Une volonté dont a fait part Laurent
Ludowicz lors de la visite de la commission des Affaires sociales et de la Santé
du CESE au centre pénitentiaire de Nanterre début mai, et ce dans le but de
faciliter la réinsertion des détenus et de renforcer l’accompagnement déjà mis
en place.
Mieux réinsérer pour « dépeupler »
les prisons ? C’est ce à quoi aspire le directeur du SPIP des
Hauts-de-Seine Laurent Ludowicz, qui espère obtenir la pleine automaticité de
la personne détenue à trois mois de sa sortie : « C’est une
responsabilité que nous endosserions, en sachant qu’il y a cette pleine
automaticité de la sortie de détention, que de préparer cette sortie à moins de
trois mois de la sortie de prison », s’est-il exprimé dans une vidéo du CESE.
Cette idée, évoquée lors de
la visite de la commission des Affaires sociales et de la Santé du CESE au
centre pénitentiaire de Nanterre le 10 mai dernier, viendrait compléter des
actions déjà mises en œuvre dans ce centre pénitentiaire, choisi pour la visite
de par son caractère représentatif de la surpopulation que connaissent les
prisons françaises.
Des régimes de semi-liberté
pour les détenus ont été mis en place afin de faciliter leur réinsertion, mais
aussi pour éviter les risques de récidive qui, de surcroît, participent à la
surpopulation carcérale.
Le directeur a également
préconisé en amont de l’incarcération la surveillance électronique, outil « sous-utilisé »
selon lui mais qui éviterait d’emprisonner une personne en attente de jugement,
et ainsi d’accroître la surpopulation carcérale.
Par ailleurs, les
possibilités pour les détenus de bénéficier d’un certain nombre de formations,
d’emplois, d’activités, qui sont des « clés de réinsertion »
selon Alain Dru, membre de la commission, ont notamment été à l’ordre du jour.
« Le choc carcéral
est des plus néfastes »
Lors de cette visite, il a
aussi été question des conditions de travail dans lesquelles les services
pénitentiaires exercent, et le constat est simple : la surpopulation
induit une surmobilisation des personnels, d’où cette volonté de réduire les
effectifs des détenus par différentes actions.
En ce sens, le directeur, qui
a rappelé que « la sanction pénale a tout autant voire plus de sens et
d’efficacité que lorsque l’on condamne une personne à une peine alternative à
l’incarcération », espère des élus qu’ils fassent œuvre de pédagogie « grâce
à leur capacité à prendre la parole et à avoir le pouvoir d’infléchir certaines
politiques publiques », dans le but de démontrer combien l'individualisation de la peine peut avoir du sens. Car si l’on pense
que le choc carcéral peut être fructueux, « c’est tout à fait l’inverse
que l’on constate, le choc carcéral [étant] généralement des plus
néfastes », a expliqué le directeur du SPIP.
Pour Laurent Ludowicz, cette
visite a été l’occasion de « souligner le travail fait en pluridisciplinarité
par les personnels du service pénitentiaire d’insertion et de probation, en
collaboration étroite avec les personnels du centre pénitentiaire, mais
également des partenaires institutionnels et associatifs ».
Allison
Vaslin