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La Poste avait procédé à une retenue sur salaire de deux trentièmes, alors que le salarié n’avait fait grève qu’une seule journée. « Erreur de droit », selon le tribunal administratif.
Le tribunal administratif de
Versailles a annulé, le 30 janvier dernier, une décision de l’entreprise La
Poste prise en 2022.
Le plaignant, travaillant sur
une plateforme industrielle de gestion du courrier de l’entreprise publique,
avait exercé son droit de grève le temps d’une journée, le samedi 12 mars 2022,
dans le cadre d’un préavis de grève déposé par une organisation syndicale
s’étalant du vendredi 11 mars à 12h au samedi 12 mars à minuit. Mais La Poste
avait procédé à une retenue sur son salaire de deux trentièmes, correspondant
donc à deux jours de grève dans le service public, incluant la journée du
dimanche 13 mars 2022, pourtant jour de repos hebdomadaire du salarié, et pour
une somme totale de 155,30 euros.
Une décision dont s’était
étonné le salarié dans un courrier adressé à son employeur quelques semaines
plus tard. La responsable des ressources humaines de la direction dont il
dépend avait cependant confirmé cette décision.
Pas de retenue sur salaire le
dimanche lorsque la grève se termine le samedi
Le TA de Versailles a rappelé
que, dans le cadre d’une absence durant plusieurs jours consécutifs, « le
décompte des retenues à opérer sur le traitement mensuel d'un agent public
s'élève en principe à autant de trentièmes qu'il y a de journées comprises du premier
jour inclus au dernier jour inclus où cette absence de service fait a été
constatée », et cela « même si durant certaines de ces
journées, l'agent n'avait aucun service à accomplir ».
Dans cette affaire, l’employé
avait informé La Poste qu’il reprenait son service dès le lendemain, le dimanche
13 mars. Le tribunal a donc estimé qu’avec cette retenue supplémentaire sur
salaire, alors que le mouvement de grève s’était terminé la veille, et que
l’employé avait repris le travail le lundi 14 mars, « la société La
Poste a commis une erreur de droit, dès lors que la journée du dimanche 13 mars
2022, jour de repos hebdomadaire au cours duquel l’intéressé n’avait aucun
service à accomplir, n’était pas comprise entre deux journées où une absence de
service aurait été constatée ». L’entreprise a ainsi méconnu les
dispositions des articles L711-1 à L711-3 du Code
général de la fonction publique, consacrés à la rémunération
des agents.
Outre le versement du
trentième illégalement retenu sur le salaire de l’employé, la société n’aura
pas à verser d’indemnités supplémentaires.
Alexis
Duvauchelle
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