Les édiles se sont rassemblés
lundi 22 avril entre Aubervilliers et Pantin afin d’alerter le gouvernement sur
les moyens « insuffisants » pour endiguer le phénomène.
Manquait à l’appel la maire d’Aubervilliers, qui, la veille, avait annoncé qu’elle
n’y participerait finalement pas.
Face à la montée en puissance
de la vente de cigarettes à la sauvette dans de nombreuses communes de
Seine-Saint-Denis, plusieurs élus ont décidé d'agir.
À la suite d’un appel à la mobilisation lancé au
début du mois par les maires des villes de Pantin, Bobigny, La Courneuve, Les
Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Romainville et Aubervilliers, une « rencontre intercommunale »
s'est tenue lundi 22 avril à 18h au carrefour des Quatre Chemins, entre
Aubervilliers et Pantin. Une localisation proche d’une sortie de métro où le
trafic est souvent intense, considérée comme un point névralgique et source de
tensions voire parfois de violences, selon les villes en question.
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L’objectif des élus : appeler
le gouvernement à réagir contre ce phénomène qui « gangrène [les]
espaces publics, qui fait qu’aujourd’hui la situation est difficile sur le
terrain, mal vécue par les commerçants et les habitants », comme
l’a affirmé à l’AFP Bertrand
Kern, le maire (PS) de la ville de Pantin, pendant le rassemblement.
Les communes réclament de
l’État « une véritable mobilisation des forces policières, douanières
et juridiques » en ajoutant que « malgré les alertes répétées des
communes concernées, les moyens déployés par l’État restent insuffisants pour
endiguer ce phénomène ».Haut
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La maire d’Aubervilliers désolidarisée
du rassemblement
Le rassemblement s’est
toutefois finalement tenu sans Karine Franclet, la maire d’Aubervilliers, qui a
annoncé par communiqué de presse, la veille du rassemblement, ne plus vouloir
prendre part à ce dernier, affirmant que son « objectif premier s’est
vu largement modifié ».
L’édile faisait ici référence
au blocage de la circulation organisé pendant la manifestation pour marquer les
esprits. Elle soutenait à ce titre qu’elle ne pouvait « [pas] cautionner
le blocage d’une voie routière majeure à l’heure où les habitants rentrent du
travail et les enfants de l’école ». Autre motif derrière ce retrait
inattendu : le contexte pré-électoral. Karine Franclet indiquait ainsi
dans son communiqué ne pas souhaiter que « des postures idéologiques
embolisent l’action concrète et la recherche de solutions ».
Si Geoffrey Carvalhini,
conseiller régional d'Île-de-France et élu de la ville de Pantin ainsi que de
la Seine-Saint-Denis, a indiqué, sur X, soutenir sa décision, ce changement de
cap de la part de la maire albertivillarienne n'a toutefois pas forcément été
bien accueilli par certains résidents qui ont exprimé leur mécontentement sur
les réseaux : « Je ne comprends pas votre explication. (…) Un peu de
courage politique serait bienvenu. Et une fois de plus, les habitants
d'Aubervilliers se sentent abandonnés » ou encore « Désolé madame mais
cette décision n'a pas de sens. C'est un raté au moins sur la forme ».
Si l'essor du trafic de
cigarettes n’est pas récent, il semble toutefois avoir pris une ampleur
significative depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Selon les maires
rassemblés lundi, le nombre de points de vente de tabac illégaux en
Île-de-France serait ainsi passé de cinq avant la crise sanitaire à plus de 80
actuellement.
Romain
Tardino
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