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Avec AFP. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) dénonce une menace pour la liberté de la presse, après la publication par le ministère de l’Intérieur d’un nouveau schéma sur les violences urbaines excluant les garanties habituellement accordées aux journalistes. Alors que des mobilisations sociales sont annoncées pour les prochains jours, le SNJ a intenté une action en justice, a indiqué ce mardi 9 septembre l’avocat de l’organisation. Et ce, même si Beauvau promet des clarifications.
Dans un référé-liberté dont l’AFP a eu connaissance, le SNJ-CGT estime que selon le « schéma national des violences urbaines » diffusé le 31 juillet par le ministère de l’Intérieur, « les journalistes sont explicitement écartés en cas de violences urbaines, les empêchant de mener à bien leur (…) mission d’intérêt général ». Ce schéma est « particulièrement attentatoire à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes », a indiqué l’avocat du SNJ, Maître Alimi.
Cette demande intervient avant deux journées de mobilisation, celle du mouvement « Bloquons tout » mercredi 10, puis la journée d’action à l’appel des syndicats le 18 septembre.
Que contient le nouveau schéma ? Dans ces directives, destinées à donner un cadre aux services de police en cas de violences urbaines, il est précisé que « la prise en compte du statut des journalistes (…) ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines ».
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Le SNJ, première organisation de journalistes, avait estimé la semaine dernière « la liberté de la presse menacée » par ces dispositions susceptibles d’empêcher par exemple de couvrir « d’éventuelles dérives policières ».
La police nationale avait toutefois assuré que « la doctrine (serait) modifiée pour éclaircir le point concernant les journalistes » dont il ne s’agissait pas de « restreindre la présence ».
En juin 2021 déjà, le Conseil d’Etat avait annulé certains points du schéma national du maintien de l’ordre, comme l’obligation pour les journalistes de s’éloigner en cas d’ordre de dispersion.
Comme après l’adoption de la loi de sécurité globale de 2021 et la mise en œuvre de la nouvelle doctrine policière en matière de maintien de l’ordre « dont les plus graves dispositions ont été abandonnées, ce référé-liberté a aussi pour vocation de provoquer le débat », selon Me Alimi.
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