Au
cours de leurs premières années d’existence, entre expérimentation et
réalisation, les Cités éducatives ont déployé de nombreuses initiatives. Le
Val-De-Marne en compte aujourd’hui cinq, parmi lesquelles celle de Bois-l’Abbé.
Depuis 2018, le ministère de
l’Éducation nationale a mis en place différents dispositifs de renforcement
scolaire : le dédoublement des classes en CP et CE1, les dispositifs « devoirs
faits » et « plan mercredi »… Dans la continuité, en lien avec le ministère de
la Cohésion des territoires, le label « Cité éducative » voit le jour en 2019.
Inspiré d’initiatives déjà en
place, notamment à Grigny, à Clichy-sous-Bois ou à Nîmes, il est alors déployé
à travers 80 territoires pilotes ayant pris place dans des quartiers
prioritaires de la politique de la ville (QPV). Objectif, à terme : élargir
à 200 Cités éducatives réparties sur toute la France.
L’agence nationale de la
cohésion des territoires (ANCT) soutient financièrement le dispositif, à
hauteur de 230 millions d’euros pour la période 2019-2024. Celui-ci a pour
mission de renforcer les liens éducatifs au cœur de l’école et en dehors.
Ainsi, il se déploie sur le temps scolaire, mais aussi extra-scolaire, alors
sur la base d’une participation volontaire. Ateliers, actions de
sensibilisation, visites de lieux culturels, défis sportifs sont organisés pour
les jeunes jusqu'à 25 ans. À partir du collège, des moments sont dédiés à la
découverte professionnelle : stages, échanges autour des métiers… Le programme
des activités est redéfini chaque année.
Pour la réussite du
dispositif, le tissu associatif local, la ville, et les établissements
scolaires sont mobilisés et coordonnés par un trio de tête : le principal du
collège chef de fil, le délégué du préfet, et un cadre de haut niveau
représentant la collectivité.
Premières
années réussies à Champigny et Chennevières
Parmi les 80 territoires
pilotes lancés en 2019, la Cité éducative du Bois-L’Abbé couvre le quartier du
même nom. Ce dernier, à cheval entre Champigny-sur-Marne et
Chennevières-sur-Marne, inclut dans son périmètre six écoles maternelles, trois
élémentaires, deux collèges dont le collège Elsa Triolet, coordinateur du
dispositif, et cinq lycées.
Cette année, la programmation
propose notamment aux élèves de niveau CP un parcours découverte à la
médiathèque André Malraux, guidé par l’illustratrice Isabelle Simler. Les
sixièmes des collèges Boileau et Triolet ont été quant à eux initiés aux gestes
de premier secours. Des visites à Paris, au musée du Quai Branly et au Mémorial
de la Shoah, sont également organisées.
Jusqu’au 7 mars, un appel à
projets est ouvert, « destiné aux
associations du quartier Bois-L’Abbé et sur une thématique parentalité »,
renseigne Muriel Chouviat, déléguée à la préfète du Val-de-Marne. L’idée ? « Notamment, renforcer le lien des parents
avec l’école, aller au-delà des difficultés, linguistiques ou de compréhension
».
Malgré un déploiement amputé
de plusieurs mois en raison de la période Covid, la déléguée tire un bilan
positif de la mise en place du label, célébrant particulièrement « les actions menées autour du livre, de la
lecture et de l’écriture » et « le
fait d’avoir touché un maximum d’élèves de 6 à 16 ans ». Si positif qu’un
dossier a été déposé fin 2023 pour demander son renouvellement (il court
initialement sur 3 ans). « Pour ça, je
suis confiante» glisse-t-elle avant de poursuivre : «mais nous avons demandé une augmentation de l’enveloppe budgétaire… ».
L’objectif est donc de voir encore plus grand.
Stéphanie Thiriet