La Délégation
sénatoriale aux entreprises fait des propositions
Le 18 juin dernier, la Délégation aux
entreprises du Sénat, présidée par Élisabeth Lamure (LR-Rhône), a adopté le
rapport d’information de Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel intitulé
« Des compétences de toute urgence pour l’emploi et les entreprises ».
Ce document porte sur les difficultés de recrutement que rencontrent les
entreprises dans un contexte de forte évolution des métiers, aggravé
aujourd’hui par la crise sanitaire. Le 25 juin, les sénateurs ont débattu
en séance publique des conclusions de ce rapport qui contient
24 propositions pour renforcer les compétences des Français et répondre
aux besoins de la société et de l’économie.
À l'automne 2019, la Délégation sénatoriale aux
entreprises a confié à Michel Canévet (Union centriste – Finistère) et
Guy-Dominique Kennel (Les Républicains – Bas-Rhin) la mission de rédiger un
rapport d’information sur le thème des difficultés de recrutement des
entreprises, notamment les TPE et PME : « La démarche initiale était liée au constat suivant : il est inacceptable
que tant de personnes soient exclues de l'emploi tandis que nombre
d'entreprises peinent à recruter les compétences dont elles ont
besoin. (…) Il est impératif de prendre à bras le corps ce paradoxe
français depuis trop longtemps connu, mais curieusement entretenu, d'autant
plus que l'évolution des métiers s'accélère », peut-on lire dans
l’avant-propos de ce rapport.
CHÔMAGE ÉLEVÉ MAIS POSTES VACANTS : LE PARADOXE
FRANÇAIS
Depuis deux ans, comme l’a indiqué Élisabeth Lamure lors
de la présentation publique du rapport le 18 juin, les chefs d’entreprises
rencontrés sur le terrain ne cessent d’interpeller la Délégation aux
entreprises sur leurs difficultés à recruter et à trouver les compétences dont
ils ont besoin. Diverses enquêtes l’ont montré (cf. « Baromètre
PME » de Bpifrance Le Lab et Rexecode de mai 2019) : l’an dernier,
82 % des petites entreprises qui ont cherché à recruter au cours des
12 derniers mois ont été confrontées à des difficultés de recrutement. Ce
problème affecte l’activité de 47 % d’entre elles, et 41 % de ces
entreprises craignent que cela devienne un véritable obstacle pour leur
développement futur.
Déjà en 2013, un rapport du Conseil d’orientation pour
l’emploi notait qu’« au moins
400 000 tentatives de recrutement sont abandonnées chaque année faute de
candidats ».
Ces abandons de recrutement s’expliquent par diverses
causes, telles que l’inadéquation du profil du candidat et le manque de
candidatures, mais aussi les caractéristiques du poste (compétences techniques,
formation, éloignement géographique, etc.).
Concomitamment, en février 2020, avant le début de la
crise sanitaire, la France connaissait le 4e taux de chômage le plus élevé
de l’Union européenne. Pour les deux rapporteurs, il y a urgence à prendre à
bras le corps « ce paradoxe français »,
d’autant plus que les mutations technologiques « impactent ou impacteront quasiment tous les métiers ».
La crise sanitaire que nous vivons vient en outre
aggraver une situation économique déjà peu florissante. Les chiffres sont inquiétants :
probable recul du PIB de 11,4 % en 2020 selon les experts, déficit
budgétaire de 221,1 milliards d’euros, dette publique à 120,9 % du
PIB, nombreuses faillites en perspective, suppression de
800 000 emplois dans les prochains mois (soit 2,8 % de l'emploi
total)…
Certes, selon le gouverneur de la Banque de France,
François Villeroy de Galhau, le PIB pourrait rebondir en 2021 avec une
croissance de 6,9 %, puis de 3,9 % en 2022. Mais en attendant, comme
l’a rappelé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances (et depuis
le 6 juillet de la Relance), le 9 juin sur RTL : « Nous avons devant nous une vague de
faillites, une vague de difficultés sur le front de l'emploi très violentes. »
L’État va assurément mettre en place des solutions nouvelles pour y faire face,
mais l’économie va rester en berne pendant un long moment.
