Créé par le greffier
Marc Binnié, le dispositif, qui a fêté en septembre dernier ses dix années
d’existence, compte à son actif plus de 6 800 prises en charge de dirigeants
d’entreprise, dont plus de 1 100 rien qu’entre mars 2023 et aujourd’hui.
Il pourrait d’ailleurs bien « être élargi à d’autres types de
professionnels ».
Alors que le dispositif
d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe APESA a fêté ses dix
ans en septembre dernier, le Conseil national des greffiers, qui en est
partenaire, a fait état d’un constat plutôt édifiant dans un communiqué du 15
décembre : 6 812 dirigeants d’entreprise ont été pris en charge par
le dispositif depuis sa création en 2013 à du greffier au tribunal de commerce
de Saintes Marc Binnié, et du psychologue clinicien Jean-Luc Douillard. Un
nombre qui « ne cesse d’augmenter » alerte d’ailleurs le CNGTC
dans le même communiqué
En effet, si un bilan du
dispositif dressé le 3 mars 2023 lors du Salon de l’agriculture indiquait
5 640 prises en charge depuis 2013 (soit sur un peu plus de neuf ans),
1 172 prises en charge sont dénombrées entre mars et décembre 2023, pour
finalement atteindre les plus de 6 800 dirigeants accompagnés par les
professionnels du Droit et du chiffre au contact des entrepreneurs.
5 800 sentinelles au service
des entrepreneurs en détresse psychologique…
Le CNGTC rappelle notamment
que le dispositif, initialement rejoint par les tribunaux de commerce de
Coutance, Cherbourg, la Roche-sur-Yon, Bordeaux et Angoulême, a également été
rejoint par d’autres tribunaux de commerce au fil du temps, regroupant à ce
jour 94 juridictions où leur 5 800 acteurs, aussi appelés des sentinelles,
tiennent un rôle essentiel dans la prise en charge de la détresse psychologique
que peut subir un dirigeant, car les « difficultés rencontrées par les
entrepreneurs ne sont pas uniquement d’ordre économique, juridique ou financier »,
précise le conseil.
Plus de 1 500
psychologues étoffent le réseau de l’APESA, qui propose une prise en charge
confidentielle, gratuite et rapide, avec la promesse d’une prise en charge dans
un délai de 17 minutes suivant la réception d’une alerte. Au 3 mars 2023, se
sont d’ailleurs 9 300 alertes qui ont été lancées depuis 2013, selon la
présentation faite en mars dernier.
En outre, plusieurs outils
ont été développés pour sensibiliser aux question de santé mentale spécifiques
aux entrepreneurs, telles que des formations à l’écoute des entrepreneurs en
état de détresse psychologique, et une application pour smartphone et tablette
dédiée à leur accompagnement.
… et bientôt d’autres
professionnels ?
Si le dispositif est encore
en cours d’expérimentation à la cour d’appel d’Agen et les tribunaux judicaires
de son ressort, le CNGTC indique qu’APESA pourrait bien « être élargi à
d’autres types de professionnels » dans le cadre de l’expérimentation de
quatre ans des tribunaux des activités économiques (TAE) dans 9 des 12 tribunaux
de commerce.
À noter que les agriculteurs
sont eux aussi actuellement concernés pas le dispositif, comme en témoigne la
présentation d’APESA de mars : « Les agriculteurs sont des
entrepreneurs et ont beaucoup plus de points communs que de différences avec
les autres entrepreneurs. », c’est pourquoi ces derniers bénéficient
également d’un accompagnement psychologique. A l’instar donc, bientôt, de
nouveaux professionnels ?
Allison
Vaslin