ACTUALITÉ

Chronique "les symboles du Droit" : le Code civil

Chronique
Publié le 04/02/2016 à 10:00


 « Ma vraie gloire, ce n’est pas d’avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code civil », dira Napoléon à Sainte-Hélène, conscient que sa progéniture fera Histoire. Et en effet, plus de deux siècles après sa promulgation, le 30 ventôse an XII (comprenez, le 21 mars 1804), plus de la moitié des quelques 2281 articles d’origines sont toujours en application. Ce qui fut longtemps la représentation d’une législation parfaite en tout point a pourtant peiné à voir le jour. Mais, comme le dira Etienne Portalis, nommé le 12 aout 1800 par Napoléon pour élaborer l’esquisse du Code : « Les codes des peuples se font avec le temps, à proprement parler on ne les fait pas ».


« L’impossible Code »


Le titre de l’ouvrage de Jean-Louis Halpérin, publié en 1992 est d’une pertinence suprême. Nous sommes en 1797, et cela fait trois siècles déjà que la codification du droit français est en cours. Cependant, après trois projets successivement abandonné, avorté et délaissé, la Révolution française a bien failli renoncer à ce Code tant espéré.


Mais revenons un peu en arrière. Avant 1804, la France était juridiquement scindée en deux : au nord, le droit est coutumier. Au sud, le droit est écrit. La tradition royaliste française repose elle-même sur un droit coutumier. Mais à partir du XVIème siècle, le « peuple de France » réclame, pour des raisons pratiques, que l’ensemble des règles de droit civil soit unifié.


Le projet de codification n’était donc pas neuf lorsque le Premier Consul s’en est saisi. Napoléon s’est appuyé sur une réflexion des juristes de plusieurs siècles pour faire évoluer les choses.


Aux prémices du Code, il s’agit donc avant tout de rédiger les coutumes, qui s’avèrent souvent être différentes d’une ville à une autre. Un voyageur qui traversait la France à cette époque pouvait être soumis à différentes règles selon les villes où il séjournait. Au total, 60 coutumes générales et 300 coutumes locales seront donc couchées sur papier, et promulguées sous forme législative. Dès lors, certaines règles communes émergent de ces coutumes, et la nécessité de les réunir dans un droit commun coutumier s’impose.


Tentatives


A la Révolution, la codification du droit civil français apparaît au programme. Mais le premier travail ne sera entrepris qu’en 1792, alors que la royauté est renversée.


Un premier projet, constitué de 719 articles sera présenté par un comité de législation, créé sous la Convention. Il entrera en discussion à l’Assemblée entre juin et octobre 1793. Mais le Comité de Salut Public en soustrait l’étude aux juristes et le renvoi à l’étude de philosophes. Le projet sera enterré.


Un second projet présentera 219 articles. Ce recueil, bref, est un ensemble de principes moraux autant qu’un code juridique. Le projet sera une nouvelle fois abandonné.


En 1797, le projet de codification semble voué à l’échec. Une nouvelle commission est créée autour du projet « Jacqueminot », du nom de son rédacteur. Les résultats du travail autour de ce projet sont probants et sa qualité est avancée. Mais le manque de volonté politique lui fera défaut.


Trois projets de codification se sont succédé, sans succès. Puis, Napoléon…


Puis, Napoléon


Napoléon Bonaparte, dans une impulsion de réorganisation institutionnelle et de stabilisation dans tous l

es domaines, pacifiera la société. Avec Napoléon, « la Révolution est finie »(...) Pour avoir accès à la suite de cet article paru dans le n°9 du 3 février 2016 , cliquez-ici


Marie-Stéphanie Servos


0 commentaire
Poster

Nos derniers articles