La généalogie génétique relance l’espoir sur l’affaire Sabine Dumont et pourrait aider d’autres cold cases


mardi 8 juillet2 min
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Le dossier non résolu de l’assassinat de cette petite fille de 9 ans connaît un tournant décisif. Le 30 juin dernier, la famille, assistée par l’avocat spécialiste des cold cases Didier Seban, a annoncé que cette nouvelle technique de recherche ADN serait employée dans l’enquête. Une méthode jusqu’ici non encadrée en France.

« Les derniers blocages ont été levés », a assuré, le 30 juin à l'occasion d'une conférence de presse, Didier Seban, avocat spécialiste des cold cases, en évoquant l’accord récent du gouvernement pour autoriser une nouvelle technique de recherche ADN : la généalogie génétique. Celle-ci n’avait jusqu'ici fait ses preuves qu’aux États-Unis. Cette avancée constitue un véritable soulagement pour la famille de Sabine Dumont, petite fille violée et tuée en 1987. « Il ne s’agit pas de susciter l’émotion, mais d’obtenir ce que nous attendons depuis longtemps : la justice et la vérité », a déclaré l’avocat, relayé par BFMTV.

La petite fille de 9 ans, originaire de Bièvres, avait été retrouvée sans vie sur la commune de Vauhallan, au bord de la nationale 118. 38 ans après les faits, le pôle cold cases de Nanterre a repris l’affaire en main. À l’époque, la police judiciaire de Versailles en charge de l’affaire avait orienté les recherches vers « un détraqué sexuel » qui aurait pu s’attaquer à d’autres enfants. La presse avait relié cet assassinat à d’autres cas : la même année, les petites Perrine, 7 ans, et Virginie Delmas, 10 ans, avaient disparu dans des conditions similaires, en Seine-et-Marne et en Seine-Saint-Denis.

Reposant sur une trace d’ADN retrouvée sur les vêtements de la petite fille et non exploitable à l’époque, la généalogie génétique, encore controversée, permet de remonter jusqu’à des liens de parenté éloignés via des bases de données américaines, bien au-delà du simple ADN de parentèle accessible via le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Bien que l’ADN de parentèle ait déjà été tenté en 2016 - sans succès -, la généalogie génétique semble aujourd’hui permettre de nouveaux espoirs.

« Il faut changer la loi pour que cette technique puisse être utilisée en France, nous nous y employons », plaide aujourd’hui le cabinet Seban. Cette mobilisation juridique, menée par la famille et notamment par les frères et sœurs de Sabine Dumont, pourrait ouvrir la voie à d’autres cold cases en France, et marquer un tournant dans les méthodes d’investigation des crimes non élucidés.

Mylène Hassany


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