Il reste qu’au-delà des chiffres et mesures
conjoncturels, pour Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel, il faut
anticiper et s’adapter aux évolutions structurelles pour mieux rebondir.
« La clé de l'avenir passe par le
renforcement des compétences des Français afin de permettre leurs insertion et
épanouissement professionnels tout au long de la vie, et de répondre aux
besoins de la société et de l'économie, les deux étant bien sûr liés »,
préconisent-ils.
LES COMPÉTENCES AU CŒUR DU PROBLÈME
Dans une note rédigée en décembre 2018 intitulée :
« Le problème de loin le plus
sérieux en France est la faiblesse des compétences de la population active »
et citée dans le rapport de la Délégation aux entreprises – l’économiste
Patrick Artus démontre qu’il existe une très forte corrélation entre taux
d'emploi et compétences de la population active. Et il conclut ainsi :
« La très forte corrélation, pour
les pays de l'OCDE, entre le taux d'emploi et les compétences de la population
active montre que pour redresser le taux d'emploi, il faut redresser les
compétences. Sans redressement des compétences, il faut craindre que les
autres politiques (fiscales, du marché du travail...) échouent à redresser le
taux d'emploi. »
De même, l’OCDE, dans l’étude « Saisir les bonnes compétences en France »
coordonnée par Glenda Quentini, de novembre 2017, montre
que l'amélioration des compétences est la clé pour dynamiser la croissance
et la création d'emplois dans l’Hexagone. « La mise en adéquation de l'offre et de la demande de compétences sur le
marché du travail est problématique. En effet, près d'un travailleur sur trois
est surqualifié ou sous-qualifié pour l'emploi qu'il occupe, et une même
proportion travaille dans un domaine différent de celui dans lequel ils ont
fait leurs études. (...) Le nombre de personnes au chômage depuis plus de
12 mois reste élevé, et les jeunes sont nombreux à occuper des emplois
temporaires, qui leur offrent peu de perspectives d'emploi à long terme et de
possibilités de formation. Pour stimuler la création d'emplois et la
croissance, la France doit améliorer l'égalité d'accès à un enseignement et une
formation de qualité et promouvoir une meilleure utilisation des compétences »
indique le document.
La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la
liberté de choisir son avenir professionnel portée par le gouvernement est née
de ce constat. Car l'enjeu des compétences est avant tout humain.
Chaque année, précise la synthèse du rapport de la
Délégation sénatoriale aux entreprises, près de 100 000 jeunes de 16 à
25 ans sortent du système scolaire sans qualification. Ils ne sont alors
ni en études, ni en emploi, ni en formation.
Les jeunes actifs quant à eux sont souvent recrutés pour
des emplois temporaires. En France, en effet, la part de l’emploi temporaire
parmi les jeunes atteint 60 % (alors que la moyenne des pays de
l’OCDE est de 25 % !), or les travailleurs temporaires sont plus
exposés au risque de chômage que les autres, car ils sont moins susceptibles
d'accéder à une formation financée par leur employeur que ceux qui sont en CDI
par exemple : « Ces deux phénomènes accentuent la probabilité
d’obsolescence et de dépréciation des compétences », conclut le rapport.
Or, comme l’indique un autre rapport de l’OCDE cité par
Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel – Stratégie 2019 de l’OCDE sur les
compétences – « les compétences sont
indispensables à la pleine participation des individus à la société, mais aussi
à la cohésion sociale ». Pour la Délégation aux entreprises du Sénat,
l’absence de compétences entraine de facto l’exclusion des individus.
En effet, quelles perspectives offrir aux chômeurs
depuis plus d’un an qui s'éloignent chaque jour davantage de
l'emploi ? Quel avenir pour les jeunes qui suivent des formations sans
aucun débouché ? En outre, Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux
compétences et à l'inclusion par l'emploi, a rappelé lors de son audition par
la Délégation que seuls 40 % des bénéficiaires du RSA sont inscrits comme
demandeurs d'emploi. Ces derniers, sans doute gagnés par le découragement,
finissent par décrocher et par s’exclure eux-mêmes du marché de l’emploi.
