ENTREPRISE

Le nombre de mandats de commissaires aux comptes en baisse dans les petites entreprises

Le nombre de mandats de commissaires aux comptes en baisse dans les petites entreprises
Publié le 21/04/2023 à 17:40

La Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) a publié le 13 avril son 3e baromètre portant sur l’analyse des comportements des chefs de petites entreprises depuis l’instauration de la loi PACTE en 2019. Si le recours aux commissaires aux comptes poursuit sa baisse, le contexte actuel difficile pourrait bien renverser la vapeur.

La troisième édition du baromètre de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) a été publié le 13 avril dernier. Cet indicateur, qui a comme objectif « d’analyser la réaction des dirigeants de petites entreprises face au relèvement des seuils de certification légale introduit par la loi PACTE » a été lancé en 2021 après l’entrée en vigueur de cette dernière.

En effet, sont désormais tenues de nommer un commissaire aux comptes les sociétés dépassant deux des trois seuils suivants : un bilan de 4 millions d’euros de bilan (contre 1 million auparavant), un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros (contre 2 millions auparavant) et un effectif de 50 salariés (contre 20 auparavant).

En rehaussant les seuils, l’instauration de la loi PACTE a donc eu pour conséquence que nombre de petites entreprises, n’étant désormais plus assujetties à l’obligation de passer par un commissaire aux comptes, ont tourné le dos à ces derniers, constate la CNCC à travers ce baromètre, qui s’appuie sur les déclarations annuelles d’activité des commissaires aux comptes pour la clôture des comptes 2021 ainsi qu’une enquête à laquelle 1800 professionnels ont répondu courant février.

Une baisse annuelle de 10 000 mandats par an

Ainsi, le nombre de mandats est passé de 154 070 en 2019 à 129 658 en 2021. Avant l’instauration de la loi PACTE, 162 070 mandats étaient en cours. La CNCC observe donc une baisse annuelle d’environ 10 000 mandats par an.

Un gros manque à gagner pour la profession puisque, comme le baromètre le précise, 54% des mandats de commissaires aux comptes sont effectués dans les petites entreprises, ce qui constitue 28% des honoraires de la profession.

Par ailleurs, en 2021, 55% des mandats arrivés à échéance n’ont pas été renouvelés (52% en 2020). Une tendance qui se poursuit depuis 2018. À noter cependant que concernant les mandats qui sont quant à eux renouvelés, 84% le sont auprès du même cabinet. De plus, la CNCC constate qu’il s’agit en majorité d’entreprises dont le chiffre d’affaires et l’effectif sont plus importants.

Parmi les raisons principales qui poussent les dirigeants d’entreprises à renouveler les mandats, la qualité de la relation et des échanges avec les commissaires aux comptes, « principal facteur de renouvellement », mais aussi le fait d’appartenir à un groupe, de rassurer les tiers ou les actionnaires minoritaires, et enfin, de répondre à des besoins particuliers.

Un contexte difficile favorable à la relation chef d’entreprise – commissaires aux comptes

Cependant, à la clôture 2021, 15% des petites entreprises qui n’avaient plus recours à un commissaire aux comptes ont signé un nouveau mandat. Pour la CNCC, cela est dû au contexte actuel « d’inflation, de pénuries de matières premières ou de main d’œuvre, d’urgence climatique et environnementale, d’augmentation et diversification des risques cyber, de resserrement du crédit ». Ainsi, d’après le baromètre, les besoins des dirigeants ont évolué : presque la moitié des CAC (45,8%) ont « réalisé d’autres missions que la certification en 2022 », avec 13% des missions d’évaluation interne, 23% des missions de diligence et 76% des missions d’attestation et de diagnostic.

Face aux difficultés auxquelles elles sont confrontées, les entreprises se tournent de nouveau vers les commissaires aux comptes : « Les attentes et les besoins de confiance de leurs parties prenantes augmentent, […] la réponse à ce besoin fondamental de confiance est assurée par la présence d’un commissaire aux comptes à leurs côtés. »

Cette tendance pourrait donc bien se poursuivre. Une aubaine pour la profession : 85% des commissaires aux comptes interrogés estiment effectivement que la conjoncture actuelle, bien qu’elle soit tendue, permet des « échanges privilégiés avec les dirigeants ». Un mal pour un bien !

Tina Millet

 

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