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SERIE (1/5). Quand il n’est pas dans son cabinet ou à la barre, le pénaliste Thomas Klotz troque la robe et ses dossiers pour un Leica – enfin… lorsqu’il n’est pas muni de sa chambre grand format. Un matériel qui permet au photographe d’être dans une « écriture lente » où chaque prise peut prendre jusqu’à trois quarts d’heure. Et cela vaut le coup : en septembre, se tiendra sa prochaine exposition au sein de la galerie parisienne Clémentine de la Féronnière, à l’occasion de la sortie de son 4e ouvrage Periferia. Rencontre.
Ils ne font pas que du
droit ! Cet été, le JSS vous propose de partir à la rencontre de professionnels du droit dont le quotidien ne se résume pas qu’à la robe, à la rédaction d’actes ou au Code civil ! Artistes, sportifs ou musiciens… Découvrez une autre facette de ces passionnés à la double vie. - « Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être avocat et photographe » - Jacques Benhamou, un notaire à la vie bien rythmée -
« Sans le dessin, je ne serais plus avocate » - « J’ai toujours eu de grands rêves de navigation » : juriste, il recharge les batteries en mer - Article à paraître le 5/09/2025 |
JSS : Avocat au barreau
de Paris depuis 2012 en droit pénal, vous avez progressivement renoué avec la
photo pour laquelle vous nourrissez une passion affirmée. D’où celle-ci vous
est-elle venue ; quelle place occupe-t-elle dans votre vie ?
Thomas Klotz :
Cette passion prend sa source très tôt. J’ai découvert la photographie quand
j’avais moins de 10 ans avec mon père qui en pratiquait beaucoup en amateur. On
avait un laboratoire photographique à la maison, ce qui aujourd’hui peut paraître
un peu saugrenu, mais à l’époque c’était quelque chose de vraiment fréquent !
J’ai grandi et je m’y suis
vraiment mis autour de 14-15 ans, au point de vouloir en faire mon métier, ce à
quoi j’avais un temps pensé, avant de finalement me lancer dans des études de
droit.
Lorsque je suis arrivé à
Paris au début des années 2000, j’ai commencé à gagner ma vie en tant qu’assistant
photographe dans la production de photographies publicitaires et de mode en
studio. J’ai ensuite mis ça un peu de côté en exerçant une fonction de chef
d’entreprise dans l’audiovisuel avant de devenir avocat. J’ai toutefois continué
à m’intéresser au marché de la photo et d’être un grand collectionneur de
livres photographiques. Et puis, peu de temps avant de devenir avocat, j’ai
repris la pratique photo.
JSS : Il semble que rien
ne vous destinait à devenir avocat... Comment vous êtes-vous finalement
retrouvé à passer le barreau ?
T. K. :
Lorsque j’ai annoncé à ma mère que je souhaitais devenir photographe et arrêter
mes études, j’ai fait « forte impression » dirons-nous, j’ai bien cru
qu’elle allait faire un malaise !
À lire aussi : On a tous envie de
trouver un trésor » : un après-midi d’estimation avec une
commissaire-priseure
Je ne me destinais pas
forcément à être avocat, mais j’avoue m’être passionné pour le droit ;
passion qui reste intacte. C’est la seule chose qui m’intéressait après le Bac.
A l’époque, je me suis dit que quitte à faire des études, autant que ce soit en
droit ! La photographie, je pouvais la pratiquer sans avoir forcément
besoin de l’étudier dans les grandes écoles.
JSS : Quelle est votre
pratique de la photographie ?
T. K. :
Je travaille en argentique avec la chambre grand format qui fonctionne à la
pellicule, rien n’est numérique. C’est un matériel qui se fait encore. Celui
que j’utilise est neuf, ce n’est pas du tout un procédé rétrograde ! On
est ici dans la photo d’art, c’est très particulier et c’est une façon de
photographier qui marche encore énormément aujourd’hui. C’est toutefois un
matériel assez lourd puisque mon appareil fait entre sept et huit kilos. Ce
n’est que du bois et du verre, il n’y a rien d’électronique.
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