À travers cette
sensibilisation nationale sur fond d’humour, le Conseil national des barreaux
entend briser les clichés qui collent à la peau de ces professionnels, tout en
les rapprochant des justiciables.
« Un avocat ça coûte
un bras » ; « Trouver un bon avocat c’est pas gagné » ;
« Je vais me passer d’un avocat ». Le 10 février dernier, le
Conseil national des barreaux (CNB), en partenariat avec l’agence Drôles
d’Oiseaux, a lancé une campagne de communication pour déconstruire les clichés
autour de la profession d’avocat, ou plutôt pour les renverser, au sens strict
du terme, le tout avec humour !
C’est en effet sous la forme
de textes, pouvant d’abord se lire de haut en bas, puis de bas en haut ensuite,
que les justiciables, qui vont de prime abord lire une information stéréotypée,
vont finalement découvrir un tout autre message.



Selon la présidente du CNB
Julie Couturier, cette campagne « accessible et ludique » tend
à « rappeler le rôle essentiel de l'avocat et rapprocher les
justiciables de leurs droits », souligne-t-elle dans un communiqué. Ce, dans
un contexte où leur confiance en la Justice « tend à s’éroder »,
souligne l’institution représentative.
Un micro-trottoir éloquent
Le CNB est également allé à
la rencontre des citoyens dans le cadre d’un micro-trottoir, disponible en
vidéo, toujours dans le cadre de cette campagne de communication.
À la question « quel
est le prix moyen d’une consultation de 30 minutes avec un avocat ? »,
les interrogés s’accordent sur le fait que faire appel à un avocat est
forcément très coûteux - une passante affirmant même qu’il faut débourser
1 500 euros pour une consultation ; un autre, 2 000 euros. Or, pour
un rendez-vous, il faut compter en moyenne 88 euros, corrige l’avocate Joëlle
Forest-Chalvin, interviewée dans la suite de la vidéo. Mais « pour un
avocat, sur ces 88 euros, ce sont 25 euros qui lui reviennent charges déduites.
Est-ce qu’on peut dire qu’un avocat coûte cher ? »
questionne-t-elle.
Quant à la question « dans
quelles conditions feriez-vous appel à un avocat ? », si certains répondants
assurent, confiants, qu’ils n’en auront jamais besoin, et d’autres, « seulement
en cas de gros problème », l’avocat Franck Dymarski pointe que « l’avocat
est aussi là pour aider à résoudre toutes les situations délicates que l’on
pourrait rencontrer dans notre quotidien ».
Un live Twitch pour parler
aux plus jeunes
Afin de toucher un maximum de
justiciables, dans le cadre d’un partenariat conclu au profit de cette
campagne, deux élus du CNB, Caroline Guiriato et Julien Brochot, se sont par
ailleurs prêtés au jeu du questions/réponses lors d’un live Twitch - plateforme
qui rassemble majoritairement une audience jeune (67 % des utilisateurs
ont moins de 35 ans) -, le 12 février dernier, sur la chaîne du streamer Jean
Massiet.
Le modérateur de l’échange a notamment
évoqué un cliché souvent véhiculé par les séries : l’avocat est celui qui
défend dans les tribunaux. « Mais l’avocat est aussi un conseil pour
les sociétés et les particuliers : c’est tout un pan du métier que de
prévenir et anticiper les risques ! » a éclairci l’avocate
généraliste au barreau de Bergerac Caroline Guiriato. Par ailleurs, derrière la
robe et la matière « austères », l’avocat est là aussi pour
rassurer son client, a-t-elle assuré, indiquant que les avocats sont avant tout
là pour préparer leurs clients, les accompagner et expliquer le rôle de chaque
partie prenante lors d’un jugement par exemple.
Et si l’accès à un avocat
peut paraitre compliqué, Julien Brochot a pour sa part rappelé l’existence des
Points d’accès au droit, du bus solidarité, des consultations
juridiques dans
les tribunaux ou les cours. Autre point d’entrée vers le recours à un avocat un
peu moins connu : la souscription juridique auprès d’un assureur. Tout en
sachant que « l’avocat n’est pas du tout l’acteur le plus cher de la
procédure civile, les experts le sont beaucoup plus ». De quoi tordre
le coup aux clichés qui ont la peau dure.
Allison
Vaslin