Professionnels
ou amateurs, les sportifs sont particulièrement exposés à certains risques
d’atteintes à leurs droits et libertés. A quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques,
les discussions porteront sur les moyens de renforcer leur protection.
Comment mieux garantir les droits des sportifs ? Après
Bordeaux, Lyon ou Rouen, les Assises du droit du sport se réinstallent à Paris
les 25 et 26 avril prochain. Organisée par les éditions droitdusport.com en
partenariat avec le barreau de Paris, cette sixième édition s’intéresse à la
protection des droits et des libertés des sportifs. Cet enjeu revêt une
importance cruciale dans un contexte d’inquiétude grandissante pour le
bien-être des sportifs et à quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques.
Le taiseux secteur du sport n’est pas épargné par les
atteintes au droit, comme le révèle l’ouverture début février par le parquet de
Paris d’une enquête pour harcèlement sexuel visant le coureur français Jimmy
Gressier, potentiel finaliste aux JO 2024. La commission d’enquête
parlementaire sur les dysfonctionnements dans le mouvement sportif, qui a rendu
ses conclusions fin janvier, avait d’ailleurs mis à jour l’ampleur de l’omerta
dans ce milieu durement touché par les violences sexuelles et sexistes, les
discriminations et les atteintes à la probité. Avec l’arrivée des JO, les
athlètes risquent également de subir des vagues de harcèlement en ligne…
L’une des six tables rondes des Assises sera justement consacrée aux atteintes à l’intégrité physique et mentale
des sportifs, considérés comme « particulièrement exposés à certains risques
» : violences sexuelles et physiques, pressions, harcèlement moral,
dopage... Un autre panel prévoit d’interroger l’exercice de la liberté
d’expression dans le sport. Cette liberté fondamentale garantie à tous les
citoyens est régulièrement mise à mal ou empêchée, notamment à travers les
contrats qui lient les sportifs à leurs sponsors, à leurs clubs ou à leurs
fédérations, les obligeant à une certaine « neutralité sportive ».
« Ouvrir
la voie à une meilleure protection des sportifs »
« Je pense que ces Assises sont une opportunité unique de créer le débat,
d’avoir des échanges constructifs avec toutes les parties prenantes, que ce
soit avec les athlètes, les fédérations, les juristes, ou les représentants de
l’État », développe Alexandre Durant, directeur des éditions droitdusport.com,
sur le site de l’événement. Pour lui, l’objectif est « d’ouvrir la voie à
une meilleure compréhension et à une meilleure protection des droits et des
libertés des sportifs », qu’ils soient amateurs ou professionnels.
Dans l’ensemble, les discussions porteront sur l’accès des
sportifs à la justice, le respect de leur vie privée, ou encore sur les
questions liées à leur droit à l’image. Elles devraient réunir à la fois «
les acteurs du droit et les acteurs du sport » ; juristes et avocats
devraient ainsi dialoguer avec des dirigeants de ligues et de fédérations
sportives ou des athlètes de haut niveau, comme Lilian Thuram, l’ancien
international de football. En parallèle de ces échanges, des ateliers sportifs
seront également organisés.
C. Dubois