe... » nous explique-t-on sur le site des universités. Six
intervenants – enseignants-chercheurs, philosophes ou coachs – se sont réunis
lors de cette conférence pour mettre en relief notre capacité à tirer des
leçons de l’échec pour mieux rebondir. « Attention au syndrome du
succès », nous avertit ainsi Fréderic Frery, professeur de stratégie à
l’École spéciale de commerce et d’industrie Europe, tandis que Cynthia Fleury,
philosophe et psychanalyste, assure que le sentiment d’érosion de soi ne vient
pas de l’échec, mais plutôt d’avoir renoncé à prendre le risque d’échouer.
Enfin, ces universités se sont conclues le vendredi 8
par la conférence « Actualités de la profession » qui posait
la question suivante : « Où se trouve la valeur ? ».
Face à l’évolution de la profession et l’impact du numérique, où placer la
valeur, laquelle est vivement attendue par le client ? Gilles Babinet, « digital
champion » de la France auprès de la Commission européenne, Arnaud
Rivière, spécialiste en marketing d’entreprise et Stéphane Raynaud, secrétaire
général d’ATH, se sont ainsi interrogés sur sa définition et son évolution
auprès du client.
D’autres – et nombreux – ateliers ont également
ponctué ces quatre jours d’échanges, traitant de sujets aussi divers que
l’audit, la fiducie ou bien encore les nouvelles procédures cabinets post REA.
Photos : Olivier Marrache
Constance Périn