Un rapport de la Dares publié en février 2020, et
également cité par la Délégation, indique qu’environ 36 % des jeunes NEET
(Not in Éducation, Employment or Training) inactifs souhaitent travailler
(40 % des hommes et 32 % des femmes), mais que parmi eux, seul un sur
huit recherche vraiment un emploi. Les principales raisons invoquées par
ceux qui ne cherchent pas sont l'attente de résultats de démarches antérieures
(21 %), la garde d'enfant(s) ou d'une personne dépendante
(12,6 %), des problèmes de santé (11,6 %), ou encore la
conviction de ne pas trouver un emploi (14,3 %) à cause d’un manque de
compétences.
De leur côté, les entreprises auditionnées ont souligné
qu’en effet les formations initiales actuelles n’étaient plus en adéquation
avec leurs besoins, en particulier dans l’utilisation concrète des outils et la
mise en œuvre des processus. Les chefs d’entreprises dénoncent également
« une méconnaissance totale du monde des entreprises », une image
négative des formations professionnelles, et le fait que de nombreuses filières
soient délaissées alors qu’elles permettent de former à des secteurs où le
recrutement est aisé.
Enfin, le rapport insiste sur le fait que l’inadéquation
ou l’absence des compétences peut être fatale pour les territoires.
Un danger pour les territoires
Les chambres de métiers et de l'artisanat ou les CFA
(centre de formation d’apprentis) implantés dans toute la France s’inquiètent
du fait que « des pans entiers de
l'artisanat sont menacés de disparition faute de candidats ».
Certaines filières ne trouvent plus aucun candidat : « Par exemple, on n'arrive plus à trouver
de jeunes motivés pour devenir boulangers et les petites communes s'inquiètent,
car elles craignent de devenir des déserts ruraux si elles ne trouvent personne
pour reprendre les boulangeries. L'absence de boulangerie est souvent suivie du
départ des habitants et des entreprises... », ont-ils indiqué au cours
des auditions.
Selon les rapporteurs, en plus d’être fatal pour les
territoires, le manque de compétences pose la question plus générale de la
compétitivité économique de la France dans un contexte concurrentiel.
Le dernier rapport sur l'investissement 2018-2019 de la
Banque européenne d'investissement (BEI) indique notamment que « l'indisponibilité des compétences est
l'entrave à l'investissement la plus souvent évoquée par les entreprises. Pour
77 % d'entre elles, cette pénurie constitue un obstacle. » C’est
pourquoi investir dans les compétences est aujourd’hui primordial, car « les pénuries et les inadéquations
persistantes en matière de compétences peuvent nuire à la productivité et à
l'adoption des technologies dans les entreprises ».
Une menace d’autant plus forte que les métiers vont
quasiment tous évoluer sous l’influence des nouvelles technologies et, en
particulier, de l’intelligence artificielle.
Or, la France a déjà beaucoup de retard dans ces
domaines que ses voisins.
En effet, l’Hexagone se situe seulement au 15e rang
du classement de la Commission européenne de 2019 fondé sur l'indice DESI,
relatif à l'économie et à la société numériques.
Pour les rapporteurs, il est par conséquent impératif de
permettre aux actifs d'acquérir les compétences nécessaires pour opérer ou
accompagner la transformation numérique des entreprises, laquelle ne consiste
pas seulement à se doter d’un site Internet, mais à transformer son
organisation interne, son business model et le processus de création
de valeur.
LA CRISE DE LA COVID-19 REND LA SITUATION ENCORE PLUS
URGENTE
Au début du mois de mars, la crise économique qui a
débuté avec le confinement a rendu d’autant plus urgentes les mesures
améliorant les compétences et le taux d’emploi, souligne le rapport.
