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Projet de loi immigration : le CNB dénonce « des atteintes aux droits fondamentaux »

Projet de loi immigration : le CNB dénonce « des atteintes aux droits fondamentaux »
Publié le 22/12/2023 à 11:11

Pour le Conseil, ce texte vient entériner « des atteintes graves et inédites » aux droits des étrangers, à l’instar du nouveau pacte européen sur la migration et l’asile.

Adopté ce mardi 19 décembre par le Parlement après un rejet en première lecture le 11 décembre et une révision par une commission mixte paritaire une semaine plus tard, le projet de loi pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration suscite de vives inquiétudes chez les avocats. C’est ce dont a témoigné le Conseil national des barreaux dans un communiqué du jeudi 21 décembre, dans lequel il fait part de ses préoccupations.

Et pour cause, ce projet « entérine des atteintes graves et inédites aux droits fondamentaux des étrangers et aux garanties procédurales qui s’y attachent, au mépris des obligations constitutionnelles et conventionnelles de la France », estime l’organe représentatif des avocats.

Le nouveau pacte européen sur la migration et l’asile également dans le viseur

Même son de cloche concernant le nouveau pacte sur la migration et l'asile sur lequel les institutions européennes viennent de s'accorder et qui devrait être définitivement adopté en février prochain. Le Conseil fustige des dispositions qui systématisent « des procédures de contrôle et de tri aux frontières, sans garantie suffisante pour prévenir les refoulements, en vue d'expulser le plus grand nombre de personnes exilées au mépris de leurs droits fondamentaux ».

Dans ce contexte, l’organisme restera vigilant et « veillera par tous les moyens au respect de l'État de droit, notamment dans le cadre de l'examen de la loi par le Conseil constitutionnel, puis dans l'application concrète de ces mesures », précise-t-il.

Le monde universitaire lui aussi en colère

Par ailleurs, le conseil d’administration de Paris-Panthéon-Assas, sur proposition de son président Stéphane Braconnier, a adopté mercredi une motion à l’encontre de certaines dispositions du projet de loi, dénonçant « un risque pour l’enseignement supérieur et la recherche français ».

Le projet prévoit, selon ce même conseil, « une majoration généralisée des droits d’inscription différenciées pour les étudiants étrangers extra-européens, sans possibilité d’exonération, [et] d’autre part l’instauration du dépôt préalable d’une caution pour la délivrance d’un titre de séjour pour motifs d’études ». Des mesures qui « constituent des restrictions disproportionnées à l’accueil des étudiants internationaux en France » et risquent de « compromettre gravement l’attractivité de la recherche et de l’enseignement universitaires français ».

Un communiqué de France Universités paru lui aussi mercredi et signé par environ 90 présidents et directeurs d’universités dénonce quant à lui une « attaque aux valeurs sur lesquelles se fonde l’université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières », affirmant également que « ces mesures indignes de notre pays mettent gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française ».

Une chose est sûre, ce projet de loi n’a pas fini de faire parler de lui…

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