Du 19 au 21
novembre derniers, l’Institut de France a organisé les Rencontres capitales
2021, une série de discussions auxquelles ont notamment participé les cinq
Académies ainsi que vingt Académies de l’Institut de France des sciences
étrangères. Au cours d’une trentaine de débats, scientifiques, chefs
d’entreprises, responsables politiques, philosophes, artistes… ont décrypté les
mutations profondes de notre société et dialogué avec un public d’environ
10 000 personnes. Nous revenons ci-dessous sur la conférence intitulée « Comment les grandes crises de l’Histoire changent et réinventent
l’humanité ? » qui s’est tenue dans la matinée du
19 novembre.
Depuis dix ans, l’Institut de France coordonne les Rencontres capitales,
un grand débat citoyen qui permet à la jeune génération de dialoguer avec des
philosophes, des chefs d’entreprises, des compositeurs, des scientifiques, des
médecins, des chercheurs, des anciens chefs d’État, des écrivains… afin d’imaginer le monde de demain.
Dans le contexte de la crise sanitaire, ces Rencontres sont essentielles
à la vie publique, a souligné Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de
France, en introduction de l’événement : « cette crise que nous
traversons a, en quelques mois, bouleversé nos existences. (…) Dès lors
s’imposait l’évidente nécessité de rassembler, au cœur de ce lieu de réflexion
et de circulation du savoir, les forces vives et pensantes de la nation, sur ce
thème simple “Réinventer” ».
Alors que le pays commence à voir la sortie du tunnel, « il
s’agit [aujourd’hui] de prendre de la distance, de confronter les points de
vue, les perspectives, les expériences afin de mieux les comprendre, mais aussi
de retrouver la possibilité de façonner le futur plutôt que de le subir »
a-t-il martelé.
Préparer la sortie de crise, répondre aux nouveaux
défis, agir pour que la conjoncture actuelle ne soit pas l’occasion de tous les
excès, et ce grâce à des débats « tempérés, honnêtes, instruits,
respectueux » qui réunissent toutes les disciplines, telles sont, en
résumé, les prétentions de ce grand rendez-vous intellectuel.
Cette année, le Conseil scientifique a choisi le thème « Réinventer »
comme fil conducteur de toutes les discussions. Pourquoi ce terme ?
Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle honoraire à
l’Académie des Sciences a apporté quelques éléments de réponse.
En naviguant sur le Net, en écoutant les médias, on rencontre souvent le
mot « transition » : transition écologique, économique,
numérique… Or, une transition, c’est « le passage d’un régime
d’équilibre à un autre régime d’équilibre ». Ce qui le caractérise,
c’est le laps de temps, plutôt long, pour passer d’un équilibre à un autre,
contrairement à la « rupture » qui est instantanée et imprévisible.
Durant le temps que dure une transition, au lieu de se laisser porter
par le hasard, il est possible d’agir et d’influer sur ce qu’on veut faire, de
s’interroger sur les inventions récentes qui provoquent la transition.
Celles-ci sont-elles utiles, néfastes, inutiles ?
Bref, une transition – et plus largement le temps de la crise –
peut-elle être l’occasion pour l’humanité de se réinventer ?
Frédéric Houssay, Yves Coppens, Nicolas
Grimal, Jean-Marc Aveline, Olivier Babeau et Xavier Darcos
COMMENT LES GRANDES
CRISES DE L’HISTOIRE CHANGENT ET RÉINVENTENT L’HUMANITÉ ?
C’est justement autour de cette question qu’ont échangé, lors d’une
conférence animée par Frédéric Houssay, coach et essayiste, Jean-Marc Aveline,
docteur en philosophie et théologie, archevêque de Marseille, Olivier Babeau,
économiste, essayiste, président de l’Institut Sapiens, Yves Coppens,
paléontologue, membre de l’Académie des Sciences, Xavier Darcos, chancelier de
l’Institut de France et Nicolas Grimal, historien, archéologue et égyptologue.
Avec la crise du coronavirus, « il y a cette prise de conscience
collective de notre vulnérabilité » a commencé Frédéric Houssay. Et ce
d’autant plus que cette crise en côtoie d’autres : crise climatique,
environnementale, migratoire, politique, du religieux.
Le progrès a souvent permis à l’humanité de faire face aux défis de son
époque, est-ce le cas encore aujourd’hui ? L’humanité est-elle en train de
se réinventer ?
Plus précisément, s’est interrogé l’essayiste, les crises sont-elles
nécessaires pour faire avancer le monde et indispensables au développement du
vivant ?
Un monde vivant et une histoire universelle en perpétuel mouvement
Pour le célèbre paléontologue Yves Coppens, reconnu internationalement
pour la codécouverte de l'australopithèque Lucy en Éthiopie, les crises
participent parfois au changement, accélèrent les choses, mais « elles
ne sont pas forcément nécessaires pour faire avancer la société et les
évolutions générales de ce monde vivant dans lequel nous vivons ».
