À l’occasion du grand rendez-vous marseillais à destination des professionnels du droit, les bateaux étaient de sortie, les 15, 16 et 17 septembre derniers. Manuel Périgot, gestionnaire navigation de plaisance et transport chez Generali, nous raconte sa première régate, à bord d’un Figaro 3 toutes voiles (ou presque) dehors.
JSS : Qu’est-ce qui vous a amené à participer à cette Juris’cup, et plus particulièrement à l’une des régates, samedi dernier ?
Manuel Périgot : Je travaille chez Generali sur tout ce qui concerne les contentieux entre professionnels ou particuliers de la plaisance : sinistres, abordages entre deux bateaux, et autres conflits plus complexes. C’est un cabinet d’avocats marseillais spécialisé en droit maritime et avec lequel nous travaillons, Tarin Lemarié, qui m’a proposé une place à bord de son bateau de course. J’ai sauté sur l’occasion, d’autant que c’était une première pour moi !
JSS : Pourquoi était-ce important pour vous ?
M.P : J’aime pratiquer la voile quand je le peux, mais des régates d’une telle ampleur, qui plus est ouvertes aux amateurs, il n’y en a pas tant que ça : c’était donc une vraie opportunité. L’autre intérêt, c’est qu’il s’agit bien sûr d’un événement réunissant de nombreux professionnels du droit – avocats, juristes, etc.
Et même si durant la régate, on reste plutôt concentré sur la course, la soirée qui suit permet de retrouver et d’échanger avec des personnes que l’on connaît ou que l’on a pu croiser dans le cadre de son travail. Marseille compte nécessairement une grande concentration d’activités en lien avec le domaine dans lequel j’exerce ; de nombreux cabinets d’avocats spécialisés et même un tribunal maritime – il y en a très peu en France. Professionnellement, c’est intéressant !
JSS : Quelle était l’ambiance sur place ?
M.P : C’était assez impressionnant car il y avait plus d’une centaine de bateaux, floqués aux logos de cabinets d’avocats, d’études notariales, de compagnies maritimes, d’associations juridiques, ou encore du barreau de Marseille, du barreau de Toulon… L’ambiance était vraiment bon enfant, mais une course reste une course : l’objectif était malgré tout de faire le meilleur temps !
JSS : À bord de quel bateau avez-vous fait la course ? Et à quel poste ?
M.P : J’ai fait partie d’une équipe de six, dont trois avocats, à bord d’un magnifique Figaro 3, qui est un voilier monocoque. Nous étions toutefois accompagnés d’un skipper professionnel ! C’est lui qui prenait toutes les décisions, par exemple sortir telle voile à tel moment, etc., et nous avons évidemment scrupuleusement suivi ses instructions. En ce qui me concerne, j’étais affecté aux réglages de la voile avant, au poste d’embraque, plus précisément. Mais finalement, nous avons tous été amenés à toucher un peu à tout.
JSS : Comment s’est déroulée la course ? Les éléments étaient-ils avec vous ?
M.P : La météo n’a pas vraiment été de notre côté, malheureusement ! Les bateaux ont quitté le port à 10h, mais nous avons dû attendre que le comité de course juge les conditions météo satisfaisantes, ce qui était une autre paire de manches ! Au début, il n’y avait pas assez de vent, ensuite, nous avons eu droit à de l’orage, avec de grosses rafales, il a donc fallu prendre son mal en patience, et même se mettre à l’abri au Frioul (archipel de quatre îles face à Marseille, ndlr). Mais ça n’a pas suffi à gâcher l’ambiance : tous les bateaux étaient dans la même galère, sans mauvais jeu de mots, ça soude ! Et puis, en attendant, il était toujours possible de naviguer un peu. Finalement la course n’a été lancée qu’à 15h et s’est finie vers 19h. Une grosse journée en mer !
JSS : Au final, quel bilan de cette première régate ?
M.P : Physiquement, sans rire, j’en suis ressorti avec des bleus, des contusions partout, sans savoir pourquoi : on ne se rend compte de rien quand on est dans le feu de l’action ! À ceux qui en doutaient : c’est très physique, comme compétition ! Et même si mon équipe n’a pas fait un super classement – nous avons fini autour de la 20e place sur 30 dans notre catégorie –, j’ai savouré chaque moment, même sous la pluie !
Propos recueillis par Bérengère Margaritelli