Mardi
12 septembre, plusieurs habitantes de Noisy-le-Sec se sont réunies pour protester
contre l’insécurité qui règne dans leur ville, à la suite d'une rixe survenue trois
jours plus tôt. Interviewé, le maire de la ville estime de son côté que sa commune est « totalement délaissée par l'Etat ».
Mardi 12 septembre, à
Noisy-le-Sec, plusieurs mères de famille sont descendues dans la rue pour dénoncer
les violences commises au sein de la ville. Les quelque 200 manifestantes ont
défilé au rythme de slogans tels que « les mamans sont dans la rue »
ou encore « on veut sauver notre jeunesse », comme l’a
rapporté Le Parisien. Leur marche visait à rejoindre la cité du Londeau,
où habiteraient les auteurs présumés des coups de couteau assenés la semaine
précédente.
En effet, le 9 septembre, à
la suite du feu d’artifices clôturant la fête des associations, plusieurs individus
s’en étaient pris à des spectateurs. Deux jeunes avaient été blessés, dont un
grièvement. Le soir-même, des Noiséens avaient improvisé un mouvement spontané
pour protester contre l’insécurité qui règne dans le quartier de la place des
Découvertes, et notamment l’omniprésence de dealers.
Le maire de Noisy réclame
davantage de policiers
Le maire de la commune,
Olivier Sarrabeyrouse, a indiqué le 12 septembre sur BFM avoir écrit, à la
suite de ce nouvel incident, une lettre ouverte au ministre de l’intérieur
Gérald Darmanin, estimant sa commune « totalement délaissée par l’Etat ».
« Nous sommes une ville de Seine-Saint-Denis de 45 000 habitants avec
un commissariat subdivisionnaire de celui de Bobigny : nous bénéficions
donc de moins de moyens (…). Nous avons écrit maints courriers depuis trois ans,
l’Etat est totalement désengagé », a-t-il pointé.
L’édile a précisé que si la
police municipale était présente au grand complet le soir de l’événement, aucun
policier national n’était en revanche sur place. Or, a-t-il assuré, « face
à l’augmentation des conduites à risques de la part des jeunes, la présence de
policiers nationaux est essentielle, car [ces derniers] peuvent engager tout de
suite des actions pour retrouver les auteurs ». Et d’ajouter : « En
2006, nous avions 150 policiers nationaux. Aujourd’hui, nous n’avons plus que
80 policiers nationaux, alors le nombre d’habitants s’est accru, et les
tensions aussi. Si aujourd’hui, aucun policier de la police nationale [n’est
mobilisé] sur un tel événement, que se passera-t-il l’année prochaine, quand
tous les policiers seront mobilisés sur les Jeux Olympiques ? » s’est
inquiété Olivier Sarrabeyrouse.
Un
sentiment d’insécurité au niveau national
A l’instar des habitants de
Noisy-le-Sec, les habitants de plusieurs communes de France se sont également fait
l’écho dernièrement d’un sentiment d’insécurité et ont exprimé leurs « ras-le-bol ».
Dans l’actualité récente, des
combats de rue similaires se sont ainsi produits le 9 septembre à Tarbes, où
une rixe a éclaté, ponctuée de jets de cocktails Molotov. « C’est de pire
en pire, même en pleine journée », a rapporté un riverain auprès de France
Bleu. Le lendemain, c’est une fusillade dans la cité de Saint-Thys, à
Marseille, qui a été à l’origine du décès d’une jeune femme de 24 ans, après qu’un
projectile a traversé le mur de la chambre.