ÉCONOMIE

JO : 33 000 offres d’emploi actuellement référencées attendent d’être pourvues

JO : 33 000 offres d’emploi actuellement référencées attendent d’être pourvues
Publié le 04/04/2024 à 18:32

Au total, plus de 150 000 emplois devraient être pourvus pendant les Jeux dans les domaines de la sécurité, de la restauration et de la logistique notamment. Objectif, pour le gouvernement : garder les candidats sur le marché du travail après la fin des Jeux de Paris 2024.

« [Les Jeux] ne pourront être réussis qu’avec l’implication de l’ensemble des métiers mobilisés sur le terrain pour assurer [leur] bonne exécution ». C’est en tout cas ce qu’assure le gouvernement à l’appui de sa campagne de recrutement, lancée le 19 mars dernier et intitulée « Venez faire les Jeux ! »

Impulsée par le ministère du Travail et en partenariat avec France Travail (ex Pôle Emploi), cette campagne vise à pourvoir les quelque 150 000 emplois, selon les projections du COJO, qui seront, au total, créés dans le cadre des JO et à proximité des sites des Jeux, dont un peu plus de 89 000 dans les métiers liés à l’organisation, et près de 62 000 emplois dans ceux du tourisme.

À ce jour, 33 000 offres mobilisées directement ou indirectement pour les JOP sont d’ores et déjà référencées sur le site emplois2024.fr., précise le dossier de presse du ministère. « Un chiffre amené à évoluer, puisque la grande majorité des besoins seront exprimés dans les prochaines semaines par les entreprises des secteurs ».

Serveur, conducteur de transport public et agent de sécurité parmi les métiers recherchés

Selon le gouvernement, cette campagne de recrutement vise à valoriser « la contribution directe des différents métiers à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, sans qui cet événement mondial ne pourrait se tenir », et certains métiers en tension.

Agent de sécurité, cuisinier/commis de cuisine, serveur, agent d’entretien, conducteur de transport public, agent d’accueil et régisseur : parmi la liste de postes à pourvoir, huit corps de métiers sont plus particulièrement mis en avant et recherchés pour les besoins des Jeux olympiques.

Toutefois, les besoins en recrutement diffèrent selon les régions. Si l’Île-de-France recherche des candidats dans l’ensemble de ces branches, Nantes manque principalement d’agents de sécurité et de conducteurs de transports publics, alors que Lille est surtout en recherche d’agents logistiques. A noter également que toutes les régions accueillant des épreuves, de Lyon en passant par Bordeaux et Marseille, recherchent des candidats pour travailler en restauration, où 1 400 postes sont à pourvoir, ou comme agent d’entretien (6 000 postes).

D’autres branches sont également sollicitées, à l’instar du secteur de l’événementiel, les community managers et webdesigners étant très demandés, ou bien du sport, et plus particulièrement les directeurs/directrices de magasin de sport. Les candidats intéressés par ce programme peuvent postuler jusqu’au 21 juillet, qui marquera la fin de la campagne.

Des tremplins vers l’emploi ?

A travers cette campagne de recrutement, le ministère du Travail affiche par ailleurs la volonté de faire des JOP 2024 une « opportunité » pour les personnes éloignées de l’emploi de trouver un travail, et ainsi les réinsérer sur le marché du travail. Les publics visés ici sont les NEETS, autrement dit les personnes ni en emploi, ni en études, ni en formation, ainsi que les étudiants, jeunes diplômés, séniors en cumul emploi-retraite ou encore les demandeurs d’emploi et salariés souhaitant se reconvertir, liste le ministère.

Par ailleurs, au-delà de trouver des candidats pour assurer ces différents postes lors des Jeux, le gouvernement assure que l’objectif est de pérenniser le retour sur le marché du travail de ces personnes tout en les dotant de « compétences adaptées aux besoin sur [ce] marché », afin de tendre un peu plus vers l’objectif du plein emploi.

Un vœu pieux de la part du gouvernement ? Si le chômage au Brésil avait reculé juste avant et pendant les jeux de Rio de 2016, avant de repartir à la hausse l’année suivante, puis d’effectuer un parcours en dents de scie depuis, au Royaume-Uni, il n'avait en revanche fait que chuter pendant les sept années ayant suivi les Jeux de Londres (2012), passant de 7,98 % en 2012 à 3,83 % en 2019, d'après Statista.

Bien que ces statistiques ne soient pas nécessairement le reflet de l’impact des JO sur l’emploi dans ces pays, les études sur le sujet manquant à l'appel, reste en revanche que cinq ans après les JO de Londres, en 2017, 110 000 nouveaux emplois avaient été créés dans les six quartiers de la ville ayant accueilli des épreuves, selon les déclarations du maire Sadiq Khan à l'époque. « Rien qu’à Tower Hamlets, 50 000 nouveaux emplois ont été créés depuis 2012, alors que la croissance de l’emploi a été cinq fois plus forte qu’attendue à Newham (17 000) et Hackney (25 000) », rapporte à ce titre un article du CIO.

Ce qui est sûr, c’est que les jeux devraient constituer une vitrine importante, comme le laisse entendre une étude d’impact réalisée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) en 2016 dans le cadre du dossier de candidature de Paris. L’étude souligne que l’événement est un « levier important au niveau du tourisme post-Olympique », prenant l’exemple de Londres qui, un an après avoir accueilli les Jeux en 2012, a constaté des « effets bénéfiques dont pourrait bien [profiter également] Paris à l’issue des JOP 2024 ». L’impact du tourisme pourrait même représenter entre 27 et 35 % de l’impact global des Jeux à Paris, selon les hypothèses du CDES.

Allison Vaslin

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