La Commission indépendante
sur l’inceste a réuni, vendredi 27 juin, des acteurs publics et associatifs du
département pour une journée dédiée à la lutte contre ces violences. Objectif :
croiser les expertises et définir des pistes d’action concrètes, notamment
autour de la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs et de la
prévention des mutilations sexuelles.
« Ce séminaire
départemental témoigne de la nécessité d’une mobilisation forte autour de la
cause essentielle de la protection des enfants face aux violences sexuelles ».
Le préfet de la
Seine-Saint-Denis a salué, vendredi 27 juin, la tenue, dans
son département, d’une réunion organisée par la Commission indépendante sur
l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, dans le cadre des « dialogues
de territoires » de cette dernière.
Julien Charles l’a indiqué : faire
reculer ces violences dans le département « est une responsabilité
partagée et un défi permanent ». Ce, d’autant plus « face
à la masse des témoignages qui ont émergé ces dernières années, face au travail
colossal de la Ciivise et face aux attentes de la société », a par ailleurs
abondé le président du conseil départemental, Stéphane Troussel, qui figurait
également parmi les participants.
Pour la Commission
indépendante sur l’inceste, « il s’agit de s’assurer que les
recommandations émises en 2023 se mettent en œuvre, de comprendre les freins
quand ils existent, et d’être aux côtés des territoires pour accélérer les
synergies ».
Vers l’élaboration d’une
feuille de route territoriale
Professionnels de la sécurité, du soin, de l’Éducation nationale, de la justice, associations d’aide aux victimes, personnes concernées, structures du secteur du handicap, représentants des ordres professionnels ou encore institutions culturelles et sportives étaient associées à ce temps de réflexion.
Tout au long de cette journée
de mobilisation, ces différents acteurs ont travaillé à partir des
recommandations de la Ciivise, récemment prolongée jusqu’en 2026. Le but :
accélérer leur mise en œuvre, afin d’améliorer chaque étape du parcours de
l’enfant victime.
Leurs échanges « doivent
permettre l’élaboration d’une feuille de route territoriale [pour] résoudre les
difficultés qui font encore obstacle à une meilleure protection des enfants », a indiqué la Commission sur le réseau social LinkedIn.
Les participants ont ainsi contribué à l’élaboration de propositions concrètes axés autour de deux
priorités, rapporte la Ciivise : la lutte contre l’exploitation sexuelle des
mineurs et la prévention des mutilations sexuelles.
Au cœur de ce séminaire
également, les questions de la prévention, du repérage, de la libération de la
parole, de l’amélioration de l’accompagnement et du parcours de soins ou encore
de la prise en compte des besoins spécifiques des enfants en situation de
handicap.
Michèle Créoff, membre de la
CIIVISE, le rappelait dans un entretien accordé à France Bleu en 2024 :
environ 160 000 enfants seraient victimes d’inceste chaque année. « Presque
10 % de la population française dit avoir subi un inceste […], soit près de 6
millions de personnes et environ trois enfants par classe ».
Romain
Tardino