Article précédent

Huit
maires sont à l'origine d'un rapport intitulé « d'une politique
injuste », publié ce mercredi 27 mars, qui dévoile des chiffres
dénonçant de nombreuses inégalités dans le département de la Seine-Saint-Denis
(93). L'objectif de ce rapport ? Faire réagir le gouvernement.
Les
huit maires des villes de Bagnolet, Bobigny, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas,
Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville, membres de la communauté
intercommunale Est Ensemble en France, ont rendu public aujourd'hui un rapport pointant du doigt « les
insuffisances de l'État » en Seine-Saint-Denis. Ce rapport repose sur six indicateurs clés - l'éducation, l'emploi, l'accès aux droits, la santé, la police et enfin la justice - comparés avec la moyenne francilienne et nationale, et qui, comme indiqué, « illustrent l'urgence de la situation et font écho
aux témoignages des habitants et des professionnels qui remontent chaque
semaine aux agents ».
En Seine-Saint-Denis, 34 policiers pour 10 000 habitants
En matière d’éducation, le rapport pointe que les non-remplacements d’enseignants feraient perdre 15 % d’heures de cours aux élèves chaque année ; un chiffre 5% au-dessus de la moyenne du pays. Côté emploi, la surcharge des conseillers Pôle Emploi/France Travail rendrait l’insertion professionnelle d’autant plus difficile, un conseiller Pôle Emploi/France Travail en Seine-Saint-Denis gérant en moyenne 250 demandeurs d’emploi... alors que le maximum recommandé est de 150. L’accès aux droits dans la région est lui aussi fragilisé dans le département, rapportent les maires concernés, puisqu'il faut compter six semaines d'attente pour le traitement d'une demande de RSA ou de AAH à la CAF, contre deux semaines dans le Val-de-Marne, par exemple.
Le rapport souligne également les difficultés rencontrées par les forces de police, la Seine-Saint-Denis ne bénéficiant que de 34 policiers pour 10 000 habitants, selon une étude de l’INSEE datant de 2019. En comparaison, dans les Hauts-de-Seine, ce chiffre est supérieur de 10 unités.
À lire aussi : (93) Grève des enseignants : un « plan d’urgence » réclamé pour l’éducation dans le département
La justice est également dans le viseur du rapport, qui souligne que seuls 58 magistrats du Parquet travaillent au tribunal judiciaire de Bobigny, alors que le standard recommandé par le Conseil de l’Europe est de 186.
Par ailleurs, dans le domaine de la santé, il faut
attendre plus de 250 minutes pour une consultation aux urgences de l’hôpital
Avicenne de Bobigny, contre 122 minutes à l’hôpital Bichat de Paris ou encore
234 minutes à Henri Mondor de Créteil.
Le maire de Bondy n'est pas associé à l'initiative
Pour Stephen Hervé, maire de Bondy, et seul édile au sein d’Est Ensemble qui ne se soit pas associé à cette initiative, ce rapport n'est qu'un « événement de communication politique ».
Bien qu'il soit en accord avec les chiffres avancés, il exprime quelques regrets : « Cette démarche aurait mérité d’être portée par tous les élus du département, tous groupes politiques confondus », rapporte Le Parisien. Reste désormais à voir si l'État prendra en compte les nombreuses requêtes des élus du 93.
Romain Tardino
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *