ÉCONOMIE

L’Office national anti-fraude « sera pleinement opérationnel dès le 1er juillet » assure Gabriel Attal

L’Office national anti-fraude « sera pleinement opérationnel dès le 1er juillet » assure Gabriel Attal
Le Premier ministre présentait le 20 mars un bilan du plan de lutte contre les fraudes à Bercy
Publié le 21/03/2024 à 17:55

Lors de son allocution hier pour présenter le bilan du plan de lutte contre les fraudes à Bercy, le Premier ministre a confirmé la publication du décret instaurant cette nouvelle autorité judiciaire qui remplacera le service d'enquêtes judiciaires des finances.

C’est acté, le décret créant l’Office national anti-fraude aux finances publiques (ONAF), dont l’entrée en vigueur est prévue le 1er mai prochain, a été publié ce mercredi matin au Journal officiel. Objectif : « lutter contre toutes les fraudes aux finances publiques », s’est réjoui Gabriel Attal lors de son discours de présentation du bilan du plan de lutte contre les fraudes à Bercy, en compagnie du ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave.

En pratique, l’Office national anti-fraude succédera au Service d'enquêtes judiciaires des finances, une transition annoncée par le gouvernement en mai dernier lors de la présentation de son plan de lutte contre la fraude fiscale, qui s’inscrivait dans le projet de loi des finances pour 2024. Ce programme comprenait notamment un renforcement des effectifs des officiers fiscaux judiciaires, avec pour objectif le doublement des postes. Dans ses grandes lignes, cet organisme nouvellement créé vise à « améliorer la lutte contre les fraudes aux finances publiques, qu'elles soient nationales ou commises au préjudice de l'Union européenne, le démantèlement des structures de fraude et contre le blanchiment par l'identification des flux financiers illicites générés par ces fraudes et la saisie des avoirs criminels ».

Une action concertée pour plus d'efficacité 

Pour assurer des résultats toujours plus efficaces, l'Office national anti-fraude favorisera une approche concertée. Conformément aux informations fournies sur le site du ministère de l’Économie, « la cellule de veille [de l'organisme] sera intégrée à la mission interministérielle de coordination anti-fraude et réunira l’ensemble des administrations et des services d’enquêtes administratifs compétents du Ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que les directions du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer concernées, et les services d’enquêtes judiciaires spécialisés. Elle impliquera également les organismes payeurs et l'institution judiciaire ». Les agents de cette structure seront rattachés conjointement au directeur général des douanes et le directeur général des finances publiques.

Un arrêté daté du 18 mars 2024 indique également la mise en place de 10 unités territoriales pour l'Office national anti-fraude, réparties à Bordeaux, Fort-de-France, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Toulouse et Paris. C’est cette couverture géographique étendue qui constitue l'une des principales différences avec le Service d'enquêtes judiciaires des finances.


Bien que l'entrée en vigueur soit prévue pour le 1er mai, Gabriel Attal a précisé qu'il faudrait un peu de temps avant que l'organisme atteigne son plein potentiel : « Il sera pleinement opérationnel dès le 1er juillet », a-t-il toutefois assuré.


Un record de 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023


Autre motif de satisfaction pour le Premier ministre, les mises en recouvrement fiscal ont atteint un niveau record en 2023, s'élevant à 15,2 milliards d'euros, soit une augmentation de 600 millions par rapport à 2022 et de 3,5 milliards par rapport à 2019, avant la crise sanitaire. Gabriel Attal a souligné que ces chiffres étaient « plus élevés que jamais dans notre histoire ». En parallèle, les redressements liés à la fraude sociale des entreprises ont doublé, avec un montant récupéré par l'État atteignant 1,2 milliard d'euros l'année dernière, contre 800 millions en 2022.


La lutte contre la fraude fiscale est aujourd’hui une priorité majeure pour le chef du gouvernement, qui a également révélé que les contrôles fiscaux avaient augmenté de 25 % l’année dernière et que le nombre de perquisitions fiscales avait progressé de précisément 30 %.

En outre, le Premier ministre mise sur un « renforcement des sanctions », grâce à des mesures adoptées dans le budget 2024. Depuis le 1er janvier, « ceux qui incitent à frauder encourent deux ans de prison et une amende de 30 000 euros », a rappelé Gabriel Attal, précisant que « ceux qui proposent des schémas de fraude en ligne risquent cinq ans de prison et 500 000 euros d'amende ».


Alors que la France cherche à faire à faire le plus d’économie possible pour respecter son budget, Gabriel Attal sonne la charge : « Chaque euro fraudé est un euro qui devra, d'une façon ou d'une autre, être payé pour financer nos services publics, notre modèle social, notre souveraineté. »

Romain Tardino

 

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