« L’innovation est rare dans les professions du
chiffre », selon Laurent Didelot, enseignant en
comptabilité et fiscalité. Non pas par manque de dynamisme, mais plutôt parce que
leurs techniques ont été éprouvées et validées par leur longue existence. Et
pourtant, commissaires aux comptes et experts-comptables, sans se concerter,
ont présenté, quasiment de manière simultanée, de petites révolutions dans leur
métier rendues possibles grâce aux nouvelles technologies.
La Compagnie nationale des commissaires aux comptes
(CNCC) a d’abord tenu ses 29es assises intitulées « Et demain ? ». Pendant
ces deux jours, la profession s’est interrogée sur la meilleure manière
d’adapter ses stratégies aux évolutions du numérique. Mais loin de les subir
passivement, les commissaires aux comptes savent aussi en profiter. Pour preuve
la Smart FEC (fichier des écritures comptables), conçue par eux, un fichier
dynamique d’écritures permettant de croiser les informations au regard de risques
déterminés et ainsi de gagner un temps précieux estimé entre 4 et 8 heures par
dossier.
Les experts-comptables, quant à eux, ont présenté une
innovation majeure, lors de leur
conférence sur l’actualité de la profession. Elle
permet de faciliter la vie des entreprises
pour la détermination de leur résultat fiscal. La méthode
consiste à enregistrer les divergences fiscalo-comptables par des écritures en
partie double dans des comptes d’une classe ad hoc. à
Bruxelles, fin septembre, lors de leur 71e congrès, un hackathon
(une sorte de marathon où les coureurs sont des développeurs) était organisé
pour créer l’outil informatique permettant la réalisation concrète de cette
innovation.
Ce numéro 96 du Journal
Spécial des Sociétés revient également sur l’actualité de
l’Institut français de l’audit et du contrôle internes (Ifaci) avec un
entretien de Jean-Marie Pivard, son vice-président. Il évoque, lui aussi, les changements
de sa profession, et notamment ceux dus à l’automatisation des contrôles. Les
nouvelles technologies amènent des gains d’efficacité dans quasiment toutes les
professions. Mais attention à ce qu’innovation ne rime pas avec ubérisation.
Victor Bretonnier
Retrouvez tous nos articles dans le Journal Spécial
des Sociétés n° 96 du 24 novembre 2016
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