ÉCONOMIE

Taxe foncière 2023 : le point en Île-de-France

Taxe foncière 2023 : le point en Île-de-France
Publié le 04/09/2023 à 15:42

Les mairies ont encore le pouvoir sur le levier de la taxe foncière : certaines préfèrent l’actionner pour soutenir leur budget malmené par l’inflation, d’autres s’y refusent. Conséquence, en fonction des élus du territoire, les administrés subissent une fiscalité variable.

Cette année, les propriétaires fonciers de propriétés bâties ou non bâties ne seront globalement pas épargnés par la flambée de leurs impôts locaux.

Pour rappel, le calcul de l’imposition foncière ne se base pas uniquement sur la valeur locative cadastrale des biens. Il est aussi soumis à l’application d’un taux voté par les représentants des collectivités territoriales, dont les budgets sont bouleversés par le contexte économique actuel.

En 2023, la taxe foncière augmente dans toutes les villes de plus de 40 000 habitants. Sans surprise, pas de baisse prévue pour les communes franciliennes, victimes comme partout ailleurs en France de la revalorisation des valeurs cadastrales due au contexte inflationniste, mais aussi à la suppression de la taxe d'habitation. Au mieux, certaines communes ont décidé de ne pas augmenter leur taux, comme c'est le cas à Saint-Denis, Montreuil, Boulogne-Billancourt ou encore Argenteuil, Vincennes et Versailles.

Paris, pointée du doigt pour sa forte augmentation

Avec une hausse totale d’environ 62 %, soit 51,9 % pour le taux et 7,1 % pour sa valeur locative cadastrale, Paris est cette année la ville où les impôts fonciers augmentent le plus. À noter toutefois que la capitale est suivie de près par d’autres grandes villes françaises où le taux d'imposition foncière a fait un bond, comme Meudon (44,7%), Grenoble (33,2 %), ou encore Bobigny (26,9%).

Face à l'inflation et sans perdre la volonté de maintenir le confort de vie de ses habitants, la municipalité de la capitale fait le choix, comme l'a indiqué Anne Hidalgo, de « continuer à investir dans le logement, dans la transition écologique, dans l'entretien et la modernisation [du] patrimoine ».

Meudon, une ville impactée par l'inflation

Comme toutes les communes françaises, Meudon est confrontée cette année à une augmentation massive de son budget : énergie (+73%), restauration collective (+5,5%), papier (+20%), etc. En conséquence, les services municipaux se sont fixé pour objectif une économie globale de 10 % pour pallier l’inflation qui grève les finances locales.

Historiquement connue pour son faible taux d'impôt foncier, la ville a dû trouver un nouvel équilibre fiscal, d'où la hausse d’impôts fonciers, rendue d'autant plus nécessaire après la suppression de la taxe d'habitation. À l'image de Paris, Meudon a décidé de poursuivre la transition énergétique de son parc immobilier, résidentiel et tertiaire, et de voter un budget d'investissement de plus de 36 millions d'euros prélevés sur un budget total de 121 millions d'euros. 

Ces villes de la région Île-de-France en haut du tableau

Paris et Meudon sont loin d'être les seules à connaître cette situation. Détrônant Bagnolet, détentrice du record d'augmentation en 2022, Bobigny se place cette année en tête des villes de Seine-Saint-Denis les plus taxées, malgré une pétition lancée en début d’année par plus de 200 Balbyniens, réclamant la suppression de la décision du conseil municipal.

Les communes de Livry-Gargan, Courbevoie et Issy-les-Moulineaux accusent quant à elles une augmentation de plus de 20 %, suivies de près par Corbeil-Essonnes. L'augmentation dans les communes de Noisy-le-Sec, Antony et Nanterre se situe aux alentours des 12 %, un taux à peine plus élevé qu'à Cergy, Maisons-Alfort ou Drancy.

Inflation, explosion du coût de l'énergie, suppression de la taxe d'habitation pour les résidences principales uniquement, la taxe foncière apparait comme l’ultime ressource modifiable par les collectivités. Mais sa hausse fait grincer des dents la majorité des propriétaires franciliens.

Laure Declercq Delpierre

 

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