S'exprimant
sur France 2 au lendemain de la publication de l'enquête mensuelle de
conjoncture de la Banque de France de début janvier 2024, François Villeroy de
Galhau a annoncé son engagement en faveur d'une diminution de l'inflation.
Le
gouverneur de la Banque de France (BDF), François Villeroy de Galhau, était
l'invité des « 4 Vérités » sur France 2 ce jeudi 11 janvier
2024. Au cours de l'émission, il a partagé son optimisme quant à la situation
de l'inflation, affirmant que des améliorations étaient à prévoir dès l'année
prochaine : « L'inflation devrait descendre sous 3 % d'ici quelques
mois [...], avant la moitié de l'année 2024, et l'inflation reviendra à 2%
d'ici 2025. [...] C'est l'engagement que nous prenons », a-t-il
précisé. Il a ajouté : « C’est aussi une bonne nouvelle pour
l’économie. Cela veut dire plus de pouvoir d’achat, plus de consommation. Nous
voyons l’économie accélérer l’an prochain et en 2026 ».
Le
patron de la BDF a confirmé cette tendance positive en annonçant une prévision
de croissance de 0,9 % pour l'année 2024, décrivant une "croissance
ralentie, mais c’est une croissance positive". « Il y a un an,
on craignait beaucoup la récession, la France n'aura pas de récession, sauf
choc surprenant », a-t-il indiqué. Ces déclarations rejoignent d’une
certaine manière les conclusions de l'enquête de
conjoncture de la Banque de France pour le début de janvier 2024.
L’activité
continue de progresser dans l’industrie
D'après
les chefs d'entreprise participant à l'enquête de la Banque de France, menée
auprès d'environ 8 500 entreprises ou établissements entre le 20 décembre 2023
et le 5 janvier 2024, l'activité a connu une progression en décembre dans
l'industrie, les services marchands et le second œuvre du bâtiment, tandis
qu'elle s'est stabilisée dans le gros œuvre. Des résultats qui contrastent avec
les attentes des chefs d'entreprise lors du mois précédent, car ces
derniers anticipaient un tassement de leur activité. Pour le mois de janvier,
les anticipations laissent présager une progression de l'activité dans
l'industrie et les services, bien que sur un rythme plus modéré, tandis qu'une
contraction est attendue dans le secteur du bâtiment.
Concernant
le taux d'utilisation des capacités de production (TUC), celui-ci reste
constant à 76 %, niveau le plus bas enregistré depuis trois ans et notablement
en-dessous de sa moyenne sur 15 ans (76,9 %). Néanmoins, malgré cette
stabilité, les soldes d'opinion sur la situation de trésorerie se détériorent
une nouvelle fois dans l'industrie, tandis qu'ils restent stables pour les
services marchands en décembre. Des variations qui peuvent être nuancées avec
le contexte compliqué des effets post-pandémie du Covid-19.
Les
prix des matières premières se stabilisent
Malgré
une stagnation des difficultés d'approvisionnement dans l'industrie
(mentionnées par 14 % des entreprises et inchangé depuis novembre) et une
légère diminution dans le secteur du bâtiment (7 %, contre 10 % précédemment),
les chefs d'entreprise signalent une stabilisation des prix des matières
premières dans l'industrie. Toutefois, il est possible de noter que les prix
des produits finis connaissent une légère progression. En comparaison avec
décembre 2022, la proportion d'industriels ayant augmenté leurs prix de vente
reste faible, à 5 %, par rapport à 19 % il y a deux ans. Par ailleurs, 4 % des
industriels déclarent avoir réduit leurs prix de vente en décembre, comparé à 3
% à la même période en 2022.
À
l'approche des révisions tarifaires de début d'année, 18 % des chefs
d'entreprise prévoient d'augmenter leurs prix en janvier, en baisse par rapport
à 34 % en janvier de l'année précédente. En revanche, 9 % des industriels
envisagent de baisser leurs prix.
Enfin,
les difficultés de recrutement connaissent une légère diminution en décembre,
avec 41 % des entreprises signalant des problèmes, comparé à 45 % en novembre.
Une
activité en hausse à partir du quatrième trimestre ?
Les
résultats de l'enquête conduisent la Banque de France à adopter une perspective
relativement optimiste quant à une reprise de l'activité à partir du quatrième
trimestre de 2023. La prévision de croissance du PIB pour le quatrième
trimestre serait légèrement plus élevée que l'estimation de +0,1 % du mois
précédent, approchant +0,2 % (après une contraction de -0,1 % au troisième
trimestre).
Cette
reprise serait portée par les services marchands, ainsi que, dans une moindre
mesure, par l'industrie manufacturière. Les indicateurs évoluent
progressivement vers une tendance positive, laissant place à la question
cruciale de savoir si, comme l'a annoncé le gouverneur de la Banque de France,
l'inflation reviendra à 2 % d'ici 2025…
Romain Tardino