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L’appartement de quatre pièces bénéficiera à des femmes accueillies et accompagnées par l’association foyer Jorbalan AFJ. Il s’agit de la première fois en France qu’un logement saisi profite à des victimes.
« Un levier efficace
et vertueux en faveur des victimes. » Le 16 juin dernier, un bien
immobilier confisqué dans le cadre d’une procédure judiciaire pour proxénétisme
aggravé et blanchiment a fait l’objet d’une affectation à l’association foyer Jorbalan
AFJ, spécialisée dans l’hébergement, la protection et l’accompagnement des
femmes victimes de la traite des êtres humains.
La remise des clés s’est
faite dans le cadre d’une cérémonie officielle place Vendôme, en présence notamment
du président de l’association Philippe Dumont, de la directrice du cabinet du
garde des Sceaux Charlotte Hemmerdinger, et de la directrice générale de l’Agence
de gestion et de recouvrement des avoirs saisies et confisqués (AGRASC) Vanessa
Perrée.
Une plaque du ministère de la
Justice sera installée à l’intérieur du logement, laquelle symbolisera le
caractère inédit de cette démarche, puisqu’il s’agit du premier logement
confisqué par la justice affecté au bénéfice de victimes, souligne la Mission
interministérielle pour la protection des femmes (Miprof).
7 affectations sociales déjà
réalisées
Cette affectation à a pu se
faire grâce au dispositif instauré par la loi du 8 avril 2021 qui
améliore l’efficacité de la justice de proximité, et du décret du 2 novembre
2021 qui permet
à l’AGRASC d’affecter des biens immobiliers saisis et définitivement confisqués
à des associations ou fondations reconnues d’utilité publique.
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C’est ainsi que le conseil d’administration
de l’AGRASC, par une décision du 15 mars 2025, a sélectionné l’AFJ qui s’était
portée candidate pour bénéficier du logement à Saint-Denis après confiscation
par la cour d’appel d’Amiens. Ce quatre pièces profitera donc à des femmes que l’AFJ
accueille et accompagne, ce pour une durée de trois ans renouvelable, précise
l’agence.
À ce jour, sept affectations
sociales de biens non issus de procédures judiciaires ont été réalisées par
l’AGRASC au bénéfice de femmes victimes de violences, de réfugiés ukrainiens et
de personnes en situation de précarité, ajoute-t-elle. Deux autres affectations
sont également en cours à Albi, selon l’Agence.
Cette dernière espère
d’ailleurs étendre ce dispositif aux collectivités territoriales. Un décret
d’application seraient actuellement en cours de signature auprès du ministre
des Comptes publics, « ce qui permettra notamment aux mairies de se
voir attribuer des immeubles confisqués ».
Allison
Vaslin
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