Mais d’abord, qu’appelle-t-on une crise ? À l’échelle des
millénaires, peut-on parler de grandes étapes complexes qui ont permis à
l’environnement de se régénérer ?
D’abord, les êtres vivants sont adaptés à un certain milieu, installés
dans un certain environnement, et peu à peu, leur milieu change. L’être vivant
qui était stable dans ce milieu n’est alors plus en équilibre. Il va lui
falloir trouver un autre équilibre pour survivre, car « la nature a en
effet cette obsession de la survie », a expliqué Yves Coppens.
Cet être vivant va subir des mutations (pour les virus, on appelle cela
des variants) et par hasard, à un moment ou à un autre, une de ces mutations
sera la meilleure, la plus adaptée dans le nouvel environnement.
Cette espèce va remplacer celle d’avant et devenir « l’espèce
suivante » ; cette espèce s’est donc transformée.
De ce point de vue, les crises climatiques et environnementales ont
indiscutablement un rôle essentiel dans la transformation de la vie, elles sont
en outre régulières et permanentes, a rappelé le paléontologue.
Dès le début de l’univers, ou plutôt de notre perception de l’univers,
soit 14 milliards d’années, et depuis le début de la vie (4 milliards
d’années), le vivant a connu de nombreux bouleversements. Il y a d’abord eu la
matière, puis celle-ci s’est immédiatement transformée en particules, puis en
atomes, puis en molécules, bref, « tout change sans arrêt ».
Yves Coppens en est certain : « Demain sera forcément
différent d’aujourd’hui. » Il faut cependant rester optimiste, car
selon lui, il n’y a « aucune raison de penser que demain sera moins
bien qu’aujourd’hui ».
L’historien Nicolas Grimal a ensuite livré son éclairage sur la
question.
« Moi je change d’échelle, mais je ne change pas de raisonnement »
a-t-il averti.
La question qu’il convient de se poser est la suivante : l’Histoire
est-elle une série d’accidents imprévisibles ou bien y a-t-il une logique dans
le développement historique ?
Comme son confrère (qui raisonne au niveau du vivant), Nicolas Grimal a
affirmé qu’à l’échelle de l’histoire humaine, nous sommes également dans un
« développement continu ».
Il existe en effet dans l’Histoire de « grands mouvements »
qui ont provoqué des changements irréversibles. Par exemple, au cours du IIe millénaire
av. J.-C., l’éruption du volcan à Théra (une île de la mer Égée, aujourd’hui
Santorin), dans la Méditerranée orientale, en est un. Personne à l’époque
n’aurait pu la prévoir [cette éruption a été une des plus terribles que l'être
humain ait jamais connue. L’explosion a fait 20 000 morts et a été estimée
équivalente à environ 40 bombes atomiques, soit environ 100 fois plus
que l'éruption qui a détruit Pompéi, ndlr]. De toute façon, comme l’a rappelé
l’archéologue, les catastrophes sont par nature imprévisibles.
Il est vrai cependant que certaines sociétés essaient depuis longtemps
de prévoir les catastrophes, a-t-il précisé.
Ainsi, dans le nord du Pérou, certains territoires sont soumis aux
plaques tectoniques, les habitants sont habitués aux éruptions volcaniques. Peu
à peu, avant même d’avoir développé les outils modernes, ils ont appris à
observer leur environnement pour détecter les signes précurseurs avant les
explosions. Les Péruviens de ces régions avaient remarqué qu’une énorme
araignée, qui ressemble à une tarentule, avait pour particularité de sortir de
terre dès que le danger approchait. Ils vouaient donc un culte à cette
araneide.
Il reste que même s’il est possible de prévoir certains phénomènes,
est-ce que cela change quelque chose ? Pas vraiment, à en croire
l’historien.
Au milieu du 12e siècle avant J.-C., en Méditerranée
orientale, il y a eu un mouvement migratoire inédit : des populations
caucasiennes ont déferlé sur l’Asie Mineure et la Méditerranée ; il s’agit
des premiers Achéens [groupe de populations de langue proto-grecque qui aurait
contribué au peuplement de la Grèce antique, ndlr]. Ces derniers ont colonisé
la région et ont pris la place des Hittites qui étaient initialement présents.
Les Achéens vont ensuite ériger la ville de Troie [lieu où se déroulent
les événements mythiques de la guerre de Troie dans L'Iliade et l'Odyssée
d’Homère, ndlr]. Cette ville va être le théâtre de populations qui vont
continuer à se répandre sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Les Achéens
vont descendre vers l’Égypte et la région actuelle du Maghreb où ils sont
arrêtés par Ramsès III qui les appelait « les peuples de la mer ».