Qualifiée comme la plus grave crise économique depuis la
crise de 1929, notamment par la directrice générale du FMI, les conséquences de
la pandémie de Covid-19 et du confinement en France sont déjà visibles :
le taux de PIB a chuté de 5,8 % pendant le confinement. D’ores et déjà,
l’Insee a de plus annoncé 453 800 destructions nettes d’emplois au premier
trimestre 2020, soit -2,3 %, avec une chute inédite de l’intérim de
37 %.
En outre, on craint des faillites en cascade pour les
entreprises françaises, confrontées à un « mur de dettes » suite au confinement, donc à une hausse encore
plus massive du nombre de chômeurs en France et en Europe.
Le gouvernement a pris des mesures fortes dès le début
du confinement pour aider les entreprises et les particuliers à surmonter la
période de confinement. On pense ainsi au renforcement du dispositif d’activité
partielle (chômage partiel) ; au fonds de solidarité à destination des
entreprises (TPE, micro-entrepreneurs, indépendants et professions libérales
comptant moins de 11 salariés, un chiffre d'affaires annuel inférieur à
1 million d'euros et un bénéfice annuel imposable inférieur à
60 000 euros), au dispositif de prêt garanti par l’État (qui est
d’ailleurs maintenu jusqu’au 31 décembre 2020). Le gouvernement a par
ailleurs demandé aux fournisseurs d'électricité et de gaz ainsi qu'aux
bailleurs d'accorder des reports des loyers, des factures d'électricité et
de gaz pour les TPE. Enfin, le ministère de l'Action et des Comptes publics et
la DGFiP ont mis en place des mesures exceptionnelles pour accompagner les
entreprises dans le paiement de leurs impôts. Il reste que, pour les auteurs du
rapport, une stratégie plus large doit être définie en incluant une politique
publique d’accompagnement des compétences.
« Pour
survivre à la crise, les entreprises françaises devront ainsi impérativement
s'adapter aux nouveaux défis et contraintes dans des délais très courts. Elles
ne pourront le faire sans les compétences adéquates. De leur côté, les salariés
qui auront malheureusement été privés de leur emploi auront également à cœur de
répondre à ces nouvelles attentes afin de ne pas tomber dans le cercle vicieux
de l'exclusion progressive et durable du marché du travail », précise
le rapport.
LES SOLUTIONS POUR UNE MONTÉE EN COMPÉTENCES DES ACTIFS
ET DES ENTREPRISES
Pour parvenir à dépasser cette crise des compétences,
les acteurs publics doivent mener leurs actions selon trois axes logiques,
recommandent les rapporteurs dans la synthèse du rapport :
• accompagner les individus tout au long de la vie et
dès la formation initiale, avec pour objectif constant d’améliorer leur
insertion professionnelle ou leur employabilité ;
• permettre aux entreprises de trouver rapidement les
compétences dont elles ont besoin ;
• définir les modalités d’un pilotage efficient des
acteurs de l’emploi sur chaque territoire.
A. Accompagner les individus dès leur plus
jeune âge
Pour les rapporteurs Michel Canévet et Guy-Dominique
Kennel, il s’agit en premier lieu de réformer l’Éducation nationale. Les chefs
d’entreprises déplorent, nous l’avons dit, que les formations actuelles soient
trop déconnectées de leurs besoins et que les filières porteuses d’une bonne
insertion soient désaffectées. L’enjeu consiste donc à rapprocher le monde
enseignant et le monde économique. Pour cela, les entreprises doivent
s’investir, notamment en contribuant à la définition des diplômes, en
organisant des immersions à destination des personnels de l’Éducation
nationale, ou en s’emparant des outils qui aujourd’hui peuvent répondre à leurs
besoins.
Il faut également redoubler d’efforts concernant
l’apprentissage, une des principales victimes de la crise économique. Celui-ci
constitue pourtant, selon le rapport, une voie d’excellence « et un précieux outil de préservation du
savoir-faire de nos territoires ».
