Le 3e baromètre
national de satisfaction des juristes d’entreprise, réalisé en partenariat avec le cercle Montesquieu et l’Association
française des juristes d'entreprise (AFJE), a été publié ce 11 avril. Malgré
des évolutions significatives sur la rémunération et la valorisation au
travail, 9 juristes sur 10 souffrent d’une charge mentale importante.
Le baromètre national de
satisfaction des juristes d’entreprise, réalisé par le cabinet Oxygen+ en
partenariat avec l’Association Française des juristes d'entreprise (AFJE) et le
cercle Montesquieu, a pour objectif, comme son nom l’indique, de donner « aux
dirigeants des directions juridiques et autres dirigeants d’entreprise des clés
pour améliorer plus encore la satisfaction des juristes ». Pour sa
troisième édition, le sondage a été réalisé sur un échantillon de 476 juristes
d’entreprise.
Le télétravail s’impose chez
les juristes
Depuis le premier baromètre, une
évolution est à noter : les juristes se disent davantage satisfaits au
travail. 8 sur 10 disent ainsi apprécier l’ambiance au travail, avec une progression
de 4 points par rapport à 2021, et ils sont autant à trouver que l’alternance
entre le présentiel et le télétravail est adéquate ; une augmentation d’un
point. Ce taux avait principalement augmenté entre le premier et le deuxième
baromètre, avec une évolution de 7 points en un an.
72 % des juristes se sentent
valorisés au travail
Stéphane Lefer, avocat
fondateur d’Oxygen+, estime par ailleurs que cette 3e édition « vient
confirmer les tendances des deux premières tout en mettant en avant des
évolutions positives, notamment sur la rémunération d’une part et sur la
reconnaissance et la valorisation au travail d’autre part ».
En effet, alors que lors des éditions
précédentes, plus de 50 % des sondés estimaient que leur rémunération
n’était pas suffisante, ce nouveau cru permet de constater un léger progrès depuis
l’année dernière, 5 % des répondants étant davantage satisfaits de leurs
salaires qu’ils ne l’étaient l’an passé.
En outre, ils sont désormais
7 sur 10 (72 %) à se sentir valorisés et reconnus, ce qui représente la
plus forte progression de ce baromètre avec 11 points de plus. Enfin, s’il y a
1 an, 63 % des juristes sondés manquaient de perspectives d’évolution dans
leur travail en 2022, ils sont aujourd’hui 57 %, soit le même taux que
lors de l’édition 2021.
9 juristes sur 10 ressentent
une charge mentale importante
En revanche, le baromètre permet
de constater que la charge mentale des juristes ne diminue pas, au contraire.
Le pourcentage de juristes qui ressentent une charge mentale importante a ainsi
augmenté de 4 points en 3 ans. Près de 9 juristes sur 10 affirment en souffrir,
le « signe d’un trop-plein », estime Stephane Lefer. « Cela
devrait alerter les dirigeants des directions juridiques et des
entreprises », pointe-t-il, invitant les dirigeants à la vigilance, afin
d’inverser la tendance dans les années à venir.
Travailler plus longtemps
mais autrement
Cette année, le baromètre
s’est intéressé aux points de vue des juristes d’entreprises sur la réforme des
retraites. 60 % d’entre eux y sont opposés, presque un tiers de moins que
le chiffre national (93 % des actifs français d’après un sondage de l’Institut
Montaigne réalisé en janvier 2023). À noter que ce choix varie selon la
fonction exercée et le niveau d’ancienneté. Par exemple, 70 % des juristes
s’affirment « opposés » ou « très opposés » à
la réforme… contre 49 % des directeurs.
Last but not least, 77 %
des répondants « seraient prêts à travailler plus longtemps »
si leur satisfaction venait à augmenter. Pour ce, trois critères se détachent :
travailler à temps partiel (44 %), réduire la charge de travail (36 %)
et être mieux rémunéré (33 %). Preuve, s’il en fallait, considère Stéphane
Lefer, que « la satisfaction ou le bonheur au travail est plus que
jamais à écouter et à améliorer ! »
Tina
Millet