Durant leur progression, les Achéens vont modifier les cultures
autochtones en faisant disparaître certaines civilisations, dont la
civilisation ougaritique, qui était jusque-là la plaque tournante de la région.
Tous les systèmes d’échanges vont alors être redéfinis.
Vu sous cet angle, on peut donc dire que certains grands mouvements
modifient considérablement leur environnement.
Cependant, a nuancé Nicolas Grimal, ces phénomènes d’ampleur ne touchent
pas à ce qui est « solide ». Par exemple, l’Égypte n’a pas
vraiment été affectée par la migration des Achéens.
Les historiens sont obligés de reconnaître que certaines cultures sont
capables d’intégrer les grands bouleversements alors que d’autres non.
« Actuellement, avec la crise, nous vivons sur la peur d’une
disparition, le fruit d’un grand bouleversement. Mais l’espèce a toujours su
s’adapter, a toujours su évoluer » a-t-il conclu, lui aussi confiant
en l’avenir.
La coupole de l'Institut de France
Les rôles du politique, du religieux et de l’économie face aux grandes
crises
L’évolution du vivant (Yves Coppens) tout comme la marche inéluctable de
l’Histoire (Nicolas Grimal) semblent échapper au pouvoir humain. Mais ne
reste-t-il pas à l’homme le politique, le religieux, mais aussi l’économie pour
influencer les choses et faire face aux crises ?
Xavier Darcos, qui fut ministre de l'Éducation nationale dans
le premier gouvernement de François Fillon, puis ministre du Travail, des
Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, connaît
bien les arcanes du pouvoir. Face aux grandes crises de l’Histoire, quel est le
rôle du politique ? Peut-on dire avec Chateaubriand qu’il y a un « redoublement
de vie » des hommes dans les moments de crise ?
Pour le chancelier de l’Institut de France, ce qui distingue avant tout
les crises modernes de celles que l’humanité a connues dans le passé, c’est
leur « extrême rapidité » et le fait qu’elles « se
produisent d’une manière tout à fait inattendue ». De nos jours,
nombre d’événements peuvent produire des crises mondiales. Une guerre, des
attentats, l’initiative personnelle d’un terroriste, tout cela provoque « des
ondes de choc considérables ». « La crise a aujourd’hui une
immédiateté universelle » a-t-il pointé.
On peut même parler de « dyschronie de la crise » du
fait de sa brutalité, de sa brièveté et de son immédiateté. Au Ve siècle
au contraire, la chute de l’Empire romain d’occident s’est faite
progressivement [selon les historiens, la chute n’a pas été brutale. Durant un
siècle, l’Empire a connu une crise politique et économique qui s’est achevée
avec sa chute en 476 avec l’abdication de l'empereur Romulus Augustule le 4 septembre
476, ndlr], a rappelé Xavier Darcos.
Par conséquent, par rapport aux crises précédentes, les crises modernes,
dans leurs effets historiques et géographiques, sont beaucoup plus complexes.
Une autre caractéristique des crises modernes est que le politique
semble impuissant, « dépossédé » face à elle.
La crise semble se dérouler dans des réalités qui échappent au pouvoir
politique, d’où un certain discrédit du politique à l’heure actuelle, accusé de
ne pas savoir agir sur les causes des récessions. Malheureusement, a mis en
garde Xavier Darcos, cette défiance envers le politique favorise l’ascension de
ceux que Blaise Pascal appelait en son temps « les demi-habiles »,
c’est-à-dire les demi-savants qui entretiennent « angoisse et
inquiétude ».
Il faut aujourd’hui, a-t-il conclu, revenir à une politique « raisonnable,
raisonnée, du dialogue, de la discussion, celles des Lumières ».
Frédéric Houssay s’est ensuite adressé à l’archevêque de Marseille,
Jean-Marc Aveline.
Quand une société subit une crise, on remarque souvent que l’autorité
des religions ou des spiritualités constitue un recours pour ceux qui la
subissent. Mais à travers l’Histoire, les religions ont-elles su s’adapter aux
époques successives, ou au contraire ce qu’elles ont de « rigide »
a-t-il parfois pu être la cause de grandes crises ? Bref, les religions
peuvent-elles aider à traverser les crises ?
Pour l’archevêque de Marseille, d’abord il est important de ne pas
fantasmer sur les religions, car celles-ci « peuvent donner le meilleur
comme le pire ».
En outre, a-t-il pointé, les religions ne sont pas isolées, c’est-à-dire
qu’entre la vie de la société et la vie religieuse, la frontière est poreuse.
Par conséquent, les crises qui affectent la société affectent aussi ceux qui,
au sein de la société, confessent une religion.
Le fait d’avoir une religion peut les aider à traverser la crise et être
un refuge. Il faut cependant se garder d’être trop passif. Pour lui, les
croyances doivent permettre d’ « apporter une contribution
originale » à ce qui est en train de se passer.
