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(93) Des maires de Seine-Saint-Denis mobilisés contre le trafic de cigarettes

(93) Des maires de Seine-Saint-Denis mobilisés contre le trafic de cigarettes
Publié le 25/04/2024 à 14:50

Les édiles se sont rassemblés lundi 22 avril entre Aubervilliers et Pantin afin d’alerter le gouvernement sur les moyens « insuffisants » pour endiguer le phénomène. Manquait à l’appel la maire d’Aubervilliers, qui, la veille, avait annoncé qu’elle n’y participerait finalement pas.

Face à la montée en puissance de la vente de cigarettes à la sauvette dans de nombreuses communes de Seine-Saint-Denis, plusieurs élus ont décidé d'agir.

À la suite d’un appel à la mobilisation lancé au début du mois par les maires des villes de Pantin, Bobigny, La Courneuve, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Romainville et Aubervilliers, une « rencontre intercommunale » s'est tenue lundi 22 avril à 18h au carrefour des Quatre Chemins, entre Aubervilliers et Pantin. Une localisation proche d’une sortie de métro où le trafic est souvent intense, considérée comme un point névralgique et source de tensions voire parfois de violences, selon les villes en question.

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L’objectif des élus : appeler le gouvernement à réagir contre ce phénomène qui « gangrène [les] espaces publics, qui fait qu’aujourd’hui la situation est difficile sur le terrain, mal vécue par les commerçants et les habitants », comme l’a affirmé à l’AFP  Bertrand Kern, le maire (PS) de la ville de Pantin, pendant le rassemblement.

Les communes réclament de l’État « une véritable mobilisation des forces policières, douanières et juridiques » en ajoutant que « malgré les alertes répétées des communes concernées, les moyens déployés par l’État restent insuffisants pour endiguer ce phénomène ».Haut du formulaire

La maire d’Aubervilliers désolidarisée du rassemblement

Le rassemblement s’est toutefois finalement tenu sans Karine Franclet, la maire d’Aubervilliers, qui a annoncé par communiqué de presse, la veille du rassemblement, ne plus vouloir prendre part à ce dernier, affirmant que son « objectif premier s’est vu largement modifié ».

L’édile faisait ici référence au blocage de la circulation organisé pendant la manifestation pour marquer les esprits. Elle soutenait à ce titre qu’elle ne pouvait « [pas] cautionner le blocage d’une voie routière majeure à l’heure où les habitants rentrent du travail et les enfants de l’école ». Autre motif derrière ce retrait inattendu : le contexte pré-électoral. Karine Franclet indiquait ainsi dans son communiqué ne pas souhaiter que « des postures idéologiques embolisent l’action concrète et la recherche de solutions ».

Si Geoffrey Carvalhini, conseiller régional d'Île-de-France et élu de la ville de Pantin ainsi que de la Seine-Saint-Denis, a indiqué, sur X, soutenir sa décision, ce changement de cap de la part de la maire albertivillarienne n'a toutefois pas forcément été bien accueilli par certains résidents qui ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux : « Je ne comprends pas votre explication. (…) Un peu de courage politique serait bienvenu. Et une fois de plus, les habitants d'Aubervilliers se sentent abandonnés » ou encore « Désolé madame mais cette décision n'a pas de sens. C'est un raté au moins sur la forme ».

Si l'essor du trafic de cigarettes n’est pas récent, il semble toutefois avoir pris une ampleur significative depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Selon les maires rassemblés lundi, le nombre de points de vente de tabac illégaux en Île-de-France serait ainsi passé de cinq avant la crise sanitaire à plus de 80 actuellement.

Romain Tardino

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