Alors que le maire de la
ville a demandé au premier ministre de reconsidérer la construction prévue sur
des terres agricoles « à haut rendement », l’État a lancé une
procédure de qualification en projet d’intérêt général afin de « poursuivre
ses démarches pour implanter une prison à Noiseau ».
Malgré les contestations des
élus locaux du Val-de-Marne, des agriculteurs et habitants, la commune de
Noiseau pourrait toutefois bien accueillir un centre pénitentiaire.
Le 31 janvier dernier, le
maire de la ville Yvan Femel avait pourtant adressé un courrier au Premier
ministre Gabriel Attal, lui demandant « une réévaluation minutieuse »
du choix de l’emplacement de cette prison prévue sur des « terres
agricoles fertiles à haut rendement », a-t-il indiqué dans sa lettre.
Pour toute réponse, l’État, afin
de « poursuivre ses démarches pour implanter un prison à Noiseau »,
a lancé un projet d’intérêt général (PIG) lui permettant d’imposer des projets
d’utilité publique aux collectivités locales, a indiqué Yvan Femel dans un post
Facebook. « Avec un PIG, l’État s’affranchit de toutes les règles du plan
local d’urbanisme de la ville », a dénoncé l’édile, qui qualifie cette
démarche de « véritable 49.3 en urbanisme ».
Un « passage en force »
illustré par un arrêté pris par la préfète du
département Sophie Thibault le 5 février dernier, après saisine de l’Agence publique
pour l’immobilier de la justice, pour lancer une procédure de qualification en
PIG.
Une consultation publique
pour peut-être empêcher la construction
« Mais Noiseau, les
Noiséens et les communes voisines n’ont pas dit leur dernier mot », a formulé
le maire dans le même post. « Tant que la première pierre de ce projet
n’a pas été posée, nous nous battrons ! »
C’est pourquoi Yvan Femel a appelé
le plus grand nombre à se prononcer sur le sujet de la construction de la
prison lors de la consultation publique qui débutera le 26 février prochain
pour s’achever le 29 mars. Le public aura alors accès à un dossier en ligne
fixant les principes et les conditions de réalisation du PIG. Le dossier papier
sera également consultable à la préfecture du Val-de-Marne et dans les mairies
de Noiseau et de La Queue-en-Brie, précise l’arrêté.
L’an dernier, le département avait déjà mis en garde
quant à l’emplacement choisi pour la construction de la prison, le site étant
entouré « d’un réservoir de biodiversité et de corridors écologiques
inscrits au schéma régional de cohérence écologique (SRCE) d’Île-de-France ».
Mais il avait également
averti que les infrastructures de transports à proximité du site choisi sont,
selon le département, « inadaptées », et la voie routière
serait de fait encore plus saturée.
Si la construction d’une
prison de 800 places devait donc bel est bien débuter à Noiseau, sa livraison
serait prévue pour courant 2027.
Allison
Vaslin