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En cours de montage, la capsule, prévue pour la fin du mois, se penchera sur l’affaire rouverte d’un meurtre non résolu survenu à Nice il y a plus de 20 ans. Selon la procureure adjointe Marie-Céline Lawrysz, « le temps peut être un allié ».
Un nouveau cold case réouvert
à Nanterre. Quelques mois après son arrivée au poste de procureur de la
République du tribunal judiciaire de Nanterre, Yves Badorc a décidé de se
saisir de l’outil qui lui est réservé « en tant que chef du parquet des
crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) » : le dispositif « En quête d’indices ».
Début août, le procureur de
Nanterre, les services d’enquêtes de l’office central pour la répression des
violences aux personnes (OCRVP) et les enquêteurs de la police judiciaire de
Nice, ont tourné la cinquième capsule d’appel à témoin au sein de la Délégation
à l’information et à la communication du ministère de l’Intérieur et des
Outre-mer (Dicom), laquelle revient sur les faits de l’affaire réouverte et les
éléments dont dispose la justice.
Si la procureure de la
République adjointe Marie-Céline Lawrysz ne nous dévoile pas le nom du dossier, celle-ci nous indique toutefois qu’il s’agit d’une affaire de
meurtre irrésolu datant de 2001 et ayant eu lieu à Nice. Et d’ajouter : « La
cinquième capsule est actuellement en cours de montage. L’idéal serait de la diffuser
avant la rentrée pour éviter qu’elle ne soit éclipsée par d’autres actualités
et ainsi toucher un maximum d’audience. »
Une réouverture en
concertation
Comme nous l’explique la
procureure de la République adjointe, « dans le cadre de cette enquête
préliminaire réouverte par le parquet du pôle, le procureur de la République de
Nanterre a décidé d’un acte d’enquête spécifique, l’appel à témoins, qui est
acté par procès-verbal, mais qui est issu d’une concertation avec les
enquêteurs et le magistrat suiveur ».
Le magistrat
suiveur peut être un magistrat du parquet « comme cela est le cas au
pôle dans le cadre de ce 5e appel à témoin dont l’enquête a été
diligentée par le pôle », ou bien un juge d’instruction du pôle qui,
lorsqu’il envisage de recourir à un tel dispositif dans le cadre d’une
information judiciaire, contacte et échange sur ce point avec son collègue du
parquet du pôle sur l’opportunité ou non de faire un appel à témoin. À la suite
de quoi s’enclenche un dialogue avec les services d’enquête.
À lire aussi : L’affaire Katell
Berrehouc, un cold case résolu plus de 30 ans après les faits dans le
Val-d’Oise
Marie-Céline Lawrysz souligne également qu’une des principales difficultés réside dans le fait de ne pas
nuire aux investigations antérieures ou à venir, et de préciser que tous les
dossiers à Nanterre ne peuvent pas faire l’objet d’un appel à témoin, « c’est
une sélection qui est opérée de concert avec les services d’enquêtes ».
« La source humaine
reste fondamentale »
Ainsi, l’objectif de ces
capsules est de « collecter un maximum d’informations nouvelles ou de
réactualiser celles de certains dossiers classés comme cold cases », détaille
Marie-Céline Lawrysz. Cette dernière ajoute que « la source humaine demeure
essentielle », tant pour confirmer des pistes, comme lors du 4e appel
à témoins, que pour explorer des hypothèses autrefois négligées, réactiver ou
vérifier des éléments, particulièrement dans les affaires dépourvues de scellés
ou d’empreintes ADN.
« On a un champ des
possibles qui n’est pas que génétique, on a aussi le témoignage. » Pour
Marie-Céline Lawrysz, « le temps peut aussi être un atout ». Notamment car des personnes qui, par volonté de (se) protéger ou parce qu’elles en étaient
empêchées, n’avaient pas pu s’exprimer à l’époque, sont désormais davantage enclines à le faire.
Par ailleurs, les premiers
témoignages recueillis à chaud peuvent « être empreints de craintes »,
et certaines informations transmises aux enquêteurs se révéler incorrectes ou
insuffisamment précises. « Ces capsules sont donc un espoir », tout en
laissant la place à d’autres pistes d’investigation, notamment génétiques, lorsque du matériel est exploitable ou toujours disponible. Dans certains
dossiers, toutefois, les scellés ont pu être perdus, détériorés par le temps,
ou tout simplement détruits.
À noter que la destruction de scellés criminels est désormais interdite, pointe par ailleurs la procureure adjointe.
La magistrate exprime aujourd'hui le souhait de mieux faire
connaître le dispositif « En quête d’indices ». Un outil précieux qui reste
encore méconnu dans certaines juridictions de France comme auprès du grand
public, alors même que des témoignages spontanés peuvent parvenir aux
enquêteurs par mail ou via LinkedIn : « Il ne faut pas se fermer de portes. »
Allison
Vaslin
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