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(93) Grève des enseignants : un « plan d’urgence » réclamé pour l’éducation dans le département

(93) Grève des enseignants : un « plan d’urgence » réclamé pour l’éducation dans le département
Publié le 28/02/2024 à 16:45

Les grévistes formulent plusieurs exigences : davantage de ressources, un plus grand nombre d'enseignants et des infrastructures améliorées. Absents des cours le lundi 26 et le mardi 27 février, ils dénoncent aussi la réforme initiée par Gabriel Attal concernant les groupes de niveaux en français et mathématiques.

La rentrée scolaire en zone C ? Oui, mais pas pour tous. Lundi 26 et mardi 27 février, une bonne partie des enseignants de la Seine-Saint-Denis n'ont pas assuré les cours dans les écoles, collèges et lycées à l’issue des vacances de février. Une centaine d'entre eux se sont mobilisés dans le VIe arrondissement de Paris, à proximité de la cité scolaire Stanislas. Cette grève, initiée par une coalition intersyndicale comprenant la FSU, CGT Educ’Action, SUD et CNT, visait à rassembler les enseignants dans le but de demander un plan d'urgence pour l'éducation dans le département, une revendication déjà exprimée le 23 décembre à la Bourse du travail de Bobigny.

D’après le site Rapports de force, cette manifestation a également été l’occasion de dénoncer la réforme de création de groupes de niveau en français et mathématiques, lancée par l'actuel Premier Ministre, Gabriel Attal, lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale. De plus, les manifestants ont aussi appelé à l'abrogation de la réforme en cours d'application dans l'enseignement professionnel.

Un plan d’urgence pour combler le manque de personnel

Le « plan d'urgence » proposé par l'intersyndicale comprend une série de revendications, comme indiqué dans l'un de leurs communiqués. Parmi ces exigences figure l'embauche de 2 000 enseignants supplémentaires pour les écoles primaires, 1 000 pour les collèges et 2 200 pour les lycées. L'intersyndicale réclame également la réduction de la taille des classes à 20 élèves, rappelant que la moyenne européenne est de 19 élèves par classe.

Mais le manque de personnel ne se résume pas simplement à un manque d'enseignants, comme le souligne le communiqué de l'intersyndicale, qui met en avant les insuffisances du pôle médico-social : « Actuellement, 40% des établissements ont un pôle médico-social avec au moins un personnel manquant (infirmière, Assistantes sociales). » 

Sont également dénoncés un déficit de 175 conseillers principaux d'éducation (CPE), de 650 assistants d'éducation et de 320 assistants pédagogiques dans les collèges et lycées. Par ailleurs, pour favoriser une meilleure intégration des enfants en situation de handicap, l'intersyndicale pointe du doigt le besoin de 2 200 accompagnants d'élèves en situation de handicap, plaidant pour la reconnaissance d'un véritable statut professionnel et une rémunération adéquate pour ces accompagnants.

Des infrastructures en mauvais état et un besoin de finances 

Outre les problèmes de personnel, il est également question d’infrastructures défaillantes. Selon le communiqué, deux tiers des écoles seraient dans un état déplorable, tandis qu'un tiers d'entre elles seraient infestées par des nuisibles. Il est également mentionné que 50 % des établissements scolaires souffrent de sous-chauffage, résultant de problèmes d'isolation ou de fuites. Pour remédier à ces problèmes, l'intersyndicale appelle à l'élaboration d'un budget supplémentaire par l'État, destiné à la rénovation des infrastructures scolaires.

Pour mettre en œuvre le « plan d'urgence », une enveloppe de près de 358 millions d'euros sera nécessaire. Le communiqué ironise en mentionnant que par rapport aux « 2 milliards d'euros nécessaires pour financer les uniformes, l’effort reste minime ! ».

Romain Tardino



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