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Corail : des baskets pour sauver la planète ? Entretien avec Alexis Troccaz et Paul Guedj

Corail : des baskets pour sauver la planète ? Entretien avec Alexis Troccaz et Paul Guedj
Publié le 07/10/2019 à 14:29

Huit bouteilles repêchées au large des côtes marseillaises = une paire de baskets. Voilà le pari que se sont lancé Alexis Troccaz et Paul Guedj, co-fondateurs de Corail. En pleine campagne de crowdfunding, la start-up vient tout juste de remporter le concours « Go For Good » organisé par les Galeries Lafayette.






Pouvez-vous nous présenter Corail ?


Corail, c’est une basket tissée à partir de bouteilles plastiques repêchées à Marseille, par notre crew de pêcheurs de plastique. Dans chaque paire, il y a huit bouteilles en plastique.


 


Comment est né votre projet ?


Notre histoire est celle de beaucoup d’autres jeunes de notre génération : après plusieurs années à travailler dans un grand groupe, on a fini par se demander : « pourquoi ? ».


La réponse est arrivée sur une plage à Marseille où nous étions en vacances. Le terrible spectacle de la mer de plastique que nous y avons trouvé a été un choc et nous a décidés : il fallait que l’on monte un projet qui nous parle, qui ait un vrai impact concret et qui fédère le plus grand nombre. Un projet positif, qui fasse bouger les choses, mais sans discours culpabilisant ou moralisateur. Un projet écologique qui nous ressemble. Nous avons donc décidé de quitter notre travail respectif dans la foulée, en septembre dernier, après cinq ans en entreprise dans un grand groupe de cosmétiques, pour avoir un vrai impact concret. C’est comme ça que Corail est né.


 


Maintenant nous savons donc pourquoi Marseille… Mais pourquoi des baskets ?
Les baskets sont portées par beaucoup de monde, de plus en plus, et elles sont malheureusement très souvent fabriquées avec des matériaux contestables, dans des conditions douteuses. Confectionner des baskets faites en plastique recyclé nous permet donc d’avoir un fort impact social, à grande échelle. Au-delà de tout cela, nous sommes fans de baskets, et nous adorons travailler dans ce domaine au quotidien.


 


Comment vous êtes-vous lancés ?


Nous avons passé énormément de temps à choisir les bons partenaires afin de réaliser notre projet, tout en construisant notre marque (nom, proposition de valeur, identité visuelle), pour enfin passer à l’étape de prototypage et de lancement de notre campagne de crowdfunding sur Ulule.


 


L’éco-responsabilité étant dans l’air de temps, cela vous a-t-il aidés à concrétiser ?


Malgré l’essor de l’éco-responsabilité, le domaine est encore vraiment en balbutiement du côté production, et l’information est très souvent peu transparente. C’est la raison pour laquelle nous avons beaucoup réflechi à ce volet-là, et que nous avons décidé de maîtriser notre propre filière de recyclage de bouteilles plastiques.


 


Combien êtes-vous à travailler sur le projet ? 


Pour le moment, nous ne sommes que deux cofondateurs, mais nous ne travaillons pas seuls  nous travaillons main dans la main avec nos pêcheurs de plastique marseillais. Nous comptons recruter nos premiers profils dès la fin de notre campagne.


 


Justement, dites-nous en plus sur cette phase de crowdfunding ! Les résultats sont-ils à la hauteur de vos attentes ?


Après une semaine, nous en étions déjà à 1 200 paires pré-commandées, qui seront livrées dès janvier 2020. Nous avions donc dépassé notre objectif de 400 %, ce qui est absolument incroyable. Nous ne nous attendions pas à un tel succès, et nous sommes très heureux de voir que les projets éco-responsables suscitent de plus en plus d’engouement ! Forts de ce succès, nous nous sommes fixé un nouvel objectif fou de 2 000 paires, qui nous permettrait de consolider nos opérations de récolte, au-delà de recycler plus de bouteilles en plastique.


 


Quelles sont les étapes à venir ?


Nous sommes toujours en campagne, nous souhaitons donc la clôturer avec le meilleur résultat possible. À son terme, nous ouvrirons notre propre boutique en ligne, et nous sommes actuellement en train de négocier notre référencement avec des distributeurs physiques.


 


Si Corail est un succès, envisagez-vous d’étendre l’opération à d’autres villes ou produits ?


Pour l’instant, nous nous concentrons sur Marseille, car c’est l’une des villes les plus touchées par la pollution plastique en France. Cependant, nous avons pour projet de nous ouvrir à d’autres villes françaises. Par ailleurs, si nous comptons nous focaliser dans un premier temps sur les baskets, nous avons encore beaucoup d’idées !


Propos recueillis par Bérengère Margaritelli


 


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