Après une augmentation de 8 % l’année dernière, le budget de la Justice devrait
encore s’intensifier en 2022, avoisinant un budget total de 9 milliards d’euros. « C’est du jamais vu ! », a lancé le
garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, se félicitant de cette nouvelle hausse de
8 %, soit 660 millions
d’euros supplémentaires au service de la justice et du justiciable.
Il en a fait l’un de ses
combats : depuis son arrivée place Vendôme, Éric Dupond-Moretti entend
intensifier les efforts budgétaires « pour permettre à la Justice,
essentielle dans notre société, de pouvoir exercer au mieux sa mission ». Dans
une vidéo publiée le 26 août, le ministre de la Justice a souhaité
s’adresser directement aux Français pour leur annoncer l’ « excellente
nouvelle » : le budget de la Justice devrait, en 2022, profiter
d’une hausse de 8 %. Une augmentation qui s’ajoute à
celle déjà engagée l’année dernière à hauteur de 8 %, soit 607 millions
d’euros de plus, permettant, à l’époque déjà, de qualifier le budget « d’historique ».
+1,3 milliard
d’euros en 2 ans
« Grâce à ce nouvel
effort massif, nous avons désormais les moyens de notre ambition »,
s’est réjoui le ministre de la Justice lors de l’annonce de cette hausse. En
2022, le nouveau budget de la Justice avoisinera les 9 milliards
d’euros, +1,3 milliard depuis l’arrivée d’Éric Dupond-Moretti à la tête du
ministère. « C’est du jamais vu ! », s’est-il félicité.
Dans la vidéo publiée sur les
réseaux, le garde des Sceaux a notamment remercié le ministre en charge des
Comptes publics : « Olivier Dussopt a su comprendre les enjeux de la
justice et son importance dans notre pacte social », a assuré l’ancien
avocat pénaliste.
En 2021, la barre des 9 000 magistrats
franchie
Avant
d’annoncer la manière dont sera utilisé le budget 2022, le ministre s’est
autorisé un premier bilan 2021.
Cette année,
les 607 millions d’euros supplémentaires ont
notamment participé à la mise en place de la justice de proximité, priorité
annoncée du garde des Sceaux.
Ce budget
élargi a également profité aux embauches : 2 100 personnels en plus, tant à la matière civile qu’à la matière pénale et
répartis dans toutes les juridictions, soit une augmentation de 10 % du personnel. À Marseille par exemple, 62 personnels sont venus compléter les effectifs
(+16 %), à précisé le ministre. Par ailleurs, la
barre des 9 000 magistrats a cette année été dépassée, un « seuil qui n’avait
jamais été franchi », pointe le garde des Sceaux. Ces recrutements ont
notamment pour objectif la réduction des délais de la justice, car, Éric
Dupond-Moretti en a conscience, « c’est la justice au quotidien qui
doit intervenir plus vite ». 1 000 agents publics pénitentiaires ont également
été recrutés cette année.
Le ministre s’est aussi félicité
de la mise en place de 2 000 points
justice où les justiciables les plus défavorisés peuvent venir chercher
conseil. Le dispositif semble d’ailleurs satisfaire les justiciables, puisque
ces points justice enregistrent, selon un sondage, un taux de satisfaction de
94 %.
L’augmentation du budget a
également permis la revalorisation de l’indemnité pour charge pénitentiaire des
personnels de surveillance « dont le travail mérite toute notre
considération, parce que c’est un travail difficile » ; la
revalorisation du régime indemnitaire des éducateurs de la protection
judiciaire de la jeunesse et la revalorisation indemnitaire des greffiers, « essentiels
au fonctionnement judiciaire », a souligné le ministre.
Une partie de l’enveloppe a
également été consacrée à la création de 15 000 places de
prison, un « plan ambitieux », souligne l’avocat pénaliste,
promesse d’Emmanuel Macron. 7 000 places sont
d’ores et déjà en cours de construction.
L’aide juridictionnelle a
également été revalorisée : dans le détail, ce sont 50 millions
d’euros alloués pour que « les plus défavorisés aient un accès à la
justice », a précisé le ministre.
Enfin, dans
le cadre du plan de relance, le ministère de la Justice s’est vu accorder 200 millions d’euros, utilisés notamment dans la
rénovation technique des bâtiments, la transformation numérique, « grand
facteur de rapidité », souligne le garde des Sceaux, et l’achat de
véhicules non polluants attribués dans les juridictions.
Le ministre a d’ores et déjà pris
rendez-vous avec les Français pour leur présenter sa feuille de route 2022. Ce budget
permettra d’intensifier tout ce que les Français « sont en droit
d’attendre de leur institution judiciaire », a-t-il permis.
Depuis le début de la mandature
d’Emmanuel Macron, le budget total de la justice a augmenté de 30 %.
Constance
Périn