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(93) Éducation : douze communes du département attaquent l’État à cause du manque d’enseignants

(93) Éducation : douze communes du département attaquent l’État à cause du manque d’enseignants
Publié le 03/04/2024 à 17:56

Leur objectif : forcer le gouvernement à lancer un plan d’urgence afin de fournir des moyens scolaires supplémentaires en Seine-Saint-Denis.

Bagnolet, Bobigny, L’Île-Saint-Denis, La Courneuve, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Romainville, Sevran, Stains et Villetaneuse. Voilà les douze communes qui ont décidé d'attaquer l'État en raison du manque d'enseignants dans le département, comme elles l'expliquent dans un communiqué publié mardi 2 avril.

Le texte précise que « plusieurs maires de Seine-Saint-Denis ont mis en demeure l'État français de garantir dans les plus brefs délais l'égalité devant le service public d'éducation ». Les édiles déplorent avant tout que « la Seine-Saint-Denis reste toujours le parent pauvre de l'égalité, que ce soit au niveau régional ou national ».

Dans leur démarche pour contester devant les tribunaux l'inaction de l'État face aux nombreuses injustices dans le département, ils s'appuient sur l’arrêt Commune de Morsang-sur-Orge du Conseil d'État, du 27 octobre 1995, qui érige que « le respect de la dignité de la personne humaine est une composante de l'ordre public ». En conséquence, chaque commune a émis des arrêtés ordonnant à l'État de verser 500 euros par jour jusqu'à ce que celui-ci mette en place « des moyens à la hauteur des besoins éducatifs », selon les informations rapportées par Le Monde

Plusieurs manquements à la dignité

Parmi les lacunes imputées à l’Etat, les maires reprochent notamment un manque flagrant d'accompagnants pour les élèves en situation de handicap, ainsi que l'absence de remplacement des enseignants absents, ce qui se traduit par une réduction de 15 % du temps de classe dans l’année pour les étudiants. Cette initiative intervient à la suite des cinq semaines de mobilisation des enseignants depuis la rentrée post-vacances de février, ces derniers réclamant un « plan d'urgence » pour l'éducation en Seine-Saint-Denis.

Une fois que tous les arrêtés auront été publiés, l'État sera contraint soit de les appliquer, soit de payer les 500 euros par jour demandés, ou soit de les contester devant les tribunaux pour les faire annuler. Une situation relativement complexe qui pourrait logiquement conduire à un examen de l'affaire par le Conseil d'État qui devra trancher en la faveur des maires ou de l’État.

Romain Tardino

 

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