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En 2024, les surveillants pénitentiaires accéderont à la catégorie
B de la fonction publique, et les officiers à la catégorie A, dès le 1er janvier
2024. « Une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante »
pas encore chiffrée.
C’est une mesure qui était réclamée de longue date par
l’administration pénitentiaire et les syndicats. À l’occasion d’un déplacement à l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) à
Agen, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a annoncé hier que les
surveillants pénitentiaires passeront de la catégorie C à la catégorie B de la
fonction publique, et les officiers de la catégorie B à la catégorie A, dès le
1er janvier 2024. L’objectif clairement assumé est de lutter
contre le déficit d’attractivité que rencontre la profession.
« Une revalorisation indiciaire et indemnitaire
importante » pas encore chiffrée pour
l’heure, mais que le ministre de la Justice a qualifiée d’« avancée
majeure » et de « réforme historique » « totalement
méritée ». Ce dernier a également évoqué un « métier
difficile » et « profondément humain ». « Acteurs
essentiels de la prise en charge des détenus, interlocuteurs de premier plan
pour la sécurité et la réinsertion des personnes incarcérées (…), vous
incarnez la troisième force de sécurité de notre pays », a-t-il assuré
aux nouvelles recrues de la 215e promotion
des surveillants pénitentiaires, lors de leur cérémonie d’installation.
« Très bonne nouvelle pour les surveillants
pénitentiaires. On attend la même reconnaissance quant au cadre d'emploi des
agents de police municipale, 3e force de sécurité du pays »,
a notamment tweeté en réaction Sébastien Delbosq, conseiller régional de
Nouvelle-Aquitaine.
Le bac sera désormais nécessaire
Par ailleurs, le corps des
surveillants sera désormais uniquement accessible aux titulaires du
baccalauréat et non plus du simple brevet des collèges, afin que leurs
compétences soient davantage adaptées à leurs nouvelles missions (extractions
judiciaires, surveillance électronique, brigades cyno-techniques…).
En 2019, c’était justement
pour éviter que les personnes seulement titulaires du brevet ne se retrouvent
sur la touche que la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait refusé l’évolution
statutaire. Toutefois, pour parer à ce problème, Éric Dupond-Moretti a indiqué que seraient recrutés des agents
contractuels sans bac obligatoire afin de « seconder » les
surveillants pénitentiaires au titre de certaines missions.
Le ministre de la Justice a par ailleurs annoncé la création de
plusieurs centres interrégionaux de formation qui permettront aux agents de se
professionnaliser.
Une série de réformes
Toutes ces mesures font suite à la nouvelle hausse de 8 % dont bénéficie le budget du ministère
de la Justice en 2023, avec 34 millions d’euros destinés à la revalorisation
des métiers de l’administration pénitentiaire, notamment pour les corps
d’encadrement et d’application et des officiers, les corps techniques, les
formateurs et les moniteurs de sport.
Depuis son arrivée à la Chancellerie en 2020, Éric Dupond-Moretti
avait déjà engagé plusieurs chantiers afin de « rendre plus attractive »
la carrière des surveillants pénitentiaires. Sur le volet financier, le
ministre a porté et obtenu en 2022 la fusion des grades de surveillant et de
brigadier, « afin de favoriser des parcours plus fluides, plus rapides
et mieux valorisés ».
Par ailleurs, les rémunérations des jeunes agents débutant dans la
profession avaient été revues à la hausse. Ainsi, un surveillant
pénitentiaire en début de carrière a vu, entre 2017 et 2022, sa rémunération
augmenter de plus de 200 euros net par mois pour passer de 1 770 à 1 980
euros nets mensuels. De même, la rémunération des jeunes brigadiers a évolué en
5 ans de 2 000 à 2 200 euros nets mensuels.
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