L’Autorité nationale des jeux (ANJ) a publié fin août le bilan du
marché des jeux en ligne au 2e trimestre 2020. Sans surprise,
la crise sanitaire a inévitablement impacté le secteur, qui enregistre une
baisse totale de 6 % de son chiffre d’affaires. Alors que les paris
sportifs chutent, d’autres secteurs ont su tirer leur épingle du jeu, à
l’instar du poker en ligne, lequel enregistre une forte hausse de son CA.
Le
confinement du printemps dernier a plongé la France dans une situation inédite.
Le marché des jeux en ligne, comme beaucoup d’autres activités, a été impacté
par cette crise sanitaire, et connait un recul de son chiffre d’affaires de
6 %. Malgré tout, certains secteurs ont su profiter de cette période de
confinement, l’Autorité nationale des jeux (ANJ) révélant que, sur les
six premiers mois de l’année, le Produit Brut des Jeux (PBJ) global du
marché agréé en ligne « a atteint 758 millions d’euros, soit une
hausse de 8 % par rapport au premier semestre 2019 ».
L’effondrement
des paris sportifs en ligne
Les paris
sportifs en ligne sont habituellement un secteur prolifique, il est même « en
général la composante du marché des jeux en ligne la plus dynamique »,
assure l’ANJ. Mais cette année, entre les matchs reportés ou annulés et l’arrêt
total de certaines compétitions dû à la pandémie, l’offre de paris sportifs du
trimestre a été profondément freinée. Un contexte particulièrement handicapant
pour les opérateurs, qui enregistrent une baisse de 24 % sur la période
par rapport à 2019. Au total, leur PBJ s’élève à 94 millions d’euros sur
le deuxième trimestre, soit une baisse de 56 % par rapport à 2019, et le
recul du chiffre d’affaires des opérateurs atteint même 87 % sur la période
de confinement. Et il en est de même pour la FDJ qui, sur le segment des paris
sportifs, enregistre elle aussi « une baisse de 39 % de
mises en paris sportifs, tous canaux confondus, au premier semestre et
jusqu’environ 61 % sur le seul deuxième trimestre », rapporte
l’ANJ.
Ce contexte a
également un impact sur le nombre de joueurs et leur investissement. En
effet, le nombre de comptes joueurs actifs sur l’activité a reculé de
36 %, et la dépense moyenne par compte joueur actif sur le trimestre (produit
brut des jeux moyen généré par un compte joueur actif sur l’ensemble du
trimestre) s’élève à 86 euros contre 126 euros au deuxième trimestre 2019 (-32 %).
En réponse à
cette situation, le collège de l’ARJEL a autorisé l’ajout de sept compétitions
à la liste d’évènements sportifs pouvant servir de support de paris sportifs en
France, à savoir : le football australien, la 1re division
de football en Australie, la coupe de Hongrie de football, la 1re division
de football de Corée du sud et de Chine, le baseball en Corée et le
hockey en Biélorussie. « Ces nouvelles compétitions, tout en
répondant aux exigences de l’ARJEL concernant la lutte contre les manipulations
sportives, ont permis aux opérateurs de maintenir une offre de paris sportifs
durant toute la période de suspension des compétitions majeures »,
explique l’ANJ.
Les paris hippiques en ligne en
hausse
À l’inverse, malgré
l’interruption des courses françaises jusqu’au 11 mai 2020, les paris
hippiques en ligne ont su profiter du contexte et enregistrent des chiffres à
la hausse, avec un PBJ en augmentation de 33 %. « Le marché des
paris hippiques en ligne est en croissance d’activité ce trimestre à un rythme
de progression qui n’avait pas été relevé depuis l’ouverture du marché en
2010 », constate l’ANJ. En effet, grâce au maintien et aux ajouts de
courses étrangères au calendrier de courses hippiques supports de paris en
France, les mises enregistrées sur la période d’absence des courses françaises
sont en hausse de 16 %, atteignant les 88 millions d’euros, « soit
son niveau le plus important depuis l’ouverture du marché », précise
l’Autorité. Autre bonne nouvelle : le secteur a su attirer plus de
parieurs, profitant notamment du report d’une partie des parieurs sportifs vers
les paris hippiques pendant la période. « Les enjeux engagés par
les joueurs sur les courses supports de paris du trimestre s’élèvent à
362 millions euros, soit une progression de 35 % au regard du
deuxième trimestre 2019. Ce volume d’enjeux correspond également au niveau le
plus important généré sur un trimestre », révèle l’ANJ.
Plus
spécifiquement, le PMU connaît un recul de 31 % des enjeux sur le 1er semestre
en paris hippiques, tous canaux confondus, les résultats sur la fin du semestre
sont toutefois encourageants, profitant des réouvertures progressives des
points de vente et des 237 hippodromes de France.
Le poker en ligne, grand gagnant de
cette période
Le poker en
ligne peut quant à lui se réjouir : ne dépendant pas de la tenue
d’évènements extérieurs, cette période de confinement lui a été très favorable.
Son PBJ est en hausse de 126 % – une augmentation jamais enregistrée
auparavant –, et près de 1 100 000 comptes joueurs actifs ont
participé à une partie en ligne sur le trimestre, soit une augmentation de
68 % par rapport à l’an dernier. Un accroissement qui se répercute sur le
chiffre d’affaires du poker en ligne qui a atteint 142 millions d’euros au
deuxième trimestre, ce qui correspond au résultat le plus important
sur un trimestre, et supérieur de 44 millions à celui du premier trimestre
de 2020.
« Cette croissance
provient aussi bien d’une augmentation du nombre de joueurs actifs (+68 %
par rapport au T2 2019) que de l’intensification de
la pratique de jeu. La dépense moyenne par compte joueur actif a ainsi fortement
augmenté au T2 2020 (+34 %), atteignant 134 euros contre 99 euros au T2 2019 », précise l’ANJ.
Le marché des jeux en ligne en
2019?
En 2019, le Produit Brut des Jeux (PBJ) de
l’ensemble du secteur des jeux en ligne a progressé de 18 % pour s’élever
à 1,4 milliard d’euros, soit son niveau le plus important depuis 2010. Les
trois segments de jeux en ligne étaient en croissance d’activité. Toutefois,
les paris sportifs en ligne étaient le secteur le plus dynamique et représentaient
62 % du chiffre d’affaires global. De son coté, les jeux du poker
enregistraient également une augmentation du PBJ de 6 %. D’un montant de
272 millions
d’euros en 2019, il était le deuxième chiffre d’affaires le plus élevé depuis
2010. Enfin, l’activité des paris hippiques en ligne était également en
hausse : les parieurs ont engagé 1,1 milliard d’euros de mises sur
les courses hippiques supports de paris en 2019 (+ 5 % par rapport à 2018),
et son PJB s’est élevé à 271 millions d’euros en 2019.
Constance
Périn