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(91) Au théâtre intercommunal d’Etampes, une soirée de mécénat d’entreprises en faveur de la réussite des jeunes

(91) Au théâtre intercommunal d’Etampes, une soirée de mécénat d’entreprises en faveur de la réussite des jeunes
7 assos ont pitché leurs projets pour lutter contre le déterminisme social des jeunes © com CAESE
Publié le 28/02/2024 à 16:01

Dans le cadre d’un dispositif porté par la Communauté d’Agglomération de l’Étampois Sud-Essonne, qui vise l’accompagnement de 2 300 jeunes chaque année, sept associations ont défendu leurs projets autour de la petite enfance, du décrochage scolaire et de l’insertion professionnelle, pour obtenir des financements auprès de chefs d’entreprises du territoire.

C’était une première du genre. Lundi 26 février, le théâtre intercommunal d'Étampes a abrité une soirée un peu spéciale. Sur les planches, pas de comédiens, mais des associations venues pitcher leurs projets destinés à lutter contre la précarité et le déterminisme social des jeunes, devant plusieurs dizaines d’entreprises du territoire susceptibles de devenir mécènes.

Une étape supplémentaire - et cruciale ! - au sein du dispositif porté par la Communauté d’Agglomération de l’Étampois Sud-Essonne (CAESE) via sa dotation d’action territoriale (DAT), dans le cadre de la convention de partenariat nouée en 2022 avec l’organisation humanitaire Break Poverty, laquelle est à l’initiative de cette démarche déployée sur la France entière. « Mais en Essonne, nous sommes les premiers à en être à ce stade », se réjouit Corinne Tiquet, chargée du développement de l'emploi local pour la CAESE.

1 300 jeunes à risque de décrochage scolaire sur le territoire

La mise en place de ce dispositif par la CAESE part d’un double constat : à trois ans, un enfant issu de famille précaire maîtrise 500 mots de moins qu’un enfant issu de famille aisée, et les enfants dont les parents sont issus de milieux sociaux défavorisés ont en moyenne quatre fois plus de risques de sortir de l’école sans diplôme.

Pour mieux cibler le nombre de jeunes concernés et chiffrer ainsi les besoins à l’échelle de son territoire, la communauté d’agglo avait commencé par effectuer, quelques mois en arrière, « un diagnostic sur les 37 communes de l’agglomération », nous explique Corinne Tiquet. Les résultats avaient mis au jour près de 200 enfants au sein de familles monoparentales précarisées, plus de 1 300 jeunes à risque de décrochage et pas loin de 800 jeunes « NEET » (ni en études, ni en emploi, ni en formation) sans diplômes.

Des projets autour de la petite enfance, du décrochage et de l’insertion professionnelle

« Après ce bilan, nous avons lancé appel à manifestation d’intérêt en septembre 2023 à destination des associations », retrace la chargée du développement de l’emploi local pour la CAESE.

A l’issue de cet appel, le comité de pilotage – notamment constitué du président de l’Agglo Johann Mittelhausser, de représentants de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités, de la déléguée du Préfet délégué à l’égalité des chances, et de deux chefs d’entreprise : Jean-Léry Lecornier, PDG de l’Union des forgerons, et Damien Souris, dirigeant de Renault Trucks à Etampes - avait retenu sept projets sur les 15 adressés, articulés autour de trois champs d’intervention : le soutien à la petite enfance, la prévention du décrochage scolaire et l’insertion professionnelle des jeunes.

Les chefs d'entreprises étaient invités à voter pour leur(s) projet(s) "coup de cœur" dans le cadre d'un éventuel financement © com CAESE

Parmi les projets retenus en fin d’année dernière, il y a celui de l’association Zup de co, qui consiste en un accompagnement hebdomadaire sous forme de mentorat du CM1 à la terminale, celui de l’association Passer’elles, qui vise à organiser des groupes de discussions et des ateliers pour booster la confiance en soi des jeunes filles, ou encore celui du Réseau étincelle, qui propose un parcours de formation et de découverte du monde professionnel de sept jours au cœur d’entreprises partenaires.

Du « gagnant-gagnant » grâce à un impact sur le territoire

Depuis le mois d’octobre, la CAESE s’était donc lancée dans une opération communication auprès des entreprises du territoire ; « un travail de longue haleine », confie Corinne Tiquet, qui voit dans la soirée du 26 février un beau coup d’accélérateur pour le dispositif.

Lundi soir, c’est entre autres en présence du président de l’agglomération, du président de Break Poverty Denis Metzger, du commissaire à la lutte contre la pauvreté d’Ile-de-France Christian Forterre, du préfet délégué à l’égalité des chances Alain Castanier et du sous-préfet d’Etampes Stéphane Sinagoga que les sept associations lauréates de l’appel à manifestation d’intérêt ont défendu leurs projets sous les yeux attentifs des chefs d’entreprises présents ; du médecin libéral au patron de Scop, tous types d’entreprises et de secteurs (industrie, service, grande distribution…) confondus.  

Objectif de la manœuvre, indique Corinne Tiquet : « Lancer officiellement l’opération de mobilisation, pour que les entreprises puissent se rendre compte de la qualité des projets et de l’impact que ces derniers vont avoir sur leur territoire, leurs entreprises ». Car le cahier des charges était strict, précise la chargée du développement de l'emploi local pour la CAESE : les associations devaient nécessairement essaimer sur l’ensemble de l’agglomération.

Une façon d’être « gagnant-gagnant », comme l’a d’ailleurs souligné Christian Forterre, commissaire à la lutte contre la pauvreté, qui a livré à cette occasion un véritable plaidoyer mettant en lumière l’alliance de la puissance publique, des associations et des entreprises.

2 300 jeunes accompagnés chaque année

Autant de démonstrations qui ont, semble-t-il, porté leurs fruits, puisque les entreprises présentes, invitées ce soir-là à signaler leur(s) projet(s) « coups de cœur », préalable à un éventuel financement, « ont vraiment bien joué le jeu », rapporte Corinne Tiquet, qui précise avoir déjà eu « des retours de promesses d’engagement financier ». « L’émulation commence ! » se félicite-t-elle.

Désormais, le but sera de déboucher sur des conventions de mécénat pour trois ans, pouvant s’accompagner d’un engagement des collaborateurs des entreprises (mécénat de compétences, bénévolat, mentorat, etc.). De côté de la CAESE, il s’agira d’assurer le suivi du déploiement des projets sur le territoire, avec des indicateurs d’impact, mais aussi de tenir les entreprises informées, plusieurs fois par an, de l’avancement des projets soutenus.

Aujourd’hui, la CAESE vise 2 300 jeunes accompagnés chaque année, et une levée de fonds globale de 150 000 euros par an.

Bérengère Margaritelli

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