Le rapport de la Délégation sénatoriale aux entreprises
préconise également d’encourager les PME à miser sur la formation
professionnelle. En effet, en France, 85 % des personnes n’ont pas envie
de se former ou ne voient pas l’intérêt de le faire. Or la formation est un
« pivot essentiel pour recruter des
personnes motivées qui n’ont peut-être pas tous les acquis spécifiques au poste
vacant, mais peuvent aisément mettre leurs compétences à niveau via la
formation ». Selon le rapport, le « gâchis de compétences »
touche également les seniors sans emploi alors que ces derniers, du fait de
leur expérience, pourraient être de formidables « transmetteurs » de
savoir-faire aux plus jeunes. Il faudrait donc imaginer un dispositif
permettant d’organiser la transmission des pratiques entre les générations
permettant ainsi la survie des TPE et PME.
Les rapporteurs conseillent également, compte tenu de la
crise économique, de commencer promptement la reconversion des actifs des
secteurs en crise vers ceux qui recrutent.
B. Permettre aux entreprises de trouver rapidement les compétences
Lors de leur audition, les chefs d’entreprises ont
également largement décrié la capacité de Pôle emploi à les aider à trouver les
bons candidats. Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel ont donc enquêté pour
vérifier le bien-fondé de ces critiques et évaluer l'ampleur des changements à
faire. Or il s’avère que globalement, Pôle emploi propose de nombreux services
aux entreprises et que ces outils sont plutôt satisfaisants. Cependant, cet
établissement public ne fait pas suffisamment connaître ses offres de services.
La Délégation aux entreprises du Sénat préconise donc que les conseillers de
Pôle emploi soient plus proactifs en direction des employeurs sur le terrain.
En outre, à l’heure actuelle, les entreprises doivent
être extrêmement réactives au marché, aux besoins et demandes des clients…
Selon les rapporteurs, elles doivent donc disposer d’un système de formation
rapide et pragmatique, à l’exemple de l’école Cuisine Mode d’emploi(s) dans le
20e arrondissement de Paris. « Les métiers étant tous appelés à évoluer rapidement avec les nouvelles
technologies, la procédure longue du RNCP (Répertoire national des
certifications professionnelles) ne paraît plus adaptée aux exigences du marché
du travail », peut-on ainsi lire dans la synthèse du rapport.
C. Une meilleure organisation des acteurs de l’emploi sur chaque
territoire
Pour les rapporteurs, afin de cibler rapidement les
besoins de chaque bassin d’emploi et d’adapter les offres de formations, les
politiques publiques de l’emploi devraient s’appuyer sur « des bases de données pertinentes, claires et
exhaustives ». Pour la Délégation sénatoriale aux entreprises, la
rationalisation de la production de la data est donc une urgence (par exemple,
inclure systématiquement les informations relatives à la formation initiale
dans le système d’information Agora).
Enfin, pour Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel, il
faut confier à la région seule le pilotage des acteurs publics de l’emploi.
Celle-ci devrait s’attacher à mobiliser les entreprises et les filières
économiques des territoires pour construire une politique régionale. « Elle permettra enfin de concevoir des
contrats de plan État-Région (CPER) plus pertinents au regard des enjeux de
lutte contre le chômage, car fondés sur une approche territoriale globale et
cohérente de l'action en faveur de l'emploi. »
À l’issue de la présentation du rapport par les deux
rapporteurs devant la Délégation, aux entreprises du Sénat, Élisabeth Lamure,
présidente de la Délégation a salué « un travail très fouillé » et notamment l’idée du
« Printemps des métiers » qui lui semble « une excellente initiative, car il est absolument nécessaire de
communiquer auprès des jeunes et des familles », a-t-elle affirmé.
« J'espère qu'une grande part de vos
recommandations seront reprises, car elles sont ciblées et pragmatiques. Nous
devrons les porter au plus haut niveau », a-t-elle conclu. La
Délégation a bien entendu autorisé la publication du document. Les
recommandations contenues dans le rapport ont ensuite été débattues lors d’une
séance publique au Sénat le 25 juin dernier en présence de Muriel
Pénicaud, alors ministre du Travail. Sa sucesseure, Élisabeth Borne, devra
désormais reprendre le dossier.
Maria-Angélica
Bailly