Face à la décision « unilatérale »
du maire du Blanc-Mesnil de fermer cette institution implantée depuis près de
20 ans sur le territoire, le président du tribunal de Bobigny a exprimé son
mécontentement dans un communiqué, où il déplore une rupture de partenariat « sans
concertation préalable ».
C’est une page qui se tourne
pour la Maison de justice et du droit (MJD) située dans la commune du
Blanc-Mesnil. En juin, le maire de la ville Jean-Philippe Ranquet a en effet décidé
de mettre fin à 20 ans de collaboration avec le Conseil départemental de
l’accès au droit (CDAD 93) présidé par Peimane Ghaleh-Marzban, président du
tribunal judiciaire de Bobigny, en cessant de mettre à disposition les locaux
qui accueillaient cette institution depuis sa création en 2003.
Au pied du mur, le président
du tribunal n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement dans un communiqué du
20 juin, dénonçant une décision « unilatérale », sans « concertation
préalable ». Il y ajoute que « le Conseil départemental
d’accès au droit de la Seine-Saint-Denis déplore cette manière brutale de
procéder et la suppression sans explication de la Maison de justice et du droit ».
Pour rappel, les MJD sont des
structures décentralisées mises en place « principalement dans les
quartiers des grandes villes pour assurer une présence judiciaire de proximité »,
selon la définition retenue par vie-publique.fr.
Les habitants les plus
fragiles pénalisés
Alors que la MJD représente « un
levier puissant d’accès au droit au bénéfice » des citoyens de la
ville, la décision de fermer celle du Blanc-Mesnil « pénalise au
premier chef les habitants les plus fragiles de la municipalité et de la
Seine-Saint-Denis » fustige le président du CDAD 93 dans son
communiqué.
En effet, ce point-justice, qui a accueilli des femmes victimes de violences, des personnes
concernées par les expulsions locatives ou par des litiges liés au droit du
travail, a renseigné pas moins de 4 859 personnes rien qu’en 2022, dont « 2 981
étaient originaires de la commune ».
La Ville a toutefois décidé
de remplacer la Maison de justice « par de nouvelles permanences
juridiques », rapporte le Parisien. Par ailleurs, « avec
l’appui du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, [l’]offre d’accès au
droit va pouvoir être transférée dans de nouveaux locaux situés au Blanc-Mesnil »
est-il précisé dans le communiqué.