Depuis le 27 mars, près de
1 200 agentes municipales de la ville peuvent bénéficier de ce congé – à
titre expérimental – sur avis médical. Elles auront ainsi la possibilité de
poser deux jours d’arrêt par mois sans retenue de salaire. Une délibération
sera présentée en conseil municipal le 17 avril prochain.
C’est
à la date symbolique du 8 mars 2023 que le maire de la ville de Saint-Ouen
Karim Bouamrane avait annoncé vouloir mettre en place un congé menstruel pour
les agentes municipales souffrant de règles douloureuses ; c’est désormais
chose faite !
Saint-Ouen
est en effet depuis le lundi 27 mars la première ville à expérimenter le congé
menstruel en France. Un grand pas pour cette commune et ses 1 200 agentes
municipales. « C’est une question de santé publique et de bien-être au
travail », a expliqué le maire dans une tribune du 24 mars publiée sur le
site de la ville. « Ces douleurs invisibilisées impactent la santé
physique et mentale de la moitié des femmes. Privées de la reconnaissance de
leur souffrance, elles travaillent sans bénéficier d’aucun aménagement. »
C’est
pourquoi avec la mise en place de ce congé à titre expérimental, les femmes
souffrant de règles douloureuses ou atteintes de l’endométriose pourront – sur
certificat médical – avoir recours de manière plus accrue au télétravail ou
bien poser deux jours de congés d’autorisation spéciale sans qu’une journée de
carence ne leur soit décomptée.
« Une solution
légale que toutes les collectivités peuvent mettre en œuvre »
Pour le maire élu, cette
expérimentation devrait s’étendre à toutes les collectivités. Un courrier a
notamment été adressé à Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune, par une
trentaine d’élus de gauche, demandant à ce que ce dispositif soit étendu aux
huit autres villes de l’établissement public territorial. La ville de Paris
s’est par ailleurs engagée à le mettre en place lors de son Conseil le 16 mars
dernier.
Si le sujet fait pour le
moment consensus, le maire a toutefois exprimé dans sa tribune le souhait que
« ce mouvement [prenne] de l’ampleur et initie une avancée sociétale
concrète pour le droit des femmes », et en appelle ainsi aux
législateurs afin qu’une loi entérinant le congé menstruel voie le jour en France,
qui serait alors le deuxième pays européen à promulguer cette mesure, après
l’Espagne le 16 février 2023.
Allison
Vaslin