Outre les crises subies par les religions en général, il y a aussi les
crises que traverse chaque religion individuellement, des crises qui peuvent
parfois affecter les sociétés.
Dès le début du christianisme, a ainsi raconté Jean-Marc Aveline, les
chrétiens ont traversé une crise majeure qui est d’ailleurs rapportée dans les Actes
des apôtres. On était face à un dilemme : pour être chrétien, faut-il
d’abord être juif ou peut-on l’être sans être juif ? Plus précisément,
faut-il observer toute la tradition juive (comme la circoncision par exemple)
dans laquelle s’est inscrite la prédication du Christ, ou bien ouvrir cette
prédication à ceux qui n’ont rien à voir avec le judaïsme ?
Cette crise a conduit au concile de Jérusalem au cours duquel il a été
décidé d’ouvrir le message à tous ceux qui n’étaient pas juifs.
Au cours de l’Histoire, ce sont particulièrement les religions
monothéistes qui ont subi de nombreuses crises. En effet, a expliqué le prélat,
celles-ci déclarent être fondées sur une révélation de l’absolu, elles doivent
cependant faire attention à bien séparer le temporel du spirituel, au risque de
succomber à la tentation de confondre « l’absolu de Dieu avec l’absolu
de la religion, avec l’absolu de l’humain » a mis en garde
l’archevêque. « Chaque fois qu’on succombe à cette tentation, par la
sacralisation de la fonction religieuse, tout dérape » a-t-il insisté.
Quoi qu’il en soit, pour lui, la fonction religieuse doit en premier
lieu être une source de discernement par rapport à ce qui arrive. Une crise est
certes imprévisible, mais elle peut être positive si elle permet de se rendre
compte de ce qui ne va pas dans la société. « Si la conscience humaine
veut s’éveiller, elle doit considérer les crises comme une chance inouïe »
a-t-il conclu.
Enfin, la parole a été donnée au président de l’Institut Sapiens,
Olivier Babeau.
Pour l’économiste, le problème de notre époque est qu’on demande, voire
exige, des économistes qu’ils prévoient l’avenir comme s’ils étaient des
Pythies. Or, a-t-il expliqué, « il est très difficile d’interpréter le
futur à partir du passé ».
S’il est possible de mettre en évidence des schémas qui se répètent,
pour Olivier Babeau, qui a fait référence à Nicolas Taleb dans son ouvrage Le
cygne noir, « ce qui détermine l’Histoire, c’est en général des
choses qu’on n’a pas prévues ». Par exemple, si on avait pu prédire le
11 Septembre, on aurait tout fait pour l’éviter, et aucune des
conséquences que l’on connaît aujourd’hui ne serait arrivée.
Pour adopter le bon comportement face aux crises, pour l’économiste, il
faut en tout cas revenir à l’étymologie. « Krisis », en grec,
c’est d’abord l’idée de jugement, de discernement, c’est le moment du choix.
Quant au mot « inventio », il signifie en latin
« trouver ». La crise peut donc permettre à l’humanité de se
retrouver.
Pour l’économiste, la crise sanitaire que nous traversons ne doit pas
non plus être dramatisée. Olivier Babeau a en effet
rappelé que le virus du coronavirus n’était rien par rapport à la grande peste
de 1348, au cours de laquelle 50 % des Européens vivant dans les villes
ont disparu.
Cet événement a été un des plus meurtriers de l’Histoire de l’Europe,
toutefois « des choses positives » en ont découlé.
En termes économiques, par exemple, puisque sur dix personnes, deux
seulement avaient survécu, il y a donc eu une concentration des richesses, ce
qui, pour Olivier Barbeau, « a peut-être permis la Renaissance ».
En outre, cela a probablement précipité la fin de la féodalité, car les gens
ont alors accouru dans les villes, or ces dernières étaient des territoires
« francs ».
À cette époque également, la main-d’œuvre est devenue très rare, ce qui
a obligé à faire une loi sur les salaires maximums, puisque le prix de la main
d’œuvre avait trop augmenté.
Des recherches ont alors été entreprises pour augmenter la
productivité. C’est à cette période que les copistes ont été remplacés et ce
grâce à une invention qui a marqué l’Histoire de l’Europe : l’imprimerie
de Gutenberg (en 1454). « Or à travers Gutenberg, c’est La Bible
en langue vernaculaire, c’est la Réforme, c’est probablement les Lumières, la
démocratisation exceptionnelle du savoir, etc. » s’est enthousiasmé
Olivier Barbeau.
Bref, pour lui, les crises peuvent être de vraies opportunités, quand
on sait en tirer le meilleur. D’ailleurs, a-t-il conclu, « en Chine, la
crise est traduite par deux idéogrammes qui veulent dire à la fois menace et
opportunité ».
Maria-Angélica Bailly