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Une campagne de communication pour renverser les idées reçues sur les avocats

Une campagne de communication pour renverser les idées reçues sur les avocats
Publié le 18/02/2025 à 15:36

À travers cette sensibilisation nationale sur fond d’humour, le Conseil national des barreaux entend briser les clichés qui collent à la peau de ces professionnels, tout en les rapprochant des justiciables.

« Un avocat ça coûte un bras » ; « Trouver un bon avocat c’est pas gagné » ; « Je vais me passer d’un avocat ». Le 10 février dernier, le Conseil national des barreaux (CNB), en partenariat avec l’agence Drôles d’Oiseaux, a lancé une campagne de communication pour déconstruire les clichés autour de la profession d’avocat, ou plutôt pour les renverser, au sens strict du terme, le tout avec humour !

C’est en effet sous la forme de textes, pouvant d’abord se lire de haut en bas, puis de bas en haut ensuite, que les justiciables, qui vont de prime abord lire une information stéréotypée, vont finalement découvrir un tout autre message.

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Selon la présidente du CNB Julie Couturier, cette campagne « accessible et ludique » tend à « rappeler le rôle essentiel de l'avocat et rapprocher les justiciables de leurs droits », souligne-t-elle dans un communiqué. Ce, dans un contexte où leur confiance en la Justice « tend à s’éroder », souligne l’institution représentative.

Un micro-trottoir éloquent

Le CNB est également allé à la rencontre des citoyens dans le cadre d’un micro-trottoir, disponible en vidéo, toujours dans le cadre de cette campagne de communication.

À la question « quel est le prix moyen d’une consultation de 30 minutes avec un avocat ? », les interrogés s’accordent sur le fait que faire appel à un avocat est forcément très coûteux - une passante affirmant même qu’il faut débourser 1 500 euros pour une consultation ; un autre, 2 000 euros. Or, pour un rendez-vous, il faut compter en moyenne 88 euros, corrige l’avocate Joëlle Forest-Chalvin, interviewée dans la suite de la vidéo. Mais « pour un avocat, sur ces 88 euros, ce sont 25 euros qui lui reviennent charges déduites. Est-ce qu’on peut dire qu’un avocat coûte cher ? » questionne-t-elle.

Quant à la question « dans quelles conditions feriez-vous appel à un avocat ? », si certains répondants assurent, confiants, qu’ils n’en auront jamais besoin, et d’autres, « seulement en cas de gros problème », l’avocat Franck Dymarski pointe que « l’avocat est aussi là pour aider à résoudre toutes les situations délicates que l’on pourrait rencontrer dans notre quotidien ».

Un live Twitch pour parler aux plus jeunes

Afin de toucher un maximum de justiciables, dans le cadre d’un partenariat conclu au profit de cette campagne, deux élus du CNB, Caroline Guiriato et Julien Brochot, se sont par ailleurs prêtés au jeu du questions/réponses lors d’un live Twitch - plateforme qui rassemble majoritairement une audience jeune (67 % des utilisateurs ont moins de 35 ans) -, le 12 février dernier, sur la chaîne du streamer Jean Massiet.

Le modérateur de l’échange a notamment évoqué un cliché souvent véhiculé par les séries : l’avocat est celui qui défend dans les tribunaux. « Mais l’avocat est aussi un conseil pour les sociétés et les particuliers : c’est tout un pan du métier que de prévenir et anticiper les risques ! » a éclairci l’avocate généraliste au barreau de Bergerac Caroline Guiriato. Par ailleurs, derrière la robe et la matière « austères », l’avocat est là aussi pour rassurer son client, a-t-elle assuré, indiquant que les avocats sont avant tout là pour préparer leurs clients, les accompagner et expliquer le rôle de chaque partie prenante lors d’un jugement par exemple.

Et si l’accès à un avocat peut paraitre compliqué, Julien Brochot a pour sa part rappelé l’existence des Points d’accès au droit, du bus solidarité, des consultations juridiques dans les tribunaux ou les cours. Autre point d’entrée vers le recours à un avocat un peu moins connu : la souscription juridique auprès d’un assureur. Tout en sachant que « l’avocat n’est pas du tout l’acteur le plus cher de la procédure civile, les experts le sont beaucoup plus ». De quoi tordre le coup aux clichés qui ont la peau dure.

Allison Vaslin

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