Mercredi dernier, la
bâtonnière Stéphanie Chabauty a visité la maison d’arrêt de Villepinte en
Seine-Saint-Denis, afin de contrôler les conditions de détention, jugées inadaptées
dans cette prison parmi les plus surpeuplées d’Île-de-France.
Mettre la lumière sur les conditions de
vie parfois indignes des détenus, tel était l’objectif poursuivi par la journée
d’action nationale de visite des lieux de privation de liberté décrétée par la
Conférence des bâtonniers.
C’est accompagnée de délégués au barreau
que la nouvelle bâtonnière de l’Ordre des avocats du barreau de
Seine-Saint-Denis, Stéphanie Chabauty, s’est rendue à la maison d’arrêt de
Villepinte le 15 mars dernier dans le cadre de cet événement.
Toutefois, seule la bâtonnière a été
autorisée à franchir les murs de l’établissement. « On ne peut que
déplorer cette lecture très restrictive du texte et s'insurger contre les
consignes transmises au directeur par sa hiérarchie. Le contrôle de la dignité
des personnes détenues ne saurait faire l'objet d'aucune entrave totalement
injustifiée ! », s’est insurgé le barreau dans un tweet.
Des chambres surexploitées et des
conditions sanitaires indignes
Cette visite a permis de constater des
conditions de détention préoccupantes, avec des chambres surexploitées, de 8,5
m² à 12 m² pour trois personnes. La bâtonnière a également rendu compte de
conditions sanitaires indignes : « Les douches sont collectives et
on les prend par quatre, un jour sur deux », rapporte Le Parisien.
Une surpopulation qui pourrait être
limitée, notamment car les personnes atteintes de problèmes psychiatriques « n’ont
rien à faire en prison », s’est exprimée la bâtonnière.
Par ailleurs, selon le barreau de
Seine-Saint-Denis, le manque d’effectifs et les délais de justice trop longs contribuent
à multiplier le nombre de personnes en attente de jugement, qui représentent
60 % de la population carcérale à la maison d’arrêt de Villepinte.