ACTUALITÉ ÎLE-DE-FRANCE

(94) Le Val-de-Marne compte sur son label local pour relever les défis économiques de demain

(94) Le Val-de-Marne compte sur son label local pour relever les défis économiques de demain
La CCI du département veut s'appuyer sur un nouveau label pour faire rayonner le territoire
Publié le 22/03/2024 à 14:58
Si le 94 est connu pour quelques sites économiquement forts - le marché de Rungis, l’aéroport d’Orly – la CCI du département veut promouvoir un maillage d’entreprises variées pour rendre durablement attractives les 47 communes de son secteur.

Mercredi 20 mars, la Grande soirée de l’attractivité a rassemblé de nombreux acteurs de la vie économique du Val-de-Marne à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à Créteil. Parmi eux, Richard Renault, responsable opérations de l’entreprise Sofrapack, implantée sur le port de Bonneuil-sur-Marne annonce fièrement : « Depuis une vingtaine d’années, nous proposons des caisses-palettes [servant au transport ou stockage, ndlr] faites à partir de cartons que nous transformons ». Cette méthode d’emballage « représente 30% d’émissions carbone de moins que celles en bois ». Au col de sa veste, un badge estampillé « Fabriqué en Val-de- Marne ».

Lancé en novembre 2023, ce label s’inspire d’initiatives déjà présentes sur le territoire, notamment à Champigny et à Saint-Maur des Fossés. Mais si ces dernières ont pour ambition de renseigner les consommateurs sur l’aspect local de  leurs achats, le label val-de-marnais vise à toucher les entreprises déjà présentes sur le département et convaincre d’autres de s’y installer.

Des possibilités foncières pour les entreprises

Avec ce label, « qui sous-entend aussi Made in France », le territoire s’apprête à relever les défis économiques de demain : « Fabriquer ici va devenir un outil indispensable au développement économique et attractif, à tous les niveaux : circuits courts, emplois… décline Sally Bennacer, vice-présidente de la CCI. Les travailleurs n’auront pas à faire 1h30 de route pour aller travailler ; si on a de l’emploi, les logements vont être occupés, les services et les commerces vont travailler, les écoles vont vouloir s’implanter. Tout cela fera l’attractivité du territoire. »

Diane Bausson, directrice développement durable et hygiène, sécurité, environnement (HSE) de Calyxia, une start-up industrielle qui développe les premières microcapsules sans plastique, vante « les coûts locatifs moins élevés » dont son entreprise a bénéficié dans le Val-de-Marne, couplés à la possibilité « d’avoir des locaux aménagés sur mesure ». « Nous nous sommes installés en 2018 sur la ZAC des Petits carreaux à Bonneuil-sur-Marne, avec un site en deux parties : l’administratif, les bureaux d’une part, et les labos d’autre part. » Fin janvier, l’entreprise ouvrait une usine au Parc des entrepreneurs à Limeil-Brévannes. Si les effectifs comptent une centaine de personnes, l’ouverture de ce second lieu pourrait doubler ce chiffre dans les prochaines années.

Une stratégie pour l’emploi local

Colombe Lecoufle officie quant à elle dans un tout autre secteur : elle a repris la production familiale d’orchidées, sous le nom Vacherot et Lecoufle, basée à Boissy-Saint-Léger. Au-delà de l’affichage, la chef d’entreprise souligne que le label engage à « une présence aux événements, à expliquer aux entreprises qui voudraient s’installer en Val-de-Marne les raisons de son attractivité, etc ». Sa société et la quarantaine d’autres titulaires du sésame sont vues comme des ambassadrices de la vivacité du tissu économique départemental, mais aussi des critères qui leur ont permis la labellisation.

Pour l’obtenir, elles doivent témoigner, en plus d’une production et d’une fabrication de proximité, de politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de qualité de vie au travail (QVT), et viser des embauches locales. Ainsi, Jérôme Darribère, directeur général délégué de Septodont, société de dispositifs dentaires implantée depuis 1982 à Saint-Maur-des-Fossés, explique avoir dressé un partenariat avec L'Ecole publique d'ingénieurs de la santé et du numérique (Episen), rattachée à l’Université Paris-Est Créteil (Upec).

« L’Episen ajuste le contenu de la formation en fonction des entreprises et suit aussi un axe sur le développement durable. Il y a un intérêt pour les entreprises à travailler avec l’université, notamment à travers les alternances et les stages », déroule Alexandra d’Anglemont de Tassigny, directrice de l’établissement universitaire.

« Il y a dans le Val-de-Marne des quartiers populaires, et les pépites de demain s’y trouvent, rajoute Sally Bennacer, qui a fondé son entreprise en 2000 à Vitry-sur-Seine. Il y a des entrepreneurs talentueux qui sont autonomes aujourd’hui : ils créent leur propre emploi. Car ici, on n’a rien à perdre à créer son entreprise… ». Aux jeunes des quartiers populaires du territoire qui voudraient en être, l’entrepreneure l’assure : « Nous les emmènerons avec nous dans cette dynamique. »

Stéphanie Thiriet

0 commentaire
Poster
CCI

Nos derniers articles