Deux fusillades ont éclaté ce
week-end dans la ville, supposément liées à des activités de trafic de
stupéfiants. Dans un communiqué du 4 mai, le maire de la ville, Stéphane
Blanchet, a vivement dénoncé ce qu'il a décrit comme « un déchaînement
inouï » de violences.
Sevran a été frappée par une
série d'incidents violents le weekend dernier, mettant les forces de l'ordre
sous pression. Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai, un homme âgé de 28
ans a trouvé la mort, tandis que quatre autres individus ont été blessés lors
d'une fusillade survenue dans la cité des Beaudottes, située au nord de la
ville.
A peine plus de 48 heures
après cet événement, une seconde fusillade a éclaté dimanche 5 mai, cette fois
dans le quartier de Montceleux-Pont Blanc, coûtant la vie à deux hommes, âgés
de 35 et 31 ans, tous deux connus pour leur implication dans des affaires de
violences et de trafic de stupéfiants, selon les déclarations du préfet de
police de Paris, Laurent Nuñez.Haut du
formulaire
Ce dernier s'est
adressé à la presse dimanche soir, peu après les événements, affirmant son
soutien aux municipalités : « Nous sommes aux côtés des élus pour les
appuyer dans ce combat contre le trafic de stupéfiants », a-t-il
déclaré, comme le rapporte notamment Le Monde. Cependant, Laurent Nuñez
a également souligné la nécessité d'être « extrêmement prudent »
quant à un éventuel lien entre les deux affaires.Haut du formulaire
Après la dernière fusillade,
la ville de Sevran a pris des mesures immédiates. Le maire et les élus ont ainsi
effectué une visite dans les écoles et les équipements publics de la ville. Enfin,
pour apporter un soutien psychologique aux habitants affectés, une cellule
psychologique a été mise en place toute la journée, et demain elle sera
disponible à la maison de quartier Michelet. Une seconde cellule est également
ouverte à la maison de quartier Marcel-Paul, dans le quartier des Beaudottes.
Des moyens pour enrayer « l’économie
de mort qui pourrit les villes »
À la suite de la première
fusillade, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, avait exprimé sa
consternation à travers un communiqué de
presse. Il dénonçait alors un « déchaînement inouï »
de la violence, qu'il attribuait au « trafic [de stupéfiants] »
et à « l'argent sale de l'économie de la drogue ».
Soulignant la récurrence de
ce problème à Sevran, le maire de la ville avait également affirmé que ces
fusillades ne constituaient pas de simples « faits divers locaux
sordides », mais bien un « phénomène national voire
international d’ampleur ». Selon lui, « il ne s’agit
pas de violences urbaines, pas de casse de mobilier urbain ou de rixe, il
s’agit de crime en bande organisée qui terrorise pour prospérer ».
Pour le maire de Sevran, il
n'existe qu'une solution viable pour lutter contre ce qu'il qualifie de « fléau
insupportable pour les habitants ». Il réclame ainsi à l’Etat des
moyens bien plus importants afin de permettre aux services de police,
d'investigation et de justice de démanteler les réseaux de trafic, et d’enrayer
ainsi « l’économie de mort qui pourrit [les] villes ». Cette
lutte ne doit pas se limiter à une simple opération ponctuelle, pointe celui
qui est également vice-président du département Seine-Saint-Denis en charge de
l’autonomie, mais nécessite un engagement à long terme de l'État.
À ce sujet, Stéphane Blanchet
a affirmé qu’il était prêt, avec d’autres
édiles du département, à collaborer avec l'État dans la lutte contre le narcotrafic,
fléau régulièrement dénoncé en Seine-Saint-Denis. Dans la nuit du mercredi 1er
au jeudi 2 mai, c’est à Aulnay-sous-Bois qu’un homme avait été récemment abattu
d’une balle dans le dos, dans le cadre d’un règlement de comptes lié au trafic
de drogues.
Romain
Tardino