La
préfecture de Seine-Saint-Denis avait publié dès le lendemain un arrêté de mesures
d'urgence, imposant la mise en sécurité et la suspension de l'exploitation du site.
L’effondrement
de la carrière de gypse de Coubron, survenu dans la nuit du samedi 10 au
dimanche 11 février 2024, suscite de vives inquiétudes, en particulier chez les
élus de la commune.
Consterné
par l’événement, le maire de Coubron, Ludovic Toro, a assuré quelques semaines après l'événement craindre des accidents : « Le trou s'est formé à
deux mètres à peine de la route, et comme ce pré est ouvert, il y a
régulièrement des enfants qui viennent y jouer, il y aurait donc pu y avoir un
drame », a-t-il dénoncé auprès des Echos dans un article daté du 1er mars.
Au
lendemain de l’effondrement, la préfecture de Seine-Saint-Denis avait directement
réagi en publiant un arrêté de mesures d’urgence, dont la mise en sécurité du
site, la suspension de l'exploitation dans un rayon de 100 mètres autour de la zone effondrée, ainsi que la remise d'un rapport d'expert « pour déterminer
l’origine plus précise de cet incident ». Contactée par le JSS, Placoplatre, l'entreprise qui exploite la carrière, a expliqué que « les raisons de ce
fontis seraient dues au fait qu’une galerie d’exploitation a recoupé un conduit
naturel qui a percé à la surface. Le fontis n’a causé aucun dommage
important ».
« Simplement une instabilité localisée »
Se voulant rassurant, Gilles Bouchet, responsable du développement des carrières pour l'entreprise, a déclaré aux Echos que l'effondrement avait pour origine « une instabilité localisée, il faut rappeler que nous respectons toujours une distance de sécurité entre nos galeries et la voirie ou les habitations ». Afin de sécuriser le site, l'entreprise a annoncé qu’elle avait mis en place « un balisage dès le lundi 12 février, remplacé par des barrières de protection et la présence d’un agent de surveillance H24 ».
Placoplatre a aussi ajouté que « l’équipe de la carrière s’est mobilisée pour traiter définitivement cet incident en remblayant la galerie concernée. Le remblaiement de surface sera effectué tout prochainement en accord avec le propriétaire ».
Le responsable a également précisé que, pour avoir un meilleur aperçu sur les raisons de cet affaissement, il sera nécessaire d’attendre le rapport mandaté par la filiale de Saint-Gobain. Toutefois, Ludovic Toro ne se montre pas très confiant quant à la légitimité de ce rapport : « Comme c'est Placoplatre qui la finance, je crains qu'elle ne soit partiale. »
L'événement a créé un trou de trois
mètres de diamètre, qui s'est ensuite étendu à dix mètres, sur un terrain
appartenant à Île-de-France Nature (anciennement Agence des espaces verts). 16
employés travaillaient dans cette carrière située dans la forêt de Bernouille qui
alimentait une usine à Vaujours, mais aucun n’a été blessé.
Romain Tardino