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La préfète du Val-de-Marne quitte le département pour retrouver la Cour des comptes


lundi 14 octobre 20244 min
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14/10/2024 16:29:12 1 5 5468 23 0 2079 4918 5096 (94) Le marché de Rungis a le vent en poupe : un milliard d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire en 2024

Le marché international (MIN) de Rungis, qui prône les produits alimentaires frais et de qualité se porte bien, à en croire les chiffres annoncés par Stéphane Layani, son PDG. Et le président ne compte pas s’en arrêter là. Des projets sont en cours pour privilégier les circuits courts et les produits locaux.

Il semble bien que le ventre de Paris en déménageant soit devenu le ventre d’une partie de la France, un centre économique et logistique névralgique de premier ordre, à l’heure où les sites stratégiques connaissent un regain d’attention.

Trois millions de tonnes de nourriture transitent par cette organisme chaque année, avant d’arriver dans nos assiettes. Sur une emprise de 234 hectares, le plus grand marché d’Europe, nourrit un Français sur quatre. La place a vu son chiffre d’affaires augmenter de 1 milliard d’euros en 2024.

« Rungis, pour le comprendre, il faut le vivre »

Stéphane Layani, est à la tête du plus grand marché de produits frais au monde depuis 12 ans. Invité du Cercle par son président, Jean Castelain, il affirme début octobre : « Rungis, pour le comprendre, il faut le vivre ». Chaque matin, la structure gigantesque accueille 30 000 personnes. Le président se réjouit de la cohésion des acteurs qui travaillent dans la zone : « Les gens cohabitent entre eux, quelles que soient leurs origines, quels que soient leurs niveaux, il y a un caractère familial ».


D'ici à la fin de l’année, Rungis devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros, a indiqué Stéphane Layani (au milieu), invité par le président du Cercle Jean Castelain (à g.)

Cette fourmilière qui nourrit environ 18 millions de Français regroupe 13 000 salariés. Toutefois, le PDG s’inquiète des difficultés de recrutement de la filière : « Souvent, nos enfants ne veulent pas faire les métiers de leurs parents. On est en pénurie d’emplois sur les bouchers, sur les poissonniers et sur des tas de métiers qui nous sont nécessaires ». Pour Stéphane Layani, l’une des solutions à ce problème serait de permettre aux étrangers d’accéder à l’emploi : « Les entreprises ont besoin d’étrangers. Dans le débat qui va s’ouvrir sur l’immigration dans les jours qui viennent, il ne faut évidemment pas avoir de tabous. »

Également soucieux de faciliter l’intégration des femmes dans ce milieu autrefois très masculin, et de les mettre à l’honneur, le dirigeant a voulu créer la première crèche de nuit en France. « À Rungis, il y a une crèche qui ouvre à quatre heures du matin, où les femmes qui y travaillent déposent leurs enfants. Il y a une cinquantaine de berceaux. Et c’est formidable, parce que ça change leur vie. Elles peuvent travailler et vers 8 ou 9 heures, elles récupèrent leurs bébés et peuvent s’en occuper toute la journée ».

63% de l’alimentation consommée en région parisienne est passée par Rungis !

Le président de Rungis coupe court à certaines spéculations autour de l’alimentation de notre société : « Quand on me dit qu’on ne mange plus de viande, non ce n’est pas vrai. La réalité, c’est que l’on mange de plus en plus de viande de qualité, et de moins en moins de bas morceaux et de steaks hachés. Donc, en réalité, Rungis va bien ». En effet, le marché semble se porter pour le mieux puisque d'ici à la fin de l’année, Rungis devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros, soit un milliard de plus que l’année précédente.

Malgré le contexte d’inflation, les consommateurs achètent. Ils semblent se diriger de plus en plus vers les commerces de proximité et de moins en moins vers la grande distribution. Ils préfèrent les produits des circuits courts, alors Stéphane Layani s’empare de ces pratiques actuelles pour lancer un projet ambitieux.

 « Nous allons faire un marché de la fourche à la fourchette et de la terre à l’assiette »

Le Marché international de Rungis va se doter d’une plateforme complémentaire : Agoralim. Le PDG du MIN souhaite y promouvoir le circuit court et mettre en avant des exploitations et des entreprises à proximité : « Nous allons faire un marché de la fourche à la fourchette et de la terre à l’assiette ». Cette grande halle gourmande, sera située au nord de l’Ile-de-France et proposera des productions du territoire dans un rayon de 200 km autour du site. Le projet Agoralim devrait se chiffrer entre 1 et 1,4 milliards d’euros et pourrait voir le jour à l’horizon 2027.

Réduire l’empreinte carbone : un autre objectif

Si Rungis a déjà diminué de 19% son empreinte carbone depuis 2019, il compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Stéphane Layani annonce viser une réduction de l’empreinte carbone de 26 % d’ici à 2030, notamment à la demande de ses actionnaires : mairie de Paris, département du Val-de-Marne, Crédit agricole et État, entre autres.

Ce projet s’annonce très ambitieux puisque le MIN est pénalisé par le poids de ses marchandises qui représentent à elles seules 85% de son empreinte carbone, le reste étant lié au transport et à l’énergie.

Mélanie Pautrel

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