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(94) Une sénatrice du Val-de-Marne veut interdire les lieux non autorisés aux enfants

(94) Une sénatrice du Val-de-Marne veut interdire les lieux non autorisés aux enfants
Publié le 03/04/2024 à 13:08

Estimant que les enfants sont de plus en plus exclus de certains lieux publics, Laurence Rossignol a rédigé un texte amendant l’article 225-1 du Code pénal qui énumère les différents critères de discrimination existants.

Alors que les espaces interdits aux enfants fleurissent discrètement ces dernières années, que ce soit dans les restaurants, les transports en commun ou les résidences de vacances, la sénatrice PS du Val-de-Marne - et ancienne ministre des Familles et de l'Enfance de François Hollande - Laurence Rossignol entend aujourd’hui renverser la tendance des lieux « no kids » ou « adults only ».

Armée d’une proposition de loi intitulée « Reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination », déposée devant le Sénat le 28 mars 2024, elle compte plus précisément modifier l’article 225-1 du Code pénal qui énumère les différents critères de discrimination existants. Bien que ce dernier interdise déjà toute discrimination liée au sexe, à la situation familiale, aux origines ou encore à l’âge, le texte actuel « vise surtout les plus âgés, en quête d’un travail par exemple. Il a donc besoin d’être précisé, complété », affirme la sénatrice auprès de Ouest France.

Et si certains citoyens saluent d’ores et déjà cette proposition de loi, d’autres, coutumiers de la tendance ou non, n’hésitent pas à s’en offusquer. « Oui, on a attendu madame Rossignol pour décider si on voulait des enfants, et en subir toutes les conséquences, ou non » ironise par exemple un tweet sur le sujet, notamment adressé à la sénatrice.

20 campings interdits en France

Emergente en France, la pratique est déjà bien instaurée dans d’autres pays, que ce soit en Asie, aux Etats-Unis et même en Europe. Ainsi, d’après le site allemand Urlaub ohne Kinder (vacances sans enfant), le nombre d’hôtels dans le monde interdisant l’accès aux enfants est passé entre 2016 et 2023 de 682 à 1 544 établissements.

Et si la France n’a pas encore totalement démocratisé cette mode, contrairement à ses voisins européens comme l’Allemagne et l’Espagne, qui comptent des centaines d’hôtels réservés uniquement aux adultes, une vingtaine de campings seraient d’ores et déjà interdits aux enfants dans l’Hexagone, selon un article issu du site d’actualités destiné aux enfants 1 jour 1 actu.

Des campings qui pourraient donc, bientôt, être sommés de revoir leur positionnement ? S’il reste à voir le sort que connaîtra cette nouvelle proposition de loi, l’été dernier déjà, interrogé au sujet du phénomène croissant du « no kids », l’avocat spécialiste en droit du tourisme Jonathan Bellaiche affirmait en tout cas au Parisien qu’interdire cette possibilité « irait à l’encontre d’une liberté fondamentale : la liberté de faire du commerce, qui permet au commerçant de proposer une prestation spécifique, en l’espèce, permettre à des adultes de se reposer ».

Allison Vaslin

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