33 % des habitants déclarent
ressentir un sentiment d’insécurité, révèle l’étude publiée jeudi 12 décembre
2024 par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Ce chiffre représente plus du double de la moyenne nationale, qui s’élève à 16
%.
En 2023, la police et la
gendarmerie françaises ont enregistré 3 515 711 crimes et délits, selon les
chiffres publiés plus tôt cette année par le ministère de l’Intérieur et des
Outre-mer, à partir des données du Service statistique ministériel de la sécurité
intérieure (SSMSI). Le jeudi 12 décembre 2024, ce même service, fondé en 2024, a dévoilé un rapport intitulé «
Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS), qui
se base sur les déclarations de 200 000 Français en 2022.
Le rapport dévoile un
sentiment d’insécurité particulièrement marqué chez les résidents d’Île-de-France,
et plus spécifiquement en Seine-Saint-Denis, où il atteint les 33 %. Un taux
qui se positionne comme le plus élevé du pays, plus de deux fois supérieur à la
moyenne nationale, qui elle est de 16 %. Par ailleurs, ce phénomène ne se
limite pas au 93, toute la région francilienne est concernée : à Paris, 28 %
des résidents partagent cette impression, suivis de 25 % dans le Val-de-Marne
et de 17 % dans les Hauts-de-Seine.
Toujours d’après l’étude, le
fait que les habitants ne se sentent pas en sécurité est lié à l’observation des
incivilités dans leur départements, villes, régions, etc. Ainsi, Paris (76 %)
et la Seine-Saint-Denis (74 %) se démarquent comme les départements où ces
comportements sont signalés avec le plus d’intensité. Dans ce cadre, la
présence des forces de l’ordre apparaît essentielle, notamment dans les zones
densément peuplées de la petite couronne francilienne, où les défis
sécuritaires peuvent être nombreux.
43,2 % des répondants
estiment que les forces de l’ordre sont insuffisamment déployées en
Seine-Saint-Denis
L’efficacité des forces de
l’ordre est remise en question par une grande partie des habitants interrogés
dans le cadre de l’étude. En Seine-Saint-Denis, 43 % des répondants estiment
que les forces de l’ordre sont insuffisamment déployées, un taux bien plus
élevé que la moyenne nationale qui est de 31 %. Le Val-de-Marne ne fait pas
exception, avec un taux de mécontentement de 34 %, tandis que Paris (30,4 %) et
les Hauts-de-Seine (25 %) affichent des chiffres moins critiques, mais
néanmoins conséquents par rapport aux autres départements.
Un sentiment général
d’insatisfaction chez les habitants de Paris et de la petite couronne demeure
aussi face au manque de présence de la police nationale, municipale ainsi que
de la gendarmerie. En Seine-Saint-Denis, le mécontentement est le plus
flagrant, avec seulement 35,5 % des résidents se déclarant satisfaits, un taux
bien plus bas que dans les autres territoires franciliens. Le Val-de-Marne suit
de près avec 44 % de satisfaction, tandis que Paris enregistre 47 %. À
l’inverse, les Hauts-de-Seine se distinguent avec un taux de satisfaction plus
élevé, atteignant 55 %, supérieur à la moyenne nationale : 51 %.
En revanche, il faut le
noter, dans les départements de l’ouest de la France, du Massif central et de
la Corse, c’est le manque de patrouilles qui ressort particulièrement de l’étude,
selon les données du ministère de l’Intérieur. 21 % des habitants de ces
régions affirment n’avoir jamais croisé de patrouilles des forces de sécurité
intérieure dans leur quartier en 2022, un pourcentage bien plus élevé que la
moyenne nationale de 14 %.
Romain
Tardino