Article précédent

Vendredi 8 août, le maire Olivier Sarrabeyrouse a été contraint d'annulé la séance de cinéma en plein air prévue dans le quartier du Londeau. Il a notamment pointé du doigt un groupe qu’il accuse d’avoir agi sous le prisme d’une « manipulation bassement politicienne ».
«
Je déplore qu’un petit groupe du quartier
ait mobilisé son énergie sous la pression d’un individu pour empêcher la
projection de ce film, pourtant classé tout public en France lors de sa sortie
en 2023. »
Olivier
Sarrabeyrouse, maire PCF de Noisy-le-Sec, a laissé parler son indignation dans un communiqué publié
mercredi 13 août 2025, lorsqu’il est
revenu sur les raisons de l’annulation, vendredi 8 août à 21 heures, de la
projection du film « Barbie » de Greta Gerwig dans le quartier du
Londeau.
Organisé
dans le cadre des séances de cinéma en plein air, mises en place depuis cinq
ans dans les quartiers de la ville pour celles et ceux qui ne partent pas en
vacances, « en particulier les enfants
», l’événement devait offrir un moment convivial, s’inscrivant dans une
démarche « d’aller vers, visant à
rassembler toutes les générations dans chaque quartier ».
Mais
la soirée a basculé lorsque des agents municipaux ont été « menacés de violence », contraignant la municipalité à annuler la
projection « face aux tensions », a révélé le maire de la ville.
« Un
fondamentalisme instrumentalisé à des fins politiques »
Pour
Le Parisien, Olivier Sarrabeyrouse a relaté le déroulement de la soirée
: « Tandis que les agents installaient le
matériel, des jeunes les ont menacés, affirmant qu’ils allaient empêcher la
projection et détruire les équipements. » Ce dernier précise : « Les agents ont tenté de discuter, mais la
situation est rapidement devenue très agressive. Comme ils se sentaient en
danger, ils m’ont appelé. C’est moi qui ai pris la décision d’annuler la
séance. »
Selon
le maire, « cette minorité de voyous »
accusaient le film de « promouvoir
l’homosexualité » et de constituer « une
atteinte à l’intégrité de la femme ». Dans son communiqué, Olivier
Sarrabeyrouse a rappelé que ce n’était « pas
la première fois dans ce quartier » qu’un tel incident se produisait,
dénonçant une situation « inadmissible »,
car « la majorité des habitants aspirent
à bénéficier des actions de notre municipalité ».
D’après
lui, ces menaces reposent, avant tout, sur « des arguments fallacieux » et traduisent « un obscurantisme et un fondamentalisme instrumentalisés à des fins
politiques ». Et de conclure : « Ne
soyons pas dupes. Dans un contexte électoral, il s’agit d’une manipulation
bassement politicienne d’une poignée dont l’objectif principal est d’entraver
la réussite de nos actions municipales. »
Une plainte déposée
Le
maire a reconnu qu’au moment de sa sortie, le film « a suscité le débat », déclenchant la réaction « des idéologues les plus réactionnaires et
conservateurs, notamment d’extrême droite », et provoquant « une énième panique morale ». Certains
auraient également accusé Olivier Sarrabeyrouse de mettre en avant des
histoires de personnages lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, quand d’autres
ont dénoncé une supposée propagande néoféministe, ajoute l’édile.
À
ce sujet, la sénatrice LR Valérie Boyer a reproché au maire, sur X
(ex-Twitter), d’avoir cédé aux « intégristes
religieux islamistes [qui] ont exercé un contrôle social fort et efficace
». La ministre de la Culture, Rachida Dati, a elle aussi réagi sur le même
réseau critiquant une énième « atteinte
grave à la programmation privant familles et enfants d’une activité culturelle.
Depuis un an, j’ai pris des mesures fermes contre ces atteintes graves devenues
une nouvelle forme de délinquance. »
De
son côté, Olivier Sarrabeyrouse a affirmé qu’il n’allait pas tolérer de « zones de non-droit culturelles dans [sa]
ville » et qu’il comptait poursuivre « ce
pour quoi [ils ont] été élus : créer du commun dans [la] commune »,
annonçant qu’il irait « bien évidemment
porter plainte ».
Romain
Tardino
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *