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Audit : face à la grogne, Bercy abandonne son projet de rehaussement des seuils

Audit : face à la grogne, Bercy abandonne son projet de rehaussement des seuils
Publié le 29/03/2024 à 18:14

Le ministère examinait le sujet au quasi lendemain d’une précédente hausse. L’empressement des commissaires aux comptes à le faire changer d’avis a eu raison de ces prémices.

Le grabuge n’aura pas duré longtemps.

En réalité, il aura fallu très exactement une semaine de branle-bas de combat chez les commissaires aux comptes pour que le projet de rehaussement des seuils d’audit caressé par le ministère de l’Economie et des Finances soit finalement « abandonné », comme vient de l’annoncer cet après-midi la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de Paris. Courageux mais pas téméraire, Bercy ?

Vendredi dernier, la profession s’émouvait en apprenant de la bouche du président de la Compagnie nationale (CNCC), Yannick Ollivier, qu’un mois à peine après une première remontée actée par le décret du 28 février 2024, le gouvernement concoctait un nouveau rehaussement des seuils relatifs au chiffre d’affaires et au bilan contribuant à définir la taille des sociétés et groupes de sociétés. Pour rappel, cette taille est notamment prise en compte dans le cadre des obligations portant sur l’établissement et la certification des comptes.

« Une bataille de gagnée mais pas la guerre »

Alors que le mécontentement enflait du côté de la profession - laquelle brandissait la menace de la mise en danger des commissaires aux comptes libéraux et de la sécurité financière des entreprises -, la CNCC avait indiqué mercredi au JSS avoir réuni l’ensemble des syndicats et des organisations professionnelles qui touchent la profession, et s’être assurée « du soutien de l’ensemble des représentants des entreprises ».

Yannick Ollivier avait par ailleurs affirmé avoir « donné [à Bercy] des chiffres clefs sur l’impact qu’aurait un relèvement des seuils dans les territoires, mais aussi sur les entreprises, car personne n’a à gagner à ce qu’il y ait des effets de concentration », alors que le ministère restait évasif sur le projet en cours, se bornant à indiquer qu’il était seulement « à l’étude ». Des initiatives qui ont, semble-t-il, porté leurs fruits, quelques jours après que le président de la CRCC de Paris a fait entendre sa colère et dénoncé l’inertie de l’organe représentatif de la profession au niveau national.

Aujourd’hui, c’est un Vincent Reynier apaisé qui salue « une excellente nouvelle ». « Cette annonce est la concrétisation de la mobilisation de toute une profession », se réjouit-il dans un nouveau communiqué. Le président de la CRCC nuance toutefois ses propos :  « Ce n’est pas Noël avant le jour de Pâques. Il est probable que l’ensemble des mesures de simplification fera l’objet d’une loi, et nous ne sommes pas à l’abri de possibles revirements ou d’amendements qui pourraient mettre à mal un optimisme hâtif », alerte-t-il, invitant la profession à « rester mobilisée, car les questions de fond demeurent ». Le président de la CRCC se veut en effet lucide : « Une bataille de gagnée, mais pas la guerre ».

 Bérengère Margaritelli

1 commentaire
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Florent Burtin
- le mois dernier
Il n’y a pas que la CRCC de Paris qui a pris la parole.. Votre article est il journalistique ou est ce de la publicité? La vision Parisienne de la CRCC n’est pas en phase avec la réalité puisque la CNCC a obtenu le changement de position sur les seuils.L’IFEC et ECF se sont mobilisés comme les orgnaisation FCI ou USEC. Le soutien des organisations patronales MDEF et CPME ont ete obtenue par la CNCC et ont ete fondamentales.

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