Mi-février, cette deuxième
édition, consacrée à l’actualité des enjeux numériques pour la profession
comptable et ayant pour thème « audit & systèmes d'information »,
était ponctuée de conférences, de témoignages et de tables rondes.
Alors que les technologies
prennent de plus en plus de place au sein de la profession comptable, la
Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) a organisé la deuxième
édition de la Journée « confiance numérique », le 15 février
dernier, à la Station F, haut lieu parisien de l’innovation.
« Le numérique
constitue l’un de piliers majeurs sur lequel les commissaires aux comptes se
doivent d’être absolument présents », a ainsi souligné Yannick
Ollivier, président de la CNCC, lors de son discours d’ouverture devant une
salle trois fois plus remplie que l’année passée.
À ce titre, la CNCC a récemment
développé une nouvelle série de fiches techniques sur « la prise en
compte du système informatique dans la démarche d’audit », qui
détaille « les travaux à entreprendre au fil des différentes étapes de
la mission de certification des comptes », explique-t-elle sur son
site internet.
Des conseils et fiches
pratiques pour parer aux risques
« Cloudification »,
télétravail, facturation électronique, systémisation des données par voie
informatique sont autant d’évolutions numériques qui ont émergé ces 20
dernières années, a rappelé Xavier Niffle, expert-comptable et commissaire aux
comptes, lors d’une conférence dédiée à l’« actualité de l’audit des
systèmes d’information ».
Si le monde a évolué de
manière très significative depuis 2005, avant cela, les sociétés auprès
desquelles les commissaires aux comptes interviennent utilisaient peu d’outils
digitaux, peu de solutions data, car les clients n’avaient pas encore entamé
leur transformation.
En modernisant leurs outils
et en automatisant leurs systèmes d’information, entre autres, les sociétés
s’exposent toutefois à des risques cyber : c’est là que le rôle d’acteur
de confiance dans le numérique des commissaires aux comptes entre en jeu. Cette
question a notamment été abordée par Nathalie Malicet, présidente de la
commission Prospectives & Innovation, lors d’une table ronde intitulée
« les auditeurs légaux, acteurs privilégiés de la confiance dans la
sécurité des systèmes d’information ».
L’intelligence artificielle :
le futur de la profession ?
Par ailleurs, lors d’une
conférence sur l’actualité du numérique consacrée à la blockchain, aux
cryptomonnaies et à l’intelligence artificielle, Marion Moreau, journaliste et
experte en nouvelles technologies et univers des start-up, a rassuré son
auditoire : bien que l’IA inquiète par sa puissance et sa présence
croissante, celle-ci ne prendra pas la place des commissaires aux comptes,
notamment en raison d’un coût d’implémentation trop élevé.
D’autant qu’il y aurait un
« déficit de pédagogie », a-t-elle expliqué, le grand public n’étant
pas encore assez formé ni réceptif face à l’IA. Néanmoins, si cette dernière n’est
pas amenée à remplacer la profession, elle peut toutefois l’accompagner dans
ses tâches les plus chronophages, a rappelé la journaliste.
L’experte a raconté qu’elle
avait d’ailleurs demandé au fameux « ChatGPT » s’il pensait un jour
remplacer la profession de commissaire aux comptes. Réponse de
l’intéressé : « L’IA ne pourrait pas remplacer complètement ce
rôle, certaines tâches nécessitant une compréhension humaine complexe, un
jugement et une éthique ». Nous voilà rassurés !
Allison